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L’avis du Vibromaster : NieR Replicant ver.1.22474487139…, toujours aussi atypique même 10 ans plus tard

avis Vibromaster NieR Replicant

L’avis du Vibromaster : NieR Replicant ver.1.22474487139…, toujours aussi atypique même 10 ans plus tard

Hello les amis !
 

En 2010 sortait NieR, deuxième jeu de Yoko Taro en tant que directeur créatif. Un semi échec commercial qui aura pourtant laisser un souvenir impérissable aux joueurs qui ont eu l’occasion de le découvrir à l’époque, et permis la mise en chantier de sa suite, NieR Automata.

10 ans plus tard, et grâce au succès commercial de ce dernier, un projet de remake voit le jour et arrive enfin chez nous le 23 avril dernier, permettant à toute une nouvelle génération de joueurs de découvrir ce soft atypique.

Mais une question reste en suspens : que vaut le jeu pour quelqu’un qui le découvre aujourd’hui ? Réponse en quelques paragraphes…


Une écriture maîtrisée qui laissera de sacrés souveNieR

Avant de rentrer dans le vif du sujet, une petite mise en contexte s’impose. Le jeu NieR original est sorti au Japon sous deux noms différents en fonction de la console. Les joueurs de Xbox 360 auront droit à NieR Gestalt (seule version sortie en France) là ou les joueurs PS3 auront droit à NieR Replicant. Vous l’aurez deviné, il s’agis de la version remasterisé à laquelle nous avons droit aujourd’hui. Cette différence seule est en soit un argument pour les fans de la 1ere heure qui pourront découvrir un autre aspect du jeu, bien que les différences soient réellement minimes.

Après une courte introduction, assez cryptique et servant de tutoriel et une ellipse de plus de 1000 ans, vous voilà dans la peau du héros. Un héros jeune et courageux qui devra tout faire pour sauver sa sœur Yohna, atteinte de la peste runique, maladie mystérieuse et sans remède connus. Vous serez aidé dans cette tâche par plusieurs personnages mais le seul que je présenterais ici est le Grimoire Weiss, qui vous permettra également d’utiliser la magie. Adepte des bons mots, il est à l’image de toute l’écriture du jeu : soignée et réellement prenante.

L’écriture du jeu, sa mise en scène, son histoire et le développement de ses personnages sont des réussites totales.

En effet, le synopsis est volontairement flou pour vous laisser au maximum le plaisir de la découverte d’une histoire qui commence de manière assez classique avant de prendre un réel tournant. On enchaînera les retournements de situation, les drames et les conflits jusqu’à la fin du jeu.

La première fin en tout cas. Car oui, le travail d’écriture devient réellement palpable passé la fin A qui propose finalement un dénouement assez simple. Relancer votre sauvegarde vous permettra d’en apprendre beaucoup plus sur les personnages qui vous accompagnent ainsi que vos ennemis. C’est simple, si vous arrêtez de jouer en atteignant la fin A, vous passerez purement et simplement à côté de 60% de l’intérêt du jeu. Les fans seront également ravis d’apprendre que le jeu est enrichi d’une nouvelle fin, mais nous n’en diront pas plus…

Soyons clairs, tout ce qui concerne l’écriture du jeu, sa mise en scène, son histoire ou le développement de ses personnages est une réussite totale et saura convaincre même les joueurs les plus réticents. Le jeu n’hésite pas à jouer avec la narration permise par le média : fins alternatives, ellipse vertigineuse, passages entièrement textuels, scènes revisitées… Il devient donc un véritable objet d’analyse pour qui s’intéresse à cet aspect des jeux vidéo, ce qui est déjà une sacrée réussite.

NieR Replicant

Aller et reveNieR

Mais quid du gameplay ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas PlatinumGames qui s’occupe de ce remake, mais Toylogic. Studio formé par des anciens de chez Cavia, studio derrière Drakengard et le NieR original, premières œuvres de Yoko Taro. Donc si vous vous attendiez à retrouver le gameplay d’Automata, vous risquez d’être déçus.

Non pas que les combats soient mauvais, mais ils restent plus classiques et surtout moins dynamiques que ceux du jeu de PlatinumGames. On garde des bases solides avec des coups léger à alterner avec des coups plus lourds, un système de garde et d’esquive basique bien que très agréable à regarder (une esquive fait glisser le personnage derrière l’ennemi). Mais comme dit plus haut, votre allié le Grimoire Weiss vous permettra d’utiliser diverses attaques magiques. Du simple mitraillage de boulettes à l’invocation d’un clone d’ombre, les sorts sont suffisamment variés pour s’adapter aux différents ennemis que vous croiserez.

On retrouvera malheureusement assez souvent des petits problèmes de caméra mais rien qui n’empêche pas de jouer. La caméra qui prendra assez souvent des libertés assez bienvenues d’ailleurs. Certains passages transforment le jeu en side scroller à l’ancienne, d’autres rendent hommage à Resident Evil en jouant sur le hors champs ou passeront en vue du dessus pour de court passage en Shoot’em up. Mention spéciale au passage en Diablo-like que je trouve particulièrement réussis. Ces passages ont non seulement un intérêt dans le renouvellement de la mise en scène mais ont aussi le mérite de changer la dynamique des affrontements.

Le jeu souffre de quêtes annexes peu intéressantes et surtout nécessitant des allers-retours pénibles à la longue.

Si les combats sont assez présents et plutôt sympathique, c’est une grosse partie de la structure du jeu qui va en fait poser problème. L’aventure est finalement assez avare en décors, et vous passerez de longues minutes à rallier un point A à un point B, en multipliant les allers retours. On traversera souvent les mêmes décors et quelque fois on devra se rendre à l’autre bout de la map, tout ça pour déclencher un dialogue de quelques lignes et repartir d’où l’on vient. Si refaire en boucle les mêmes trajets ne fait pas vraiment rêver (et ce malgré un système de voyage rapide assez limité) cela commence à devenir vraiment frustrant quand on se penche sur les quêtes annexes…Ces dernières font partie des éléments les plus ratés du jeu. Comme dit plus haut il faudra souvent faire de nombreux allers retours pour en venir à bout, mais elles n’ont également que très peu d’intérêt.

Prenons un exemple : un personnage vous demande de récupérer 10 exemplaires de 3 objets différents. Vous partez à leurs recherches en traversant en boucle les zones, tuant éternellement les mêmes ennemis à la recherche du butin désiré. Vous l’avez, vous le rendez, fin de la quête. Cette structure résume 90% des quêtes secondaires du jeu. Le tout n’est clairement pas aidé par le taux de drop des objets (la fréquence à laquelle les ennemis les lâchent en mourant).

Prenons encore un exemple tiré de ma propre partie : je devais récupérer trois peaux de chèvres et pour les obtenir j’ai dû commettre un véritable génocide. 64 chèvres ont péri sous mes coups en 2h pour obtenir les items désirés. Une structure ratée et inintéressante d’autant plus décevante que certaines de ces quêtes permettent de débloquer des armes, et que leur obtention est nécessaire pour atteindre les fins les plus avancées du jeu.

Même si elles ne sont pas toutes à jeter, le fait est que les quêtes secondaires ayant un réel intérêt se comptent sur les doigts d’une main. Une main dont on aurait coupé un ou deux doigts. Je ne ferais que mentionner ici le mini jeu de pêche et les sauvegardes uniquement manuelles qui pourraient s’avérer contraignantes pour certains joueurs.


DefiNieR une atmosphère

Mais oublions un instant ce triste constat pour aborder un autre des aspects les plus réussis du jeu. Si vous êtes familier du milieu des OST de jeux vidéo, alors celle de NieR Automata vous aura forcément marqués. Vous serez donc ravis d’apprendre que celle de Replicant est du même niveau. Les deux jeux ont d’ailleurs des compositions communes. Tous les thèmes semblent avoir été composés avec la plus grande attention et connaissent des variantes dynamiques. Dans votre village vous pourrez entendre un thème très reposant, mais quand vous vous approcherez du personnage qui joue de la guitare, alors des paroles s’ajouteront. Quand vous vous éloignerez vous n’entendrez plus que la guitare. Un effort à saluer tant il participe à l’ambiance globale du titre. Même si certains thèmes peuvent devenir lassant à force d’être répété en boucle dans des zones que vous explorerez souvent.

Tous les thèmes du jeu semblent avoir été composés avec la plus grande attention.

Parlons rapidement des doublages qui sont également très réussis. Le Grimoire Weiss s’en sort particulièrement bien avec son air nonchalant et son accent si savoureux, mais les autres personnages ne sont pas en reste. A commencer par le héros qui débute l’histoire avec une voix légère avant de devenir plus froid et sombre au fil de l’aventure. Tout le monde est très expressif dans NieR, les pleurs et les cris sont joués avec une vraie gravité qui ajoute encore à l’ambiance si particulière de l’aventure.

Une aventure qu’on pourra traverser en une vingtaine d’heures pour voir la première fin, et on peut monter jusqu’à une trentaine pour atteindre les autres. Ce qui est somme toute une durée de vie plutôt correct pour un jeu de cette envergure.

Quant aux graphismes du titre, disons simplement qu’ils sont corrects. Rien d’incroyables mais rien de laid non plus, en grande partie grâce à une direction artistique recherché. Les décors sont assez vides mais chacun d’entre eux possède une identité visuelle qui lui est propre. Les personnages et leurs costumes sont très travaillés alors que les PNJ sont très basiques, bref, le jeu compense largement son aspect simpliste par une vraie personnalité. D’autant plus que cette simplicité garantie au jeu une fluidité quasi parfaite même face à de nombreux ennemis. On regrettera simplement la présence de trop nombreux temps de chargements qui ont tendance à hacher le rythme du jeu.

NieR Replicant

Fiche d’identité du jeu
  Edité parSquare Enix  Public+18
  Développé parToylogic  Fourni par l’éditeurOui
  Date de sortie23 avril 2021  Testé surXbox One S
  PlateformesPC, PS4, Xbox One  Durée de vie30h
Les points positifs
Les points négatifs
• Des combats satisfaisants• … mais un peu trop classique
• Scénario captivant et plus mature qu’on ne pourrait le croire• Trop d’allers-retours !
• Une bande-son de haute volée• Des quêtes secondaires à jeter
• Un développement de personnages qui force le respect
• Les multiples fins qui donnent toujours plus de profondeur à l’histoire
 
Note finale : 16/20
Gameplay : 3/5 | Durée de vie : 4/5 | Histoire/Univers : 5/5 | Direction artistique/Graphismes/Ambiance sonore : 4/5

Atypique, imparfait, fascinant, unique, énigmatique… NieR Replicant est tout ça et bien plus encore. S’il est dommage de voir que le studio n’a pas profité du remake pour revoir la structure du jeu, force est de constater que cette aventure garde un charme vraiment unique. Le jeu compense aisément ses défauts de gameplay par une écriture exemplaire et une maturité dans son traitement qui mérite qu’on lui accorde de l’attention. Bien qu’imparfait, NieR fait partie de ces jeux qui prouvent une nouvelle fois que le jeu vidéo est un art avec lequel Yoko Taro expérimente par la narration et les variations de gameplay et de mise en scène. Une œuvre qui reste aussi unique même 10 ans après sa sortie initiale et qui, on ne peut que l’espérer, marquera bien plus de joueurs que l’originale.

Signature Le Vibromaster

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