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L’avis du Vibromaster : Assassin’s Creed Valhalla, des vikings trop prudents

avis Assassin's Creed Valhalla

L’avis du Vibromaster : Assassin’s Creed Valhalla, des vikings trop prudents

Bonjour à tous !
 

Bienvenue dans ce test de Assassin’s Creed Valhalla, 12ème épisode de la saga débuté en 2007 par Ubisoft. Après des épisodes next-gen ayant reçu un accueil mitigé, la série s’est offert une refonte avec l’épisode Origins, qui a réussi à reconquérir le cœur des fans déçus.

Après un épisode Odyssey considéré comme trop long, trop vaste, Ubisoft propose un épisode plus condensé qui se présente comme une sorte de best of. Mais est-ce vraiment le cas ?


une Saga en demi-teinte

Comme son nom l’indique, la saga s’invite au temps des Vikings, un contexte propice aux luttes de clans, aux raids sauvages et aux paysages enneigés. Vous incarnez Eivor, et le jeu vous laisse libre quant au choix de son sexe. En compagnie de votre clan, vous serez rapidement amené à quitter votre Norvège natale pour partir explorer l’Angleterre, et tenter de le faire prospérer à l’aide d’alliances.

Si le scénario n’est pas le plus original, il reste sympathique à suivre en ce qui concerne la quête principale, même si l’aventure peine réellement à trouver son rythme pendant les premières heures. De plus, open-world oblige, la narration se verra dilatée par vos explorations, et chaque région proposera son propre arc narratif qui vont du très bon, à l’oubliable. Malheureusement, la très (trop ?) longue durée de vie du jeu risque de vous faire traverser certains arcs à grande vitesse pour passer à la suite, ce qui est rarement bon signe pour un RPG.

Le scénario est sympathique, mais l’aventure peine à trouver son rythme.

Car oui, Assassin’s Creed prétend dorénavant au titre d’Action RPG avec tout ce que cela implique de capacités, d’XP à gagner, et de choix de dialogues. Commençons par ce point d’ailleurs, si Odyssey proposait des choix très régulièrement, ils se font ici plus rares, et ce même si Ubisoft promettait qu’ils pourraient changer l’aventure. La promesse n’est qu’à moitié tenue, étant donné que ces fameux choix ne sont en réalité qu’une petite poignée, les autres ayant une importance minime sur le déroulé de l’histoire. Quand bien même ils sont importants, il est regrettable de constater que les “bons” sont presque toujours évidents à faire, et que même certains “mauvais” sont finalement désamorcés par la suite. Le jeu voudrait être un RPG mais hélas, il se retrouve piégé dans l’histoire qu’il veut nous raconter.

Pour être honnête, je ne suis même pas certain que l’on puisse rater certaines régions et se voir priver d’alliance, ce qui enfonce le dernier clou dans cet échec scénaristique que sont ces choix. Si vous vous attendiez à des dilemmes ou des choix majeurs que vous pourriez regretter pendant plusieurs heures, vous risquez d’être déçu.

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une formule (trop ?) classique pour un monde intriguant

Qui dit Viking dit combats, et si le jeu repose sur les bases solides d’Origins, force est de constater que le tout reste est assez mou. La caméra trop éloignée réduira largement l’impact des combats dont vous aurez presque l’impression d’être spectateur. N’hésitez pas à augmenter la difficulté ou à explorer des zones de niveau supérieur pour pleinement profiter du système de combat, même s’il est dommage de devoir en arriver là.

Heureusement, le tout finit par se fluidifier grâce aux capacités que vous débloquerez, et qui se divisent en deux catégories. Les compétences d’abord, que vous obtiendrez via l’arbre de compétences grâce à l’expérience accumulée au cours du jeu. Le plus souvent passives ou contextuelles, elles permettent de développer votre personnage à votre goût. Enfin, en principe seulement, car ces dernières se débloquent trop vite, et on se retrouvera rapidement aux commandes d’une véritable force de la nature qui écrasera absolument tout le monde.

La deuxième catégorie, plus intéressante, se nomme Aptitudes et se débloque en explorant le monde. Celles-ci sont plus variées et ont le mérite de réellement dynamiser les combats en les rendant plus spectaculaires, et en brisant leur monotonie (en plus d’être particulièrement utile face aux ennemis puissants).

Mais quid de l’infiltration ? Et bien si on regrettera le fait que, même en difficulté faible, les ennemis semblent vous voir à travers les murs, l’idée des villes sous surveillance et le retour du “social stealth” (ce principe phare des débuts de la saga consistant à se cacher dans la foule) font leur petit effet. Pour peu qu’on se prenne au jeu, on pourra s’amuser à éviter les gardes pour traverser une zone incognito. Quand on parle d’infiltration, on parle forcément d’assassinats, et le seul changement notable ici c’est le retour des assassinats que je qualifierais… d’efficaces. Depuis Origins, la lame secrète ne tuait plus en un coup au-delà d’un certain niveau, ce qui rendait l’infiltration inutile par moment. Or Valhalla semble avoir enfin trouvé une solution pour allier cette version des assassinats aux anciennes. Très tôt dans le jeu, vous pourrez débloquer une capacité qui vous permettra d’utiliser un QTE pour réussir un assassinat sur un pnj plus puissant. Ce changement, léger, est pourtant très important pour la cohérence du jeu (et la cohérence, c’est important). On rate une tentative à cause d’une fausse manip, pas juste parce que “ce type est trop fort”.

Petit point concernant l’escalade et le free run. Comme pour les précédents épisodes, Valhalla opte pour un système simplifié puisque toutes vos actions s’effectuent avec une seule touche. Si en extérieur ou dans les grands espaces cela ne pose pas de problème, il faut bien reconnaître que ce schéma de commande est catastrophique dans la plupart des situations. Les architectures étant certes jolies mais assez mal pensées, on se retrouve souvent à sauter de poutre en poutre sans le vouloir et on pourra même passer plusieurs dizaines de secondes juste pour passer à travers une fenêtre. Ce qu’on a gagné en simplicité, on l’a largement perdu en précision, et c’est vraiment dommage étant donné l’importance de cet aspect du gameplay dans la série.

Si le bilan semble plutôt triste jusqu’ici, il y a néanmoins un point sur lequel le jeu est une réussite : l’exploration du monde qu’il propose. La carte, plus réduite que celle d’Odyssey, est surtout plus dense et agréable à parcourir. Que ce soit en Angleterre ou en Norvège (d’autres régions s’offriront à vous), les points d’intérêt sont mieux intégrés. En effet, les quelques magasins du jeu sont tout à fait anecdotiques, et proposent les mêmes articles en nombre très réduit tout au long de votre aventure. Il faudra alors se rendre dans les grottes, piller les monastères, trouver des moyens d’entrer dans les maisons, pour enfin vous emparer d’armes, d’équipement, ou de ressources précieuses. Comme dit plus haut, c’est aussi en explorant que vous trouverez les aptitudes, dans des grimoires cachés un peu partout sur la map. Toujours dans cette idée, le corbeau qui nous accompagne se révèle bien moins utile que par le passé. Fini de marquer tous les ennemis avant d’attaquer un camp. Il devient un réel outil d’exploration en désignant globalement les zones de recherche, pour encore une fois pousser le joueur à aller farfouiller de lui-même.

S’il y a bien un point sur lequel le jeu est une réussite, c’est sur l’exploration.

Cette exploration est également rendue intéressante par l’apparition de petites énigmes en ce qui concerne l’accession aux trésors. Il faudra trouver un moyen de détruire un mur ou de déverrouiller une porte par exemple. Il est toutefois dommage que l’on puisse tout simplement tricher grâce à certaines capacités, ou en activant la vision d’aigle. A vous donc de voir si vous voulez tenter l’expérience ou vous faciliter la tâche.

L’autre changement majeur concerne la disparition des quêtes secondaires, remplacées par des “évènements” qui dureront seulement quelques minutes. On rencontre un pnj qui nous expose une situation qu’il nous faut résoudre en trouvant une solution sans la moindre indication. On explore, on rencontre des gens et on leur rend service rapidement avant de continuer notre chemin. Fini les allers-retours, ce petit changement permet de sortir de la classique formule “arrivée en ville, collecte de quêtes, exploration, retour en ville, fin des quêtes”. Rien de bien révolutionnaire donc, mais on est tout de même face à un aspect très sympathique, et sûrement celui qui vous retiendra le plus longtemps sur le jeu.

Bien entendu, Viking + exploration = Drakkar. Mieux vaut le dire tout de suite, les navires vikings sont vraiment petits et servent à naviguer sur des petites rivières. Fini donc les batailles navales, le bateau vous servira uniquement de véhicule et de moyen pour lancer les raids.

Concernant ces derniers, le principe est simple. Vous arrivez face à un monastère, et vous foncez en compagnie de vos hommes à la recherche de trésors et de matériaux qui serviront à renforcer la fameuse colonie dont nous parlerons juste après. Si les premiers raids sont assez grisants, ils deviennent vite monotones voire pénibles à cause de l’IA de vos alliés qui mettra longtemps à réagir.

Enfin, parlons de la colonie. Cette dernière sert de hub central à vos aventures. C’est ici que vous choisirez vos prochaines missions, que vous pourrez modifier l’apparence ou les armes d’Eivor, et nouer des romances avec certains de vos compagnons (n’espérez pas une implication digne de Mass Effect, la plupart sont anecdotiques). Les ressources accumulées au cours de vos pillages serviront à débloquer des bâtiments et à augmenter la renommée de votre village. Et si j’insiste sur le mot “débloquer”, c’est bien parce que la colonie ne propose aucune notion de gestion. En réalité vous n’aurez que trois bâtiments indispensables à votre progression, tout le reste étant secondaire. Cela signifie que la quasi-totalité de la colonie dont on ne cesse de parler dans tous les tests est en fait très secondaire.

C’est à vous de voir si vous souhaitez vous investir dans le développement de cette petite bourgade et dans la vie de ses habitants, ce qui est une fois de plus dommage étant donné qu’Ubisoft a fait pas mal de communication à ce propos.

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technique inégale, direction artistique impeccable

Pour la partie graphique du titre, il me paraît nécessaire de commencer par un point absolument essentiel : le HDR. Prenez soin de le régler correctement avant de vous lancer dans le jeu, car ce dernier sera extrêmement sombre et terne si vous ne vous en occupez pas. C’est bien simple, le jeu est littéralement différent une fois cette option activée, et votre télé passé en mode “jeu”. Un très mauvais point pour le jeu d’Ubisoft car, rappelons-le, même en 2020 tout le monde n’est pas encore équipé de TV 4K HDR.

Les panoramas colorés de l’Angleterre et les paysages glacés de Norvège sont réellement magnifiques.

On retrouve les visages quelque peu figés et les animations crispées des personnages, du moins pendant les dialogues. Quelques bugs d’affichage sont également à noter, mais tout ceci est contrebalancé par une direction artistique toujours inattaquable, que ce soit pour les costumes ou les intérieurs richement décorés. Les panoramas colorés de l’Angleterre et les paysages glacés de Norvège sont réellement magnifiques, et invitent encore une fois à l’exploration. C’est un bon point pour un jeu aussi chronophage.

Il est agréable de traverser de beaux décors lorsque le jeu dure plus de 80 heures en vous promenant, et en explorant le monde tranquillement. A condition bien sûr d’accrocher à l’aventure et de vous laisser porter par cette ambiance à base d’hydromel et de haches ensanglantées…

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Fiche d’identité du jeu
  Edité parUbisoft  Public+18
  Développé parUbisoft  Fourni par l’éditeurNon
  Date de sortie10 novembre 2020  Testé surXbox One S
  PlateformesPC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S  Durée de vie80h
 
Les points positifs
Les points négatifs
• L’exploration très agréable• Un aspect RPG de façade
• Des décors magnifiques• Des combats qui manquent de dynamisme
• Une ambiance sympathique • De nombreux bugs
• Des choix sans conséquences
• La “gestion” de la colonie, finalement très anecdotique
 
Note finale : 12/20
Durée de vie : 3/5 | Direction artistique/Graphismes/Ambiance sonore : 4/5 | Gameplay : 2,5/5 | Histoire/Univers : 2,5/5
 

Assassin’s Creed Valhalla ne réinvente pas la roue, et se repose peut-être un peu trop sur ses acquis, oubliant d’apporter de réelles nouveautés, et surtout de corriger ses aspects les plus fragiles. La routine s’installe vite, et il sera difficile pour beaucoup de joueurs d’arriver au bout de cette aventure longuette, et relativement monotone. Et ce, en dépit du monde proposé qui est quant à lui une petite réussite. On se retrouve face à un produit correct, auquel il manque ce petit supplément d’âme qui lui permettrait d’être plus qu’un produit justement, et de se démarquer. Mais en l’état, à moins d’être un fan absolu de la saga, ou de se lancer dans le jeu en sachant exactement à quoi s’attendre, mieux vaut passer son chemin, et guetter une baisse de prix avant de se lancer dans cette Saga nordique.

Signature Le Vibromaster
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