L’avis du Vibromaster : Assassin’s Creed Mirage, Un goût de promesse tenue
Les années passent et les jeux s’enchaînent. Tandis que les séries s’annualisent et que le rythme de production semble tendre vers le « toujours plus », il existe quelques heureuses anomalies qui tentent de réduire occasionnellement leurs ambitions. Aujourd’hui nous parlons d’une de ces anomalies.
SUGAR BAGDADI
En l’an 861, Bagdad est une des (si ce n’est LA) villes les plus avancées de son temps. Mais comme tout lieu aussi capital dans l’histoire, il est gangrené par la corruption, les injustices et autres inégalités. L’ordre des Ancien à la main mise sur la cité.
C’est ici que votre histoire commence, en tant que Basim Ibn Is’Haq, personnage déjà aperçu dans l’opus précédant. L’histoire qui nous est narré est plus précisément le passage de notre héros de simple voleur à maître assassin. Le tout est enrobé dans un tissus de complots et de meurtres plutôt bien racontés.
Cela dit le manque d’ambition narrative du titre se fait tout de même ressentir sur certains points purement subjectif. Par exemple les complots et enquêtes sont bien mis en scène et réserveront quelques passages très sympathique. Mais pour ma part je regrette un peu l’absence de la fameuse méta histoire de la saga. Celle qui se déroule au présent, en enquêtant sur la mystérieuse civilisation Isu.
Le manque d’ambition narrative se fait ressentir sur certains points.
Cette absence saura ravir beaucoup de joueurs qui ont tendance à survoler ces scènes, mais personnellement je pense que c’est la que se trouve la vraie profondeur de la saga, dans tout ces mystères et théories. L’absence de la méta histoire se fait d’autant plus ressentir à la vue du personnage incarné, Basim, qui, sans en dévoiler trop, est un personnage capital non seulement de AC Valhalla, mais aussi du futur de la série elle même.
On sent à la narration et au scope du titre que Mirage aurais pu être un gros DLC stand alone de Valhalla. Mais ce dernier à dépassé ce stade pour devenir un jeu à part entière, d’où ce manque d’ambition narrative. Cela dit, il s’agit bien du seul point ou le manque d’ambition posera problème…
QU’ON EST BIEN CHEZ SOI
Oui. La réponse est oui. Mirage est bel et bien le jeu qu’attendais les fans de la première heure, le retour de la saga « à l’ancienne ». Ce que je vais vous détailler maintenant point par point.
Tout d’abord il est important de parler du scope, de l’ambition générale du titre. Fini les open world gargantuesque remplis de coffres, de quêtes annexes, de grottes enfoui et de cavernes sous marines. A la manière de Rome dans Brotherhood, vous n’explorerez que Bagdad et des alentours. Même si la map reste d’une taille assez vaste, on la parcoure assez rapidement tant tout les points d’intérêts sont concentrés dans la ville elle-même.
Une ville à l’architecture condensée, où chaque maison semble presque empiéter sur l’autre. Mais qui en fait le terrain de jeu idéal pour un assassin fan des yamakasi. Même si les collisions et le contrôle du personnage posent parfois problème en nous faisant louper une prise ou prendre une mauvaise direction, on est bien loin de la soupe fade qu’était le parkour de la trilogie précédente.
Dans Mirage, le parkour est à mi-chemin entre cette précédente version et celui de Unity. A savoir qu’en sprintant, une touche permet d’aller vers le haut, et une autre vers le bas. Même si en principe ce choix permet un meilleur contrôle du personnage, on aura assez rarement l’utilité du bouton de descente même si sa présence reste à souligner dans les courses poursuites par exemple.
Mirage est bel et bien le jeu qu’attendais les fans de la première heure.
Mais quand la fuite n’est plus possible, il faudra parfois se battre. Là aussi, Mirage exécute un pas en arrière plus que bienvenue. Basim est un épéiste expérimenté mais est très loin d’être une machine de guerre comme Eivor ou Kassandra. Les coups font très mal, les soins sont très limités et la présence d’une jauge d’endurance qui baisse avec chaque action rend les combats plus tendu.
Ultime hommage aux combats des premiers opus; le système de contre attaque fait sont grand retour. Il permet de tuer ses ennemis d’un seul coup après une parade au timing assez serré. Même si on prend assez vite le coup de main sur les combats, ils seront souvent à éviter tant le jeu nous met souvent face à de nombreux ennemis. Et dans ces cas là, il vaut mieux se faire discret.
Et quel plaisir de retrouver l’infiltration des premiers jeux. Toujours bien moins évolués qu’un Metal Gear et moins punitive qu’un Splinter Cell, moins subtile aussi que chez Hitman, l’infiltration de Mirage à le mérite d’être vraiment satisfaisante. Basim est rapide et enchaîne les éliminations avec une facilité qui force le respect.
Bien sur l’IA des ennemis restent relativement facile à berner. On pourra même enchaîner les meurtres dans le même tas de foin par moment bref, un grand classique de la série.
L’infiltration est donc assez proche de Splinter Cell Conviction pour citer un autre jeu Ubisoft. Et cet exemple n’est pas choisi innocemment vu que Mirage empreinte une mécanique au jeu sus nommé. La « concentration d’assassin » est un système identique au « marquer-tuer » des dernières aventures de Sam Fisher. Basim peut figer le temps et sélectionner un certain nombre de cibles qui seront instantanément éliminées à l’aide d’une simple pression de touche.
Si le pouvoir en lui même est assez craqué il faut le dire, il va falloir l’améliorer dans l’arbre de compétence (dont nous parlerons plus tard). Mais surtout tuer des ennemis de façon classique pour recharger la précieuse jauge de concentration. Cela dit le pouvoir n’est vraiment nécessaire que dans de très rare cas et le jeu est tout a fait faisable sans, un bon point pour ceux qu’un tel atout rebuterais.
La fin de l’abondance
Faisons un point rapide sur la structure du jeu. Comme dit plus haut, fini l’avalanche de quêtes et d’activités annexes à ne plus savoir qu’en faire. Ici, presque tout tourne autour de la quête principale. Le contenu annexe se compose de quelques collectes d’objets, d’une petite poignée de rencontres dans Bagdad et surtout de contrats d’assassin. Ces contrats vous permettront de gagner des matériaux et un peu d’argent. Mais surtout des jetons de factions qui vous permettront de faciliter votre progression dans les missions principales.
Le lien entre les activités principales et secondaire est donc assez naturel ce qui est un bon point. Les missions principales tournent quand à elle autour d’enquêtes. Elles vous demanderons de suivre des cibles, de fouiller des bâtiments à la recherche d’indices, ou d’éliminer des personnalités importantes afin d’identifier les membres de l’ordre des Anciens.
La reprise de la structure de mission de Unity est franchement bienvenue.
Une fois la cible identifiée vous aurez accès à la mission d’assassinat qui vous laissera le choix entre plusieurs objectifs pour atteindre vos cibles. Une structure de mission reprise de Unity qui est franchement bienvenue même si les différents objectifs mènent tous au même résultat.
Pour finir avec ce paragraphe lié au gameplay, il me semble aussi important de parler de l’arbre de compétences. Après l’arbre gargantuesque de Valhalla et ses augmentations statistiques insignifiantes, Mirage fait le choix de l’épuration quasi totale. Une petite dizaine de compétences au totale sans compter les améliorations (augmenter le nombre d’objets de soin est une compétence en soit par exemple). Un minimalisme qui fait vraiment du bien et montre que les développeurs de Mirage ont suffisamment confiance en leur gameplay pour ne pas avoir à le noyer sous les stats et compétences.
MAIS….. ÇA MARCHE!
Comme on l’as vu, le retour aux sources du gameplay de la série est bien. Grâce notamment à la diminution du contenu, le scénario est assez simple et la map beaucoup plus petite que ce à quoi la série nous a habitué.
Mais la réduction des ambitions du titre à eu un autre effet bénéfique: le jeu marche bien. Alors certes, on aura quelques bugs par moment, une robe qui deviens folle dans la foule par exemple. Mais dans les faits, et en retenant que j’ai eu accès à une version non patché du titre, le résultat impressionne presque. Surtout quand on sais les énormes problèmes qu’on pu avoir les épisodes précédents. D’autant plus qu’en ayant fait le jeu en mode « qualité », je doit dire que la fluidité n’as jamais été prise en défauts. En réalité le jeu fait vraiment plaisir à voir. La ville de Bagdad est magnifique et presque aucun bug ne viens gâcher notre visite.
Le format court du jeu lui permet de ne pas s’essoufler et de ne pas diluer sa narration dans des sous-intrigue.
Un point un peu plus fâcheux concerne les animations et la encore on est vraiment… à l’ancienne. D’un côté toutes les animations de gameplay sont très impressionnantes, Ubisoft n’ayant plus rien à prouver à ce niveau. Mais lors des scènes de dialogues et les cinématiques, les animations deviennent robotiques et plates, les visages sont peu expressifs et tout le monde semble avoir un balais au mauvais endroit.
Dur de s’investir dans les séquences importantes quand les personnages sont aussi expressifs que des bouts de bois ! D’autant plus que le doublage français est plus que correct sans être spécialement marquant. Mais l’écart entre les émotions de la voix et l’animation des visages brise l’intensité de presque toutes les scènes.
Avant de conclure, sachez que la durée de vie de la quête principale en ligne droite est d’à peine dix heures (le double pour le 100%). Ce qui pourrais sembler court pour certains mais qui m’apparaît personnellement comme un choix judicieux à l’heure des jeux énormes. Ce format court permet au jeu de ne pas s’essouffler et de ne pas diluer sa narration dans des sous-intrigues comme le font beaucoup de jeux très longs.
Edité par | Ubisoft | Public | +18 |
Développé par | Ubisoft | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 5 octobre 2023 | Testé sur | Xbox Series X |
Plateformes | PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series | Temps de jeu | 12h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• L’infiltration prioritaire | • Des animations de dialogues décevantes |
• La ville de Bagdad, un terrain de jeu idéal | • Une histoire qui manque un peu d’enjeux |
• Enfin une durée de vie raisonnable | • Un parkour qui manque encore un peu de précision |
• Faire moins pour faire mieux | • Pas de méta histoire ! |
• Un prix cohérent avec la proposition |
Sans être un jeu excellent, Assassin’s Creed Mirage pourrais presque être qualifié d’exemple à suivre. En revenant à une formule plus simple, plus concentrée dans un monde plus petit sur lequel les équipes ont ou concentrer leurs efforts sans s’éparpiller, Ubisoft réussis à renouer avec les débuts de la série.
En revenant à la substantifique moelle de la saga, Mirage montre qu’en revoyant les ambitions à la baisse, on peut surtout se concentrer sur l’essentiel. Cela abouti à ce qui est non seulement un bon jeu, mais aussi un très bon Assassin’s Creed. Et surtout, un pas dans la bonne direction en ce qui concerne le développement des AAA.
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