Avis – Shadows of Doubt, le détective aléatoire

Salut les détectives en herbe, et bienvenue dans cet avis sur Shadows of Doubt !

Vous avez toujours rêvé d’être détective, et encore plus dans un univers un peu sombre à la sauce cyberpunk ? Si oui, alors comme moi si vous vous penchez sur Shadows of Doubt, il risque de vous intriguer.

Le titre est sorti en version 1.0, après un accès anticipé, le 26 septembre dernier sur PC, PS5 et Xbox Series. Il est développé par le studio anglais : ColePowered Games.

Est-ce que ce Shadows of Doubt est à la hauteur de mes espérances ? La réponse dans ces quelques lignes.

Enquête vertigineuse

Je vais vous le dire tout de suite. Cet avis ne sera pas comme d’habitude. La plupart du temps, j’essaye d’aller au bout des jeux, ou du moins à un moment où je sais que je ne changerais pas d’avis, pour écrire. Le premier problème, c’est que Shadows of Doubt n’a pas vraiment de fin.

Le titre a la particularité de proposer une histoire, certes. Mais elle va servir de prétexte, pour faire comme un fil conducteur, et surtout nous apprendre les ficelles du métier de détective. Parce que le jeu en lui-même, que ce soient les personnages, leurs routines, ou même la ville où se situe l’action, est généré de façon procédurale.

La génération procédurale est à la fois la plus grande force et la plus grande faiblesse du jeu.

Donc déjà il faut savoir que si vous jouez au jeu, vous n’aurez pas les mêmes meurtres que moi, et évidemment par la même configuration. C’est à la fois sa plus grande force, mais aussi une faiblesse.

En effet, le jeu va vous demander de résoudre des crimes. Afin notamment de gagner de l’argent, et d’avancer dans l’histoire principale. Votre personnage n’a d’ailleurs pas énormément d’importance, vous pourrez bien choisir son nom et son sexe, mais ça ne changera pas grand-chose à la proposition.

Ce qui m’a un peu ennuyé, c’est que cette génération procédurale m’a un peu dérouté. La faute à des situations qui se répètent un peu trop vite. Je m’explique, même si les meurtres sont différents, et bien la façon de les résoudre est toujours un peu la même. Et la sensation de redondance arrive donc un peu trop vite…

Inspecteur Gadget

La plupart du temps, vous pourrez aller à la mairie de la ville, et récupérer une enquête. Il faudra tout d’abord vous rendre sur les lieux du crime, et analyser méticuleusement tout ce qui s’est passé. Que ce soit tout d’abord le cadavre, sa position, la cause de la mort, l’heure etc. Il faudra également fouiller le lieu, pour retrouver d’éventuelles notes suspectes, trouver des traces de pas inhabituelles, ou encore des empreintes digitales.

Très honnêtement, résoudre ses premières enquêtes est une sensation assez grisante. Car le jeu ne vous prend pas par la main. En effet, ce sera à vous de lister les indices vraiment utiles, de faire vos déductions, de croiser vos pistes et ainsi arriver à la conclusion du crime.

Une fois que vous pensez avoir démasqué le meurtrier, il faudra rendre votre rapport, en écrivant le nom, en désignant l’arme du crime, etc. Mais une fois encore, les possibilités sont tellement nombreuses qu’elles donnent parfois presque le tournis.

Les possibilités sont tellement nombreuses qu’elles donnent parfois le tournis.

En plus des enquêtes, les développeurs ont voulu ajouter pas mal de systèmes mais qui sont un peu bancal à mon goût. Il faut notamment se nourrir, se doucher, dormir. Ca encore, dans un aspect rôleplay ça peut passer, mais ça casse un peu le rythme.

Il y a aussi un côté « action » qui est implanté. En effet, vous pourrez casser la figure puis menotter un suspect pour fouiller librement son appartement par exemple (ne jugez pas, c’est comme ça que j’ai résolu ma première affaire). Mais malheureusement avec le côté aléatoire, on se retrouve avec des situations un peu bizarre.

Par exemple, j’infiltre tranquillement un restaurant pour faire le tour des messages sur l’ordinateur de la patronne. Je l’ai soudoyé donc pas de problèmes. Quand soudain, sans raison apparente, elle sort une arme lourde, pour me tirer dessus. J’ai crié au génie au début, en pensant que la meurtrière voulait me tuer. Mais absolument pas, je n’ai toujours pas compris, elle n’avait rien à voir avec le crime. C’est ce genre de petit moment qui m’ont freiné dans mon appréciation du jeu.

Minepunk

Parlons un peu de la technique pour terminer cet avis sur Shadows of Doubt. Je trouve que la direction artistique saute tout de suite aux yeux. Mais je pense qu’elle va facilement diviser.

Personnellement j’adore ce mélange en voxel, faisant penser notamment à Minecraft, avec le petit côté polar sombre et univers cyberpunk. Je trouve que le mélange est parfait, et m’a notamment fait penser à l’excellent Cloudpunk, qui était cependant un peu plus futuriste.

Mais outre son aspect peut-être un peu « standard » techniquement, ne poussant pas la 3D à son maximum. Et bien j’ai trouvé les effets de pluie, et d’éclairage notamment, particulièrement réussis et saisissants.

L’ambiance du jeu est absolument parfaite.

En revanche, je dois dire que du côté des finitions tout n’est pas parfait. Le jeu a planté plusieurs fois durant mes heures passées dessus. De plus, j’ai noté quelques incohérences, et soucis de traductions. Mais je pense que le procédural n’aide pas vraiment à avoir un jeu parfaitement stable et fini.

Enfin, parlons un peu de la bande-son et des bruitages. Si la musique est relativement discrète, je trouve le travail sonore particulièrement réussi. Jouez au casque, en se baladant dans la ville, sous le bruit de la pluie incessante, et venir taper fortement à l’appartement du suspect numéro. Cette ambiance est absolument parfaite.

Fiche d’identité du jeu

Note : 12/20

Rédiger cet avis sur Shadows of Doubt n’a pas été chose aisé pour moi. Le titre est à la fois un coup de génie, de part les possibilités qu’il laisse au joueur. Mais également grâce à cette sensation grisante quand ont réussi à résoudre un crime sans quasiment aucune indication, mais avec seulement ses déductions et son tableau d’indices. Mais c’est également la faiblesse du titre.

Son côté procédural fait qu’au bout de 4 ou 5 enquêtes, j’étais déjà un peu blasé. Et j’avais envie de passer à autre chose. Car bien que l’emballage du crime soit modifié, le cœur du gameplay reste un peu trop le même et ma manette m’ai un peu vite tombé des mains. En tout cas, si vous passez à côté de Shadows of Doubt après une promotion, je vous invite à lui laissez sa chance, peut-être qu’il vous happera plus longtemps que moi, et que vous aussi vous résoudrez votre premier crime à coups de poings dans la figure.