Avis – Prince of Persia : The Lost Crown, Retour triomphal
Salut les Perses !
La licence Prince of Persia ne date pas d’hier. Elle a réussi à survivre au fil des générations en offrant des jeux aussi bien exceptionnels dans l’histoire vidéoludique que tout simplement passables.
Après une quasi-décennie d’absence, exception faite d’une apparition timide sur mobile. Le Prince de Perse fait son retour dans une aventure 2,5D très attendue par les joueurs.
Disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch, Prince of Persia : The Lost Crown est un jeu d’action-aventure sous forme de metroidvania rempli de promesses. Mais est-ce que la licence culte parvient à s’extirper des pièges habituels de ce genre de jeu pour offrir une expérience réussie ? Voyons ça immédiatement avec mon avis sur Prince of Persia : The Lost Crown.
Retour à la 2D des indés
Le grand public aime très peu en général l’idée de retourner à des graphismes sous forme de 2D. Pourtant, les techniques visuelles d’aujourd’hui permettent d’intégrer l’ensemble dans des décors 3D magnifiques qui n’ont pas à rougir face à des triples A 3D plus conventionnels. Et malgré ce pari de s’axer sur de la 2D, Prince of Persia: The Lost Crown s’en sort merveilleusement bien.
Dans l’imaginaire collectif, la 2D se voudrait être le style visuel des développeurs indépendants ayant peu de moyens. Même si cela s’avère un peu vrai, c’est bien souvent chez ces mêmes artisans, moins mis en avant, que nous trouvons certaines idées prêtes à révolutionner des gameplays tout entiers, dont les plus grands développeurs finiront par s’inspirer.
Prince of Persia parvient à reprendre des idées de gameplay formidables en les intégrants à ses propres mécanismes de jeu.
Ubisoft ne s’y est pas trompé. En reprenant le gameplay 2D des grands succès indés de cette dernière décennie tels que Celeste, Hollow Knight ou encore Ori and the Blind Forest, ce n’est pas juste à un style visuel que le studio s’est arrêté. Car toutes les idées de ces créations ont été reprises dans le dernier-né d’Ubisoft. Et si nous pourrions crier à un manque d’idées flagrant, cela serait une grossière erreur. Car ce Prince of Persia parvient à reprendre des idées de gameplay formidables en les intégrant à ses propres mécanismes de jeu. Puzzles, virevoltages nécessitant énormément d’adresse, combats dynamiques, et le tout dans un ensemble incroyablement cohérent et équilibré.
Donc non, les joueurs n’ont aucune crainte à avoir sur ce style de gameplay et visuel. Prince of Persia ne tombe pas dans le cliché facile de la réutilisation simple d’autres concepts. Elle les adapte d’une formidable manière. Et ce, même si l’ADN des autres titres plane au-dessus de la Perse, mais toujours d’une manière bienveillante et protectrice. Comme si les petits (que de nom) avaient réussi à redonner son titre de noblesse à une licence en décrépitude depuis de nombreuses années. Et pour ça, merci à la scène indépendante, toujours trop sous-estimée par le grand public.
Trahison sincère
Continuons cet avis sur Prince of Persia : The Lost Crown avec la narration.Le jeu raconte l’histoire d’une troupe de guerriers, dénommée les Immortels, au service de la couronne de Perse. Après le succès d’une mission, le Prince de Perse se fait kidnapper par une membre de la garde royale de la couronne pour être emmené au mont Qaf. Endroit mystérieux mais adulé par la famille royale pour ses propriétés mystiques. Sargon, le personnage principal et membre de la troupe des Immortels, s’y rendra avec ses camarades pour sauver le prince. En résulte une multitude de rebondissements et de trahisons afin de maintenir le joueur en haleine.
L’histoire principale se suffit amplement à elle-même pour faire vivre une aventure palpitante.
En plus de son univers visuel très librement inspiré de la culture perse, le jeu se permet de raconter les dessous de la couronne ou différents aspects mythologiques de la série au moyen de différents documents à récupérer. Ces artefacts permettent d’enrichir la consistance du lore, sans jamais forcer les joueurs à les découvrir. Car oui, même sans lire aucune de ces différentes informations complémentaire l’histoire principale se suffit amplement à elle-même pour faire vivre une aventure palpitante.
Les différentes scènes principales de l’histoire sont souvent mises en scène par des petites cinématiques sous forme d’artwork dynamique. Ou simplement par des cut-scenes se servant du moteur de jeu. Elles sont parfois très impressionnantes dans la mise en scène. Grâce à des idées propres à la pop culture urbaine rappelant, par exemple, certains graffitis (surtout lors des techniques dévastatrices employées par les boss).
Dans les faits, l’histoire de Sargon n’a rien d’exceptionnel. Mais ne démérite pas tant celle-ci ne sert qu’à servir un gameplay proche de la perfection.
Manier les gâchettes plus vite que son ombre
Manette en main, Prince of Persia : The Lost Crown est tout simplement une pépite. Différents axes se dégagent de ce dernier jeu. Le premier est évidemment l’aspect metroidvania omniprésent. En effet, il sera souvent nécessaire de revenir sur ses pas afin d’emprunter un passage jusqu’alors inaccessible car le joueur ne possédait pas en sa possession le pouvoir adéquat pour l’emprunter. Si cela peut parfois être frustrant, plusieurs points de téléportation stratégiquement placés sur la carte permettent de s’y rendre sans trop de mal. De plus, le jeu offre un système d’indice (non obligatoire), à travers un personnage vous indiquant de manière très vague où vous rendre pour débloquer la situation. Exemple : « Va à l’ouest de la forêt ».
Si ce point peut faire peur aux habitués des jeux d’Ubisoft, il est pourtant une véritable libération et une leçon tirée par l’éditeur. Depuis très longtemps, le géant du jeu vidéo français avait décidé de guider bien trop souvent les joueurs en les prenant par la main. Ici tout est fait pour vous laisser découvrir à votre manière. Sans jamais vous forcer à prendre un chemin trop évident.
Un deuxième axe privilégié par cet opus de la licence est la mise en avant de la réactivité du gameplay. Que ce soit à travers les combats ou les déplacements. Tout est fait pour que les déplacements de Sargon soient d’une limpidité exemplaire. Et pour cause, les différents pouvoirs du personnage nécessitent une adresse monstre. Premièrement, car les différentes séquences de virevolte à surmonter demandent une adresse certaine afin de progresser. Inspirée de manière évidente de Hollow Knight ou encore de Celeste, il sera obligatoire de manier les différentes pouvoirs de Sargon à la perfection. Ceux-ci vont du dash, à une sorte de téléportation limitée jusqu’au double saut. Mais trop en révéler sur les pouvoirs de notre personnage serait bien dommage. L’équilibrage de ces séquences est irréprochable. Même si elles peuvent parfois être frustrantes, la faute incombe souvent à une maladresse du joueur et non du jeu.
Manette en main, Prince of Persia : The Lost Crown est tout simplement une pépite.
Enfin, le troisième axe indiscutable est le combat. Le jeu fait tout ce qu’il est indispensable de faire pour ressentir un feeling de puissance en combat. Des combos dévastateurs, au système de juggle, jusqu’au contre visuellement époustouflant, Prince of Persia a tout compris. De plus, vous pourrez débloquer de nombreux bonus. Comme de la vie supplémentaire à chaque parade via des amulettes, mais aussi des nouveaux mouvements de combats.
Et là où le jeu envoie du pâté, c’est également contre les boss. Les patterns sont classiques et efficaces tout en relevant du petit défi. Ces ennemis puissances XXL ont également des designs extrêmement cools et des attaques mises en scène dans des cut-scenes totalement sublimes ! Le style urbain est prédominant. Et le mélange avec la culture perse fonctionne à merveille, c’est un plaisir de chaque instant.
Même si la dextérité est de mise en combat ou même lors de certaines phases de plateforme. Prince of Persia ne s’avère jamais réellement frustrant. Au contraire, la satisfaction de réussir un enchaînement, à l’aide de nos doigts en train de valser sur les boutons, procure un vrai sentiment d’achèvement.
Ambiance perse survitaminée à la pop urbaine
Aussi bien musicalement que visuellement, Prince of Persia a pris le parti de mélanger des ambiances traditionnelles à d’autres plus modernes. Les thèmes musicaux peuvent alors se laisser à des sonorités d’ailleurs et d’antan. Pour subitement ajouter des touches instrumentales plus modernes. Ce choix peut parfois surprendre, mais il correspond à la direction artistique du jeu.
Cette manière d’appréhender la musique se ressent également dans le choix visuel qu’emprunte le titre. Car même si les décors s’inspirent clairement de la Perse traditionnelle. Certains choix visuels viennent s’ajouter, spécialement lors des phases de combats, à un choix artistique fort. Dès lors, des grosses touches pop modernes interviennent lors des apparitions surpuissantes des boss. Cette envolée visuelle a vraiment une puissance indéniable. Capable de donner quelques frissons lorsque le mix traditionnel/moderne s’associe dans une danse d’aujourd’hui et d’hier.
Cette envoléé visuelle a vraiment une puissance indéniable capable de donner quelques frissons.
Petite note supplémentaire : cet avis sur Prince of Persia : The Lost Crown a été réalisé sur Switch. Techniquement, il tient très bien les 60 fps. Ce qui est l’atout principal de ce genre de titre nécessitant un gameplay ultra-nerveux. Cependant, des très grosses concessions visuelles peuvent être remarquées sur les textures. Cela n’enlève en rien le plaisir pris sur le jeu du début à la fin en mode portable.
FICHE D’IDENTITé du jeu
Edité par | Ubisoft | Public | +16 |
Développé par | Ubisoft Montpellier | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 18 janvier 2024 | Testé sur | Switch / PS5 |
Plateformes | PC, PS4, PS5, Switch, Xbox One et Xbox Series | Temps de jeu | 17h |
POINTS POSITIFS | POINTS NÉGATIFS |
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Un metroidvania dans l’ère du temps | …mais les allers-retours peuvent rebuter |
Un mélange visuel tradition/moderne parfait | |
Un gameplay dynamique | |
Visuellement et musicalement inspiré | |
Un équilibre dans la difficulté exemplaire |
Note : 18/20
Prince of Persia: The Lost Crown n’invente rien. Et alors ? En s’inspirant de tout ce que nous avons pu voir de mieux sur la scène indé. Les équipes d’Ubisoft ont livré une copie proche de la perfection. Le seul reproche possible à faire aux équipes serait de n’avoir rien réellement apporté aux systèmes de jeu. Pourtant, l’ambiance visuelle et musicale réussissent à apporter cette petite touche supplémentaire totalement suffisante pour passer un des meilleurs moments vidéoludiques de ce début d’année.
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