L’avis (Preview) du Vibromaster : After Us, un simple Journey 2 ?

Bienvenue dans cette preview de After Us, dernier jeu de Piccolo Studio dont la date de sortie est fixée au 23 mai 2023 sur PC, PS5 et Xbox Series.

Ce premier aperçu se concentrera sur les 90 premières minutes du jeu.

Tout à une fin

After Us commence après la fin du monde. Toute vie s’est éteinte sur ce qu’on devine être la Terre. C’est là que vous entrez en jeu: vous incarnez Gaïa qui doit s’aventurer dans ce monde mort afin de récupérer les esprits de différents animaux pour reconstituer un refuge et leur offrir un repos bien mérité.

S’il y a bien une chose qui a été dite très tôt sur le jeu et qu’on ne peut nier, c’est l’évidente influence de Journey. L’ombre du titre de ThatGameCompany plane sur After Us, aussi bien pour son gameplay que sa narration. Fort heureusement le titre à tout l’air d’essayer d’apporter quelque chose à la formule.

En ce qui concerne l’univers, si l’on est bien là face à un jeu avant tout contemplatif, l’histoire qui nous est racontée, même si elle est discrète, reste bien plus explicite en particulier concernant le message écologique plus qu’évident. Un message qu’on aurais pu croire simpliste et manichéen mais qui semble vouloir apporter une vision plus nuancée en opposant les visions de Mère (la narratrice et créatrice des esprits) et les souvenirs des humains. Reste à voir si cette épaisseur se crée vraiment dans la durée ou se contentera d’une réflexion de surface.

Même si l’influence de Journey est importante, le titre à l’air d’essayer d’apporter quelque chose à la formule.

Quant au gameplay, on est sur une base assez simple de plate-forme mais qui se retrouve régulièrement enrichie de nouveaux mouvements au cours de la première heure. La question est de savoir si le jeu se basera sur un ajout constant de mouvement ou si on atteindra vite les capacités maximums de notre héroïne, qui seront alors challengé par le level design.

Si c’est cette deuxième option qui se produit, alors on pourra tout de même rester confiant étant donné que les niveaux s’enchaînent avec fluidité, sans réel temps morts qui pourraient nuire au rythme de l’aventure.

Mais le jeu ne se contente pas uniquement de phase de plate-forme et propose des scènes de combats. Pour se défendre, Gaïa devra lancer son cœur et le faire revenir, un système simple, voir simpliste et qui se retrouve très vite mis à contribution de façon un peu trop répétitive. Disons qu’à partir du moment où vous rencontrerez votre premier adversaire, vous commencerez à enchaîner les combats et à souvent vous retrouver face à trois ou quatre ennemis à la fois. Cette emphase mise sur les combats est assez regrettable, ces derniers étant vraiment trop nombreux par rapport à leur intérêt manette en main. Et si les combats sont nombreux sur une heure et demie, ça ne devrait théoriquement faire qu’empirer au fil des heures…

Le cafard mais pas trop

Cette volonté des développeurs de nous faire nous battre est d’autant plus dommageable qu’elle nuit directement au vrai point fort du jeu : son ambiance.

Une ambiance travaillée grâce aux palettes de couleurs très marquées et des décors gigantesques. Les scènes sont toutes hantées par des humains changés en pierres, figés dans leurs derniers moments qui crée quelque fois d’authentiques scènes d’horreurs. Des humains qui semblent avoir mutés et être devenu bien plus grand, trop grand pour le monde qu’ils habitaient. Ce n’est d’ailleurs pas innocent que Mère les appelle « les Dévoreurs’.

L’ambiance du jeu est vraiment son point fort.

Et la puissance de ce design est encore embelli par le but du jeu : After Us est triste à cause de ce qu’on y voit, mais Feel Good à cause de ce que l’on y fait. Un subtil équilibre se forme entre ces décors transpirant le désespoir et le fait de retrouver des âmes de biches ou de chats qui se mettent à les peupler avec leurs couleurs bleu brillant. Un feeling unique qui encourage vraiment la progression tant il est agréable d’offrir un repos paisible à ces victimes collatérales.

Des esprits que vous pourrez d’ailleurs récupérer selon plusieurs embranchements à certains moments du jeu. Vous pourrez choisir entre sauver un animal ou un autre, tout en revenant plus tard sauver celui que vous avez laissé de côté. Cet aspect embranchement semble donc là pour laisser le joueur avoir un minimum d’impact sur son aventure sans pour autant apporter grand-chose à la progression. On saluera l’effort en espérant que l’impact se révèle plus tard dans le jeu.

Un début bien sympathique que celui de ce After Us. Un « Journey-like » qui se démarque rapidement de son modèle, une ambiance très soignée et un gameplay de plate-forme efficace permette au titre de s’assurer un certain capital sympathie auprès des amateurs du genre. Là où le bât blesse, ce sont très certainement les combats. Leurs trop grands nombres additionnés à la pauvreté du gameplay risque de réellement lasser certains joueurs sur la durée, en espérant qu’au choix leur fréquence diminue ou que le gameplay s’étoffe.