L’avis du Vibromaster : The Forgotten City, du simple mod au jeu d’enquête
The Forgotten City est un nom qui sera familier aux fans de modding. Pensé au départ comme un mod de l’ultra populaire Skyrim, le projet lancé en 2015 grossi au point de devenir un jeu à part entiere.
Il est désormais disponible depuis le 28 Juillet 2021 sur PC et consoles. Reste donc à savoir si le jeu réussi à se démarquer suffisamment de son illustre origine pour plaire à un public plus large.
Vous connaissez la chanson, verdict en quelques paragraphes !
ALEA JACTA EST
Votre aventure commence sur les bords du Tibre en Italie. Vous avez été repêché́ par une mystérieuse femme qui vous demandera d’explorer des ruines à la recherche de son collègue disparu. Après une courte exploration, le joueur se retrouve plongé dans une faille temporelle le menant vers une cité perdue en pleine époque Romaine.
La ville est en proie à deux phénomènes majeurs. Le premier est la « règle d’or » dont je ne dévoilerais rien ici et qui dicte la conduite des habitants. Le deuxième est tout simplement une boucle temporelle. Votre tâche consistera donc à briser ce cycle et à libérer la cité perdue.
L’écriture du jeu est très soignée et constitue à elle seule une bonne raison de s’intéresser au titre. La ville est peuplé d’une vingtaine de personnages avec lesquels vous devrez discuter pour avancer dans votre enquête, chacun ayant son tempérament et ses objectifs, en plus d’avoir son avis sur les autres. Comme tout bon jeu narratif, vous aurez accès à un système de dialogue relativement simple en apparence mais qui donnera une importance capitale à vos réponses. Vous pourrez par exemple vous mettre à dos un personnage, et celui-ci refusera alors de vous parler jusqu’au prochain reboot.
L’écriture du jeu est très soignée et constitue à elle seule une bonne raison de s’intéresser au titre.
Vous serez amené à créer votre héros de façon très sommaire. Homme ou Femme, couleur de peau et origine. C’est tout ! Cela dit chaque origine propose un bonus précis et vu la durée de vie plutôt courte du titre, ce choix aura un intérêt tout au long de l’histoire, même si cet impact sera tout de même limité.
Je suis forcé de rester vague quant à l’histoire que le jeu nous raconte car elle s’appuie sur de nombreux twist et il serait réellement dommage de vous gâcher le plaisir. Sachez juste que le titre propose plusieurs fins et que chacune d’entre elles approfondit encore un peu l’univers du jeu. Un univers déjà très riche grâce à ses nombreux personnages, et à sa reproduction réaliste d’un contexte antique.
En effet les développeurs ont été accompagnés d’experts en histoire de la Rome antique et cela se ressent dans tous les petits détails éparpillés dans le monde qui aident à crédibiliser l’univers. Un véritable effort qui participe aussi à l’émancipation du jeu par rapport à Skyrim…
SKYRIM 2 ?
Car oui, une question se pose et elle est légitime: si le jeu était au départ un mod de Skyrim, la formule est-elle la même?
Et bien pas du tout. Si comme moi, en entendant parler du jeu et de ses origines vous pensiez tomber sur un action RPG reprenant tous les aspects du jeu de Bethesda en le transposant dans un autre univers vous risquez d’être surpris. Agréablement ? Oh que oui.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire donc, The Forgotten City est un authentique jeu d’aventure et d’enquête. Le cœur du gameplay réside dans ses dialogues et la recherche d’objets ou d’indices, le tout rendu encore plus savoureux par ce principe de boucle temporelle. Votre personnage se souvient de tout et garde sur lui les objets accumulés à chaque nouvelle boucle.
The Forgotten City est un authentique jeu d’aventure et d’enquête.
Libre à vous alors d’expérimenter les diverses options de dialogues, de voler autant d’argent que nécessaire ou de provoquer certains personnages pour mieux cerner leurs tempéraments et les convaincre plus facilement de vous aider. Et c’est bien là tout ce qui fait le sel du soft, qui bénéficie en plus d’une progression très fluide et claire qui empêche d’abord au joueur de rester bloquer mais qui évite aussi aux boucles de devenir trop redondantes.
Bien sûr vous aurez quelques affrontements à mener et même si le côté très lent de votre héros et le design particulier des adversaires sont propices à la création d’une certaine tension, ils restent relativement anecdotiques. En clair vous en viendrez aux mains car le jeu l’exigera, mais pas pour le plaisir. Ces phases ont au moins le mérite de faire changer un peu le rythme du jeu, mais elles ne laisseront pas vraiment de souvenirs au joueur.
AMBIANCE ROMANTIQUE EN ROME ANTIQUE
D’un point de vue purement technique, le titre s’en sort avec les honneurs si l’on considère qu’il a été développé par une minuscule équipe. Cette dernière est composée d’un noyau dur de trois personnes, aidées occasionnellement par divers intervenants. Le jeu est donc plutôt joli quand on prend en compte les moyens mis en œuvre, même s’il traîne encore avec lui quelque défauts, tels que des temps de chargements assez longs et quelque baisses de framerate.
Quant aux modèles de personnages, c’est un peu la roulette russe. Certains seront corrects voire cohérant quand d’autres seront de véritables poupées de cire aux yeux exorbités. Un peu dommage quand on passe autant de temps en face de ces fameux modèles lors des très nombreux dialogues du jeu. On regrettera aussi la présence de nombreux ralentissements par moment, le framerate pouvant même chuter sous les 15 fps dans les cas les plus extrêmes.
La technique est correct si l’on considère la taille de l’équipe de développement, mais quelques défauts subsistent.
Mais comme dit un peu plus tôt, l’équipe s’est entourée d’historiens experts et il en ressort, en plus de la crédibilité évoqué plus tôt, un certain sentiment de réalisme. Mais comme souvent avec le réalisme, il n’y a pas grand-chose à en dire ! Les maisons romaines sont belles et la cité est très bien construite (en terme de level design bien entendu). Et c’est à peu près tout…
Concernant la bande-son, le constat est le même. La musique d’ambiance est discrète et assez peu marquante. Le thème des scènes d’actions se déclenche de façon un peu abrupte pendant certains dialogues, mais encore une fois rien à noter de particulier.
Un dernier point enfin concernant la durée de vie. Il vous faudra un peu moins d’une dizaine d’heures pour voir la fin de l’aventure, plus ou moins selon votre perspicacité́, même si encore une fois la progression est très fluide et ne devrais pas poser de problèmes. Sachant que le prix du jeu tourne autour des 30 euros, on pourra trouver l’expérience un peu courte malgré sa qualité mais ici, chacun sera juge !
Edité par | Dear Villagers/td> | Public | +16 |
Développé par | Modern Storyteller | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 28 juillet 2021 | Testé sur | PS4 |
Plateformes | PC, PS4,PS5, Switch, Xbox One, Xbox Series | Durée de vie | 10h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• Un excellent scénario | • Des temps de chargements assez longs |
• Le principe de boucle temporelle qui pousse à l’expérimentation | • Les combats, lourds et peu intéressants. |
• La progression très fluide | |
• Plutôt joli | |
The Forgotten City est assurément un jeu réussi. Une enquête très intéressante soutenu par un rythme qui ne s’essouffle jamais, on fonce de révélation en révélation, on apprend à connaître les habitants de la cité et à exploiter la boucle à son avantage. Le soft coche toutes les cases du bon jeu d’aventure à l’ancienne en mettant l’emphase sur les dialogues et l’exploration. Une expérience rafraichissante, rondement menée et qui mérite qu’on lui laisse sa chance, que ça soit maintenant pour les impatients ou à l’occasion d’une baisse de prix pour les sceptiques.
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