L’avis du Vibromaster : Steelrising, Paris au temps des robots

L’avis du Vibromaster : Steelrising, Paris au temps des robots

Salut à tous !

C’est la révolution ! Oyez citoyennes et citoyens aujourd’hui est venu le temps de parler de Steelrising, dernier né du studio français Spiders co-édité par Nacon et BigBen Interactive.

Le titre sorti le 8 septembre 2022 sur les consoles de Sony, Microsoft et sur PC s’éloigne de la formule classique des Actions RPG en Open World auxquels nous avais habitué le studio pour s’orienter vers une forme de Souls-Like. Un exercice délicat auquel le studio s’est plié avec un certain talent.


Qu’on leur donne de la brioche

Steelrising nous propose de revivre la Révolution Française en nous faisant notamment rencontrer des personnages majeurs de cette période : le Marquis De LaFayette, Robespierre ou encore le Roi Louis XVI. Mais loin de l’ambition de récréation millimétré d’un Assassin’s Creed Unity, le jeu du studio français se permet un twist qui donne toute sa saveur au titre : les armées régulières sont remplacées par des automates surpuissants devenu fous sous les ordres tyranniques.

Vous incarnerez Aegis, une automate ultra perfectionnée douée de parole et répondant aux ordres de la Reine Marie-Antoinette. Cette dernière nous chargera d’enquêter sur la mort de son fils ainsi que de retrouver Eugène de Vaucanson, créateur des terribles automates qui ravagent Paris, mais aussi de notre héroïne…

Si l’intrigue n’est pas forcément marquante, elle se verra largement enrichie par les quêtes annexes qui apporteront énormément d’éléments aux lore du jeu, y compris certains points essentiels à la comprehension des enjeux politiques ou personnels de cette histoire ma foi touffue. Sans oublier que ce Paris alternatif réussis sans problème à rester cohérent en ayant le bon goût de rester subtil.

L’univers du jeu est maitrisé et tangible, une vraie force lorsque l’on se lance dans l’art délicat de la dystopie.

Loin d’un grand décor dystopique, le jeu propose plutôt une ville relativement réaliste en reproduisant au moins en partie quelques célèbres bâtiments de Paris tout en y ajoutant de légères touches steampunk. Un soin particulier a été apporté au design des ennemis qui ne semblent jamais faire tache et s’inscrire parfaitement dans cet univers.

Aegis tout particulièrement, avec son visage figé, maquillé comme une Dame de la haute société qui fait pourtant sortir ses armes de ses bras s’impose comme un personnage extrêmement cohérent dans cet univers, le tout accompagné par un design sonore soigné que nous aborderons plus loin. L’univers du jeu est donc maîtrisé et tangible, une vraie force lorsque l’on se lance dans l’art délicat de la dystopie.


Des Mécaniques bien huilés

Comme précisé dans l’introduction, Steelrising adopte la formule des Souls-Like, peaufiné par FromSoftware sur plus de dix ans. On est donc en terrain connu : un système de combat exigeant, basé sur le timing, l’apprentissage des paterns ennemis, une jauge d’endurance à surveiller et une certaine difficulté. Mais si les bases sont solides et relativement classiques, le jeu propose tout de mêmes quelques sympathique subtilités.

Les fans de Gears of War sont sûrement familier avec le système de rechargement éclair : lorsque le joueur recharge, il a l’occasion d’appuyer une seconde fois selon un timing précis pour obtenir un bonus. Et bien Steelrising adopte un système similaire mais avec sa jauge d’endurance. Lorsque celle-ci tombe à zéro, vous aurez l’occasion de cliquer sur une touche (triangle sur PS5) pour en récupérer une partie plus ou moins importante selon votre temps de réaction. Appuyez trop tôt et vous subirez un délai avant de retenter (délai au cours duquel votre endurance reste à zéro) appuyez trop tard et le bénéfice sera quasi nul. Mais un rechargement éclair vous inflige également des dégâts de glaces, donc si vous pensiez foncer dans le tas et vous recharger en boucle vous risqueriez d’être surpris lors du deuxième rechargement successif quand Aegis se trouvera immobilisé dans la glace pendant de précieuses secondes ! Ce genre de détails qui peut sembler anodin rajoute en réalité une surcouche de stratégie aux affrontements, surcouche tout à fait agréable qui plus est.

L’autre ajout essentiel (et sûrement la feature la plus importante de l’approche du studio envers de le genre des Souls-Like) est bien entendu le mode assistance. On le sait, les débats autour de la difficulté font rage avec ce genre de titre, et ce de façon plus ou moins justifié. Plutôt que d’élaborer un « mode facile » qui forcerait l’équipe à imaginer un nouvel équilibrage pour le jeu, les développeurs de chez Spiders ont opté pour la création d’un mode custom. Une fois le mode assistance activé, vous pourrez modifier le taux de dégâts reçu, la vitesse de rechargement de l’endurance et d’autres paramètres. Un mode parfait qui permet au joueur de compenser ce qui handicape le plus sa progression sans avoir à perdre en challenge.

Le mode assistance de Steelrising est un fabuleux ajout au titre.

Et si cette feature ne plaira pas aux « vrais gamers » (ceux qui ont finis Dark Souls sans soluce et sans multi comme des grands garçons) il faut bien insister qu’elle permet avant tout au jeu d’être plus accessible en permettant notamment aux joueurs ayant de moins bons réflexes ou un quelconque handicap de pouvoir mieux profiter du jeu, chose qui serais bien plus complexe sans ce mode. Et rien que pour ça, le mode Assistance est un fabuleux ajout au titre.

Mais parlons justement de la difficulté. Héritier des Souls oblige, les affrontements sont rudes et on se retrouvera quelque fois face à de multiples ennemis en même temps. Si rien n’est jamais insurmontable, on pourrait tout de même se plaindre de certaines animations d’attaques dures à décrypter et de boss parfois un peu longuet. Il reste dur de juger un critère aussi subjectif que la difficulté, mais dans les faits, le jeu réussis plutôt bien à gérer ses situations sans nous mettre face à trop d’ennemis à la fois et les zones sont toujours assez vastes pour qu’on puisse temporiser et gagner à l’usure.

Mais le combat ne fait pas tout ! L’autre grand aspect de ce genre de jeu reste l’exploration. Et encore une fois, Steelrising montre qu’il est un élève attentif. Les zones sont certes belles mais surtout très bien agencés. La progression dans les niveaux est fluide et on se retrouve à ouvrir beaucoup de raccourcis qui permettent d’éviter la frustration qui peut naître quand on se perd dans des niveaux trop vastes. Si l’on ajoute à ça que les Boss vous permettront de débloquer des outils utiles pour l’exploration pour ajouter une couche de metroidvania à l’ensemble, alors on peut dire sans sourciller que le level design est une réussite. Il ne brille peut-être pas par son originalité, mais clairement par son efficacité.


Paris au clair de Lune

Mais quid de la partie technique ? Spiders a beau être un studio productif, il n’en reste pas moins de taille modeste. Ce genre de manque de moyens se ressent forcément dans la partie graphique du jeu qui d’un point de vue purement technique ne collera pas vraiment de claque. Mais qu’on se rassure tout de suite, le jeu reste tout à fait agréable à l’œil. Pas besoin d’être le remake de The Last of Us pour être beau après tout ! D’autant plus que le jeu propose un design déjà encensé plus haut dans ce test, ce qui inclut donc également les décors, souvent assez fouillés malgré quelques zones qui semblent manquer de vie et des visages humains assez rigides.

D’autres part si le jeu assure les 60fps sans trembler en mode performance sur PS5, les autres modes peinent à tenir les 30fps face aux ennemis en grand nombre. Il me semble également important de préciser que l’on m’a rapporté de nombreux bugs liés notamment aux sauvegardes sur la version PC du titre.

Si le jeu n’est pas une claque technique, il reste agréable à l’oeil et se démarque par un design très inspiré.

En ce qui concerne la partie sonore du titre, c’est un réel plaisir d’entendre tous les rouages d’Aegis s’enclencher à chaque mouvement et les musiques sont sympathiques, bien qu’un poil oubliable. Mais le point le plus important à signaler reste les doublages. Spiders étant un studio français, nombreux sont les joueurs en droit de s’attendre à une version française là où le studio ne propose qu’une version doublée en anglais. Un point dommageable certes mais tout à fait compréhensible pour n’importe quel studio souhaitant s’exporter. Un mauvais point qui n’en est pas un en sorte mais que je me devais de clarifier !

Cela dit les doublages restent savoureux car l’histoire se déroulant en France, les personnages auront très souvent tendance à parler en « franglais » en lâchant des « mon dieu » et autre « mais bien sur » avant d’enchaîner sur une phrase dans la langue de Shakespeare. Des doublages que l’on aura l’occasion d’entendre sur une quinzaine d’heures surtout si l’on se penche sur les quêtes secondaires, extrêmement bavarde.


Fiche d’identité du jeu
  Edité parNacon  Public+12
  Développé parSpiders  Fourni par l’éditeurOui
  Date de sortie8 septembre 2022  Testé surPlaystation 5
  PlateformesPC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series  Temps de jeu15h
Les points positifs
Les points négatifs
• Le mode Assistance, une vraie porte d’entrée pour les Souls-Like• De gros soucis de framerate en dehors du mode performances
• Le système de combat toujours efficace• Certaines animations dures à anticiper
• L’univers du jeu
• L’aspect Metroidvania de l’exploration
• Un Level design rarement pris en défaut
 
Note finale : 16/20
Gameplay : 4/5 | Durée de vie : 4/5 | Histoire/Univers : 4/5 | Direction artistique/Graphismes/Ambiance sonore : 4/5

Pari(s) réussi (sans mauvais jeu de mots) pour Spiders que cette tentative de Souls-like. En mariant le gameplay des souls à une narration touffue et bien plus claire à laquelle ils sont habitués, ils réussissent à nous proposer un jeu hybride qui coche les bonnes cases. Des designs inspirés, un gameplay solide, un univers dense et un aspect Metroidvania plus que bienvenu dans l’exploration du monde prouvent que le studio à bien étudié sa copie avant de la rendre. Moins opaque qu’un jeu de FromSoftware et avec l’aide du très bien pensé mode Assistance, Steelrising semble s’imposer comme LE jeu à conseiller aux réfractaires de la formule et à ceux qui hésitent à s’y lancer de peur d’y laisser des plumes.

Signature Le Vibromaster

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