L’avis du Vibromaster : Samurai Warriors 5, un coup dans le Muso
Samurai Warriors 5 est le dernier opus en date de la série éponyme, du studio Omega Force, appartenant au genre du Muso. Ce genre est presque uniquement représenté par le studio en question.
Le jeu sorti le 27 juillet 2021 arrive donc après la production tentaculaire du studio s’étalant sur plusieurs séries comptant au total des dizaines de jeu se reposant tous sur la même base de gameplay.
La question du jour est donc de savoir si un jeu avec un tel héritage peut vraiment proposer une experience satisfaisante au joueur. Verdict en quelque lignes…
L’AMBITION DE NOBUNAGA
Nous sommes au Japon dans les dernières années de l’ère Sengoku. L’archipel vit dans le conflit permanant, le Shoguna n’as plus aucun pouvoir et les seigneurs locaux se déchirent au quotidien. C’est dans ce chaos qu’émerge Nobunaga Oda, personnage phare de cet opus. Personnage complexe ayant réellement existé, le joueur sera amené à découvrir la légende de cet homme au travers de ses diverses batailles et de sa relation avec un autre samouraï, Mitsuhide Akechi.
Contrairement aux apparences, l’histoire du jeu est un de ses réels points forts. Riche de très nombreux personnages (possédant chacun leurs biographie dans la « salle des trésors » du jeu), de retournements de situations, de drames, etc… Le scénario est riche, complexe et demanderas un véritable investissement au joueur pour retenir les noms des personnages et leurs fonction au sein du récit.
L’histoire du jeu est un de ses réels points forts, à la fois riche et complexe.
Heureusement le jeu nous aide beaucoup en proposant des portraits des protagonistes majeurs de chaque batailles avant qu’elles ne commencent, ainsi qu’un descriptif clair de chaque situation. Cela dit il est nécessaire de faire la distinction entre l’histoire, excellente, et la narration, catastrophique.
Pour faire simple, la vie passionnante de Nobunaga nous est raconté par des plans fixes, des dialogues sans réelles saveurs et un grand manque de mise en scènes. Les héros se font face et on assiste tout simplement à des champs et contre champs d’un classicisme triste.
Un réel paradoxe pour cette partie du jeu donc, qui se pose comme un des meilleurs univers de Beat’em up tout en étant l’un des moins bien mis en scène. Ce constat laisse un goût amer quand on sait que Nobunaga à débuté sa carrière avec le surnom de « Grand Imbécile d’Iwari » pour finir en tant que « Roi Démon » et qu’une telle histoire aurais mérité une mise en scène digne de ce nom.
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE SOUPE MUSO ?
Et le gameplay dans tout ça ? Comme nous l’avons dit en introduction, Samurai Warriors 5 appartient au genre du Muso. Dynasty Warriors, Hyrule Warriors, certains jeux One Piece, Berserk ou même Hokuto No Ken, presque tout les jeux du genre sont les produits du studio Omega Force.
Si il existe quelques différences entre ces sagas, le cœur du gameplay reste fondamentalement le même. Vous incarnez un personnage surpuissant qui se bat quasiment seul contre des centaines d’ennemis. Il faut traverser les champs de batailles en accomplissant divers objectifs, et en terrassant les officiers ennemis. Dire que les combats occupent une place importante serait un euphémisme puisque ces derniers constitue 98% des phases de gameplay du jeu. Les 2% restant étant des phases durant lesquelles vous pourrez modifier armes et équipements, entrainer vos personnages, ou acheter des objets, le tout uniquement au travers de menus.
Mais donc, les combats ! Le principe est simple: vous enchainerez les attaques simples avant de terminer vos combos avec une attaque lourde. Simpliste même, mais dans les faits ce système cache certaine subtilités et se trouve surtout être très addictif pour peu qu’on apprécie le tout. Les combos sont au final assez variés, notamment grâce aux diverses armes du jeu. Combats au corps à corps, à distance, à cheval, combos aériens, bref, l’arsenal mis à votre disposition est bien plus conséquent qu’on ne pourrais le penser.
Ajoutez à cela les attaques ultimes, le mode Furie, les attaques Musou en duo et vous aurez une idée de ce qui vous attends. Ces élément sont presque tous introduit dans la première mission du jeu mais certains d’entre eux ne seront vraiment utiles qu’au bout d’une dizaine d’heures ce qui permet donc de garder une certaine sensation de montée en puissance au cours de l’aventure. L’addition de tout ces éléments participe au feeling du jeu qui sera soit répétitif et ennuyeux, soit terriblement addictif selon la sensibilité de chacun. Un autre aspect participe à rendre le jeu addictif d’ailleurs, mais nous y reviendront plus tard.
Le gameplay sera soit répétitif et ennuyeux soit terriblement addictif selon les préférences de chacun.
Certaines batailles vous laisserons incarner deux personnages. Chacun se déplace indépendamment sur la carte et permet donc, en plus de varier le gameplay en fonction des armes, aussi de changer de front instantanément en pressant une simple touche. Il est également important de noter que le jeu propose un mode co-op jouable en ligne et surtout en écran splitté ! Un mode bienvenue car de plus en plus rare dans les productions actuelles.
Car oui, si l’histoire se base principalement sur la vie de Nobunaga Oda, vous serez amener à débloquer puis incarner près de 40 personnages différent, chacun ayant ses armes de prédilections (même si toutes les armes sont utilisables par tout les personnages). Ce qui permet d’aborder les différents modes de jeu! D’un côté le mode Musou, basiquement un mode histoire qui raconte donc la vie d’Oda (entre autre mais nous y reviendront) et le mode Citadelle. Dans ce dernier, vous participez à des batailles de moins de cinqs minutes ayant pour principe la défense d’une base principale. Ces batailles vous font gagner des matériaux nécessaires à l’amélioration des divers magasins du jeu, que vous DEVREZ améliorer si vous voulez pleinement profiter des batailles les plus difficiles. Ce mode permet également de renforcer les liens entre vos divers héros afin de débloquer de courtes cinématiques explicitant un peu plus leurs relations.
DES CRIS ET DES BEAUX HABITS
Si vous êtes un habitué du genre Muso, alors vous ne serez pas surpris d’apprendre que techniquement le jeu est en retard, très en retard même. Les décors sont pour la plupart vides, les proportions de certains couloirs sont pour le moins étranges (afin accueillir de larges groupes d’ennemis bien sur), et globalement tout ce qu’il y à de marquants au niveau artistiques passe par les costumes ainsi que certains artwork. Enfin, la vraie nouveauté graphique repose sur le cel-shading très legers appliqués aux personnages, mais pas vraiment aux décors. Le genre n’as jamais brillé pour ses prouesses techniques même si le framerate semble ici plus stables que pour les autres jeux du même type.
Les musiques quant à elles sont sympathiques mais peu marquantes. Disont simplement qu’elles accompagnent l’action de façon plus que convenable mais vous avez peu de chances de les écouter en vous promenant. Bref c’est fonctionnel, sans plus. Mais comme le son ce n’est pas que la musique il faut faire un point sur le design sonore. Les batailles sont rythmées par des cris, des chocs métalliques, des célébrations et tout un assortiment de petits bruitages basiques. Si au premiers abords cet habillage sonore peut sembler pauvre, il est en réalité l’autre point du jeu qui participe à son côté addictif. Tout ces bruitages agissent comme des sortes de micro récompenses qui poussent le joueurs à enchainer les combats. Mais, encore une fois quand on parle de Muso, il est tout à fait possible de passer totalement à côté de cet aspect et de simplement couper le son, ce qui serait tout de même bien dommage.
Le jeu dispose d’une traduction en français, une prouesse car ce n’était plus le cas depuis les épisodes PS2.
Enfin dernier point concernant la partie technique, le jeu possède des doublages japonais, mais l’intégralité des menus et sous titres sont traduits en français. Une véritable avancé pour un genre qui, sauf exceptions type Hyrule Warriors, n’avais pas connu de traduction française depuis les épisodes PS2. Un geste à saluer donc.
Mais quid de la durée de vie dans tout ça ? Comptez une dizaine d’heures pour voir le bout de l’histoire de Nobunaga Oda, mais plus haut je vous ai parlé d’un autre samouraÏ, Mitsuhide Akechi. Ce dernier, intimement lié au héros, possède son propre scénario parallèle d’une durée à peu près équivalente. Ajoutez à ça des scénarios alternatifs, un scénario bonus, des missions secondaires menées par d’autres personnages et le mode Citadelle. Au total, on peut facilement estimé la durée de vie du titre à une trentaine d’heures, voire plus pour les complétionistes.
Edité par | Koei Tecmo | Public | +16 |
Développé par | Omega Force | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 27 juillet 2021 | Testé sur | Xbox One |
Plateformes | PC, PS4, Switch, Xbox One | Durée de vie | 30h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• L’histoire passionnante d’Oda | • La mise en scène très pauvre |
• Un gameplay très satisfaisant | • Techniquement en retard |
• Une durée de vie plus que correcte | • Une structure répétitive qui pourra en décourager certains |
• Cette sensation de puissance qui vous colle à la peau | |
• Un mode co-op en splitté ! | |
Il est extrêmement difficile de mettre une note « objective » à un Muso tant ce genre d’expérience relève du quitte ou double. Dans les faits, à part la mise en scène il n’y à rien de réellement mauvais dans le jeu. Le gameplay est très satisfaisant, les musiques sont corrects, le casting varié et la durée de vie très bonne. Le vrai problème de ce genre de jeu est une structure répétitive qui mise tout sur le sentiment de puissance qu’elle offre au joueur. Et là, soit vous y êtes sensible et vous ne compterez pas les heures, soit je ne peut que vous conseillez de vous pencher sur les autres titres de la saga pour vous faire une idée à moindre frais.
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