L’avis du Vibromaster : Inner Ashes, ironiquement oubliable
Bienvenue dans ce test de Inner Ashes. Jeu narratif disponible depuis le 19 Juin 2023 sur Switch, PC, PS4 et 5 ainsi que sur Xbox.
Le titre développé par Calathea Game Studio propose une exploration des souvenirs d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer au travers de différents niveau.
La question sera donc de savoir si, sans mauvais jeu de mot, le titre restera dans les mémoires…
Confusion mémorielle
Inner Ashes nous met dans la peau d’Henry, ancien garde forestier visiblement en mauvais termes avec sa fille. Mais le véritable axe narratif du jeu repose sur la maladie d’Henry. Ce dernier est atteint de la maladie d’Alzheimer. Tout le jeu consistera à explorer ses souvenirs et son quotidien confus. Difficile de parler du scénario sans trop en dévoiler, donc autant s’attarder sur la structure du jeu. Ce dernier se divise en deux phases.
On pourra découvrir les effets de la maladie sur Henry.
Les premières se déroulent dans la maison d’Henry, qui devra accomplir des tâches courtes et très simples mais souvent compliquées par la maladie. Les autres vous projetteront dans les souvenirs confus et abstraits d’Henry.
Au fil de l’aventure, on pourra donc découvrir les effets de la maladie sur Henry. Au travers de l’altération de ses souvenirs bien sûr, mais aussi de sa personnalité et des complications de son quotidien. Les jours du calendrier passent sans logique, les post-it s’entassent et les actions reproduites mille fois deviennent complexes. Quant aux souvenirs et bien… Parlons-en.
Quelqu’un a oublié le game Design ?
Comme très (trop) souvent avec ce genre de jeu narratif, la partie ludique se contente du strict minimum. On avance très lentement dans des niveaux plus ou moins alambiqués pour résoudre des « enigmes » qui se limitent à « trouver trois fois le même objet » ou à un simili Tetris. Si la simplicité n’est pas nécessairement un mal, le problème réside dans l’exécution de la formule.
Le titre pousse le joueur à faire des allers retours totalement artificiels qui ne sont réellement là que pour rallonger la durée de vie du titre qui n’en avais pourtant pas besoin.
La pauvreté du gameplay combiné aux allers retours inutiles, le tout enrobé dans des déplacements d’une lenteur exagérée rendent le jeu vraiment désagréable à parcourir. A tel point que les deux heures requises pour en voir le bout vous paraitront faire le double.
Les déplacements d’une lenteur exagérée rendent le jeu vraiment désagréable à parcourir.
Mais c’est encore un point qui sera sujet à débat. Comme dans 12 MINUTES, on a parfois l’impression de subir le jeu. Ce qui rend donc l’œuvre désagréable en tant que jeu justement, mais pertinente par rapport à ce qu’elle raconte. On tourne en rond, on met un quart d’heure à résoudre un problème pourtant simple… Comme Henry au quotidien.
Aussi le titre de ce chapitre, s’il est un brin taquin, reste cependant à nuancer. Mais les joueurs sont-ils prêts à prendre suffisamment de recul pour comprendre les intentions du titre ? Chacun sera juge. Mais dans les faits le jeu reste vraiment pénible à parcourir. Ce qui, combiné à sa faible durée de vie (qui reste dans les standards pour un jeu du genre rappelons-le), risque de décourager bien des joueurs curieux.
Joli mais basique
Habituellement, les jeux indé narratifs répondent à trois critères : une narration soignée (logique) un gameplay anecdotique et une Direction Artistique singulière.
Mais qui dit singulière ne dit pas forcément mémorable. Techniquement parlant le jeu est plutôt propre. Mais artistiquement, s’il tente bien de se créer une identité avec quelques tableaux soignés, la plupart du temps les décors resteront simples mais joliment colorés. Et ce ne sont pas les quelques cinématiques en mode « cases de BD » qui compenseront un certain manque d’inspiration.
Les décors resteront simples, mais joliment colorés.
Même constat pour les musiques qui auront du mal à vous rester en tête. Les boucles restant assez simples et parfois assez irritantes, comme pendant le terrible niveau deux par exemple. Quant aux doublages, si le doubleur d’Henry s’en sort plutôt bien, difficile d’en dire autant de la doubleuse d’Enid, sa fille. C’est simple, sa prestation est presque embarrassante par moment. Comme lorsqu’elle parle avec une voix de petite fille dans une scène sensée la représenter adolescente.
On pourrait dire encore une fois que c’est une volonté du jeu, de montrer qu’Henry mélange tellement ses souvenirs que même la voix de sa fille n’est plus cohérente. Ce à quoi je répondrais : calmos. La surinterprétation d’une oeuvre n’est pas toujours une bonne chose…
Edité par | Selecta Play | Public | +3 |
Développé par | Calathea Game Studio | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 30 juin 2023 | Testé sur | Xbox Series X |
Plateformes | PC, PS4, PS5, Switch, Xbox One et Xbox Series | Temps de jeu | 2h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• L’histoire sympathique | • Le doublage d’Enid qui donne des envies de violence |
• Gameplay simple et efficace … | • …mais qui reste trop simple et inintéressant |
• Une DA peu marquante | |
• Une durée de vie inutilement rallongée par des allers retours inutiles |
Encore une conclusion complexe qui nous attend. En fait, il va falloir séparer le « jeu » de « l’œuvre » même si cela peut paraître contre-intuitif. Le « jeu » en lui-même est pénible, laborieux et peu captivant dans son gameplay. Mais ce dernier est cohérent avec l’œuvre en elle-même et ce qu’elle cherche à nous raconter. Votre appréciation dépendra donc du type de joueur que vous êtes et je sais que certains considèrent le gameplay comme secondaire. N’étant absolument pas d’accord avec ce point de vue, je suis personnellement obligé de donner un avis sincère et de sanctionner le gameplay. Je le comprend, je vois ce qu’il veut dire, mais je le trouve toujours aussi mauvais et peu inspiré. Et même si l’histoire qui est racontée reste le point central du jeu, ça ne suffit pas, selon moi, à en faire un jeu vidéo digne d’intérêt.
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