L’avis du Vibromaster : GUNGRAVE G.O.R.E., la gâchette facile qui rate quand même sa cible

Bienvenu dans ce test de Gungrave G.O.R.E, troisième opus de l’assez confidentielle saga Gungrave.

Il est disponible depuis le 22 novembre 2022 sur les consoles Sony et Microsoft ainsi que sur PC, le jeu sort d’un développement compliqué.

Malgré tout, le titre réussit-il à offrir de bonne sensations et une expérience au moins sympathique? Réponse en quelque paragraphes…

C’est l’histoire d’un type avec son cercueil

Vous êtes Grave, ancien criminel mort avant d’être ramené à la vie doté de capacités exceptionnelles. Votre mission consistera à vous rendre sur Scum Island (oui) afin d’endiguer la propagation d’une étrange drogue et de combattre un puissant syndicat du crime…

Qu’on se le dise tout de suite, le scénario n’est qu’un prétexte à l’action et à l’exploration de différents niveaux liés avec plus ou moins de conviction selon les moments. En soit rien de bien grave, le jeu est avant tout un gros délire bourrin, mais le problème reste que le tout se prend un poil trop au sérieux. G.O.R.E. étant le troisième opus de la série, les développeurs ont eu la bonne idée d’intégrer un résumé des épisodes précédents relativement utile bien qu’assez mal exécuté.

Gungrave G.O.R.E. se prend un poil trop au sérieux.

Le tout est une longue cinématique sans dialogues mais avec sous titres, qui balancent tout un tas de noms aux joueurs sans vraiment prendre le temps d’une mise en contexte plus claire. Je n’ai pas eu l’impression de mieux comprendre l’histoire après avoir regardé le résumé, tout simplement.

Un manque d’ambition narrative peu problématique si le titre avais vraiment décidé de tout miser sur un gameplay aux petits oignons. Malheureusement, la réalité est toute autre..

Il paraît que t’aime appuyer sur la gâchette ?

Gungrave est une série atypique dans son approche du TPS, et si on aurais pu s’attendre à ce qu’une sortie en 2022 remette au goût du jour les mécaniques de la saga, il n’en est rien. Le titre est en effet un TPS qui ne demandera presque jamais au joueur de viser, le lock se faisant automatiquement sur l’ennemi le plus proche. Un système surprenant pendant les premières minutes puisqu’il va à l’encontre d’habitudes gravées dans la chaire des joueurs mêmes occasionnels. Mais finalement, on s’habitue vite à cette particularité.

Non le vrai soucis du jeu viens en effet de ses déplacements car si on peut courir quand on « explore » les niveaux, le fait de tirer nous forcera à marcher. Bien sûr que le but ici est de représenter Grave comme une force de la nature hyper classe qui n’as même pas besoin de courir pour tuer des dizaines d’adversaires en quelques secondes, mais dans les faits ce choix inflige surtout une grande mollesse au titre.

Le niveau du train peu justifier à lui seul qu’on pose la manette.

D’autant plus que face à de très nombreux ennemis on sera obligé de bêtement encaisser les dégâts vu que même l’esquive n’as que très peu d’ampleur. Un gameplay pauvre et peu réactif qui pouvais convenir aux joueurs PS2 sur des opus qui duraient entre 2 et 5 heures. Mais aujourd’hui, avec les exigences nouvelles et les progrès en question de maniabilité, le jeu deviens beaucoup trop vite répétitif malgré les améliorations disponibles qui n’arrivent jamais à renouveler l’intérêt du titre.

Si quelques niveaux restent satisfaisant dans leurs simplicité, la moindre situation un brin complexe découragera les joueurs. La mollesse du gameplay et le manque de feedback satisfaisant ne permet pas au jeu de justifier sa durée de vie qui tourne autour de la dizaine d’heures, ce qui est bien trop long par rapport à l’intérêt même du gameplay.

On en arrive donc à ce moment étrange ou en voyant que le 1er opus ne durais que 2 heures on se dit qu’en effet, il aurais été plus approprié de garder cette courte durée quitte à vendre le jeu à un prix plus réduit sur les stores. Et je ne parlerais même pas du niveau du train qui arrive après à peine une heure de jeu et qui justifie à lui seul qu’on pose la manette.

Une claque graphique (en 2007)

Quand à la technique et bien… souvent les joueurs, un brin ingrat et prompt à crier « c’est quoi ce jeu PS3 » dès qu’un titre n’as pas la plastique de dernier God Of War. Et bien Gungrave est un authentique jeu PS3. Les textures, les modèles 3D, même la palette de couleurs sent bon la 7eme génération en se donnant des airs de remaster paresseux d’un jeu qui ne serais jamais sorti à l’époque.

Même si quelques design sortent un peu du lot, le tout reste très convenu malgré un Grave massif qui se balade avec son cercueil accroché dans le dos et quelques mouvements assez sympathiques, on reste sur une DA lambda qui se contente du minimum syndical (et encore).

Gungrave est un authentique jeu PS3.

Musicalement le tout ne brille pas beaucoup plus avec des thèmes répétitifs qui ne sont mêmes pas des boucles mais bien un morceau complet qui se répète, avec un petit silence entre chaque répétition. Les bruitages sont simplistes et peu marquant, à l’image du jeu finalement..

Enfin, dans un soucis de transparence, je doit vous avouer que je ne saurais noter objectivement la durée de vie du titre étant donné que je ne l’ai pas fini. Un peu plus de la moitié des missions à été effectué, et le jeu m’est littéralement tombé des mains. Impossible de m’y remettre tellement les niveaux deviennent brouillons et boursoufflé par un trop grand nombre d’ennemis, de pièges et de monstres le tout avec un gameplay peu intéressant qui n’as pas évolué une seule seconde en plus de 6 heures de jeu…

Gungrave G.O.R.E aurais pu et aurais du être l’occasion de proposer une nouvelle formule pour la série, les développeurs ayant l’ambition de rallonger la durée de vie du jeu et le vendre presque au prix fort. Si l’expérience pouvais être un genre d’OVNI intéressant à l’époque, une sorte de Hidden Gem comme on dit dans le milieu, cette version 2022 n’as même pas suffisamment de qualités pour être un nanar. C’est un navet pur et simple, qui pourra peut-être piquer la curiosité de quelques joueurs qui apprécieront une heure ou deux le plaisir simple du matraquage de la touche RT. Mais sur la durée, on pourra logiquement douter de l’intérêt d’aller jusqu’au générique de fin, ce qui est rarement bon signe.