L’avis du Vibromaster : Greyhill Incident, c’est bien mais c’est pas bien (oui)
Bienvenu dans ce test de Greyhill Incident, survival-horror développé par Refugium Games et édité par Perp Games.
Le jeu est disponible depuis le 9 juin 2023 que Playstation, Xbox et PC nous propose de survivre à une invasion extra-terrestre dans l’Amérique rurale.
Vous êtes fan de la Zone 51 et la rencontre de Kelly-Hopkinsville n’a plus aucun secret pour vous ? Enfilez vos plus jolis chapeaux en alu, rechargez votre revolver et préparez-vous à combattre l’envahisseur venu d’ailleurs…
LA VERITE EST AILLEURS
Greyhill Incident vous met dans la peau de Ryan, un fermier paranoïaque vivant avec son fils Henry dans un petit village rural d’Amérique peuplé de gens tout aussi parano que lui. Un soir, un bruit se fait entendre dans la cabane du jardin et après avoir chassé l’intru, vous serez vite témoin de l’atterrissage d’une soucoupe volante dans le champ voisin. Cet évènement marquera le début d’une suite de péripétie qui prouvera qu’effectivement, la vérité est ailleurs.
Première chose à noter quand on parle du scénario de Greyhill Incident : l’originalité n’est pas son fort. En effet le jeu prend le parti de cocher toutes les cases de la petite histoire d’invasion. Son contexte déjà, avec ce village isolé de fermier, le voisin fou dans sa caravane, le complot gouvernemental, le mystérieux inconnu étrangement bien renseigné…
Malgré son manque d’originalité, l’histoire a le mérite d’être globalement cohérente, et de ne pas tomber dans la facilité.
Et là deux écoles risquent de s’opposer. La premiere dont je fais partie appréciera le délire général du jeu et son côté savoureusement cliché. Quand l’autre école verra les faiblesses de cette histoire qui nous fait simplement aller de personnage en personnage avant de finir de façon abrupte et énigmatique.
Mais même en voyant les faiblesses de l’histoire et son côté assez simpliste, elle a au moins le mérite d’être cohérente dans sa globalité et de ne pas tomber dans la facilité en ce qui concerne les situations. La progression est fluide et on à jamais l’impression de faire quelque chose « pour rien ». Cela dit si cette progression est bien gérée c’est en partie grâce (ou à cause) de la durée de vie du jeu. Votre aventure ne durera pas plus d’une heure et demie grand maximum (j’ai moi-même obtenu le trophée Platine en 1H15) ce qui est un point qu’il me paraît essentiel de soulever dans la mesure où le jeu reste tout de même vendu pour une trentaine d’euros…
« DIT A MERRILL DE FRAPPER FORT »
Quid du gameplay dans tout ça ? Là aussi le jeu est très simple et ne propose pas vraiment de fulgurance: on marche, on sprint en se fatiguant très vite, on s’accroupi et on se cache dans les placards pour remplir nos différents objectifs tout en échappant aux petits gris. Mais prenons chacun des éléments point par point.
Tout d’abord les déplacements, qui restent simples et assez lourd mais dans les canons habituels de ce genre de jeu. En effet on pourrait y voir un défaut, mais en tant que telle la lenteur du personnage et sa sale manie d’être épuisé après avoir couru quinze mètres sont clairement là pour imposer une certaine pression au joueur. Ce qui est d’autant plus vrais quand on voit que les aliens marchent bien plus vite que nous et finissent toujours par nous rattraper.
Et c’est là que la défense entre en jeu. Quand la fuite ne suffit plus, il faut se battre et pour ça vous aurez deux options. Un revolver, dont les balles sont très rares et précieuses (il en faudra d’ailleurs plusieurs pour tuer un seul envahisseur) et une bonne vieille batte de baseball. Cette dernière sera clairement le genre d’arme avec laquelle vous entretiendrez une relation d’amour-haine.
L’intelligence artificielle des ennemis est peut-être un peu trop efficace, ce qui peut rendre l’expérience frustrante.
Amour car elle sera votre principal rempart face à l’ennemi, mais haine tellement sont maniement est lourd et son cooldown long. En ayant fait le test, il faudra attendre quatre à cinq secondes entre chaque coup. Autant dire qu’un coup manqué vous garantit à coup sûr de vous faire attraper par un alien (vous pourrez vous débattre et vous échappez à nouveau). Votre survie consistera en fait en une alternance de coups très précis et de fuite, étant donné que contrairement au revolver qui tue définitivement, il faudra plusieurs coups de battes pour mettre à terre un alien pendant quelques secondes seulement, le temps de fuir en espérant que celui-ci ne vous rattrape pas.
Puisque oui, il faut parler des extra-terrestres… Ces derniers sont des adversaires redoutables, presque trop. Ils vous rattrapent même en marchant (ce qui donne des situations très stressantes d’ailleurs) et vous repèrent de très loin. Vraiment très loin. Si vous n’êtes pas accroupi, ils vous verront, si vous allumez la petite lampe torche, ils l’a verront, et enfin, pire que tout, ils trouveront vos cachettes. Mais pas de façon logique après vous avoir couru après non. Vous entrez dans une cabane, vous vous cachez dans un placard ou sous un lit et là un alien entre, calme, en suivant simplement son patern. Et d’un coup il s’approche du placard et vous débusque ! Le jeu semble vouloir pousser le joueur à la discrétion, mais impossible de se prendre pour Solid Snake ici, les aliens sont trop efficaces et vous pousseront souvent à la confrontation.
Le grand drame de Greyhill, c’est bien d’avoir une IA trop performante qui entre en conflit avec un gameplay trop peu réactif. Certaines situations risquent donc de devenir relativement frustrante, mais heureusement le jeu n’est pas suffisamment long pour réellement gâcher le plaisir.
RENCONTRE DU PS3EME TYPE
Techniquement il n’y a pas grand-chose à dire. Le jeu est fluide mais aurais pu tourner sur PS3, les textures sont basiques tout comme les décors constamment plongés dans l’obscurité et les personnages sont tous rigides et semblent avoir couvert leur visage de beurre.
L’optimisation en revanche reste impeccable, je n’ai eu aucun souci à ce niveau-là, pas de ralentissements ni de plantages, ce qui est plaisant mais pas étonnant vu l’envergure du jeu et sa très faible durée de vie. Sans oublier que la plupart des décors sont justes de vastes étendues de vide donc pas forcément compliqué à gérer.
Le jeu n’a rien d’extraordinaire concernant sa technique, mais cela s’explique aussi par son faible budget.
Petit mot sur la bande son, qui est assez oubliable en réalité. Vous n’aurez pas de musiques d’ambiances, mais un effet sonore assez saisissant quand un alien vous repèrera. Simple mais extrêmement efficace.
Cela dit vous aurez quand même une musique d’intro sympathique qui rappellera de bons souvenirs aux fans de Signes, et une musique de fin qui semble complètement hors sujet même si elle participe à l’ambiance très nanardesque du jeu. Les doublages quant à eux sont assez spéciaux, Ryan votre personnage semble constammentt en surjeu tandis que les autres assurent le minimum syndical.
Enfin, à l’instar de Ghost of Tsushima et de son mode Kurosawa, Greyhill Incident possède son mode spécial pour rendre hommages à ses inspirations. Vous pourrez activer le mode « found footage » qui donnera tout de suite plus de cachet au jeu et vous donnera l’impression d’avoir trouvé un obscur enregistrement sur le darknet… Enfin ce serais le cas si le filtre ne réduisait pas la lisibilité déjà très basse et se désactivais à chaque mort…
Edité par | Perp Games | Public | +16 |
Développé par | Refugium Games | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 9 juin 2023 | Testé sur | PS5 |
Plateformes | PC, PS5 et Xbox Series | Temps de jeu | 1h30 |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• L’ambiance vraiment réussie | • Affrontements lourds |
• Une progression cohérente | • IA trop efficace ! |
• Trop court | |
• Beaucoup trop cher ! | |
Quelle situation délicate… Dans les faits, Greyhill Incident est un jeu très moyen. Son gameplay est basique et quelque fois frustrants, ses ennemis sont de véritables drones de surveillance, ses affrontements sont d’une lourdeur folle et le scénario ne semble aboutir à rien. Mais le plus gros problème reste le rapport temps de jeu/prix. Trente euros pour un jeu qui se finis à 100% en moins d’une heure et demie, ce n’est tout simplement pas recommendable. Cela dit, la situation devient délicate quand je réalise que j’étais tout à fait le publique cible du jeu. Son ambiance réussie, la tension qu’il parvient à instaurer, son contexte et sa cohérence m’ont fait apprecier le jeu. Non seulement ça, mais je dirais même que j’ai passé un très bon moment sur ce Greyhill Incident. Maintenant, il faudra sûrement attendre une grosse promotion pour en profiter sans avoir de regret financier et surtout, faire partie de la niche de joueurs sensibles aux petits jeux d’horreur et aux OVNIs.
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