L’avis de Noopinho : Yakuza Like a Dragon, un JRPG singulier et incroyable

On se retrouve aujourd’hui pour le test de Yakuza Like a Dragon, le nouvel épisode de la célèbre franchise Yakuza. Pour être honnête, je ne connais que très peu la licence. Je l’ai vraiment découverte seulement dernièrement, grâce à son très bon spin-off Judgment.

Ce nouvel opus est parfait pour les nouveaux comme moi, car il change de cadre mais également de héros. Il est sorti le 10 novembre dernier sur PC, PS4, Xbox One et Xbox Series X|S. Une version PS5 arrivera début 2021.

Yakuza Like a Dragon est-il une bonne porte d’entrée dans la franchise ? Et surtout, est-il un bon jeu ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test.

ICHIBAN LE HéROS

Comme je le disais en introduction, Yakuza Like a Dragon nous met dans la peau d’un héros différent de celui dont on a l’habitude dans la série. Le protagoniste habituel est Kazuma Kiryū, mais c’est Ichiban Kasuga que nous incarnons désormais.

Ce dernier est une petite frappe Yakuza du clan Tojo, et de la famille Arakawa. Nous l’incarnons au début de l’aventure, avant son incarcération à la suite d’une sombre affaire de meurtre qu’il n’a pas commis. Il va rester au fer durant 18 longues années, et essayer de reprendre une vie “normale” malgré ces évènements.

Le jeu jongle parfaitement entre humour décalé et sérieux. 

Comme d’habitude je n’en dirais pas plus sur l’histoire, surtout que c’est une part très importante du jeu. En effet, Yakuza Like a Dragon est un jeu bavard, donc si vous êtes allergique aux dialogues, je vous invite à passer votre chemin. Pour ceux qui aiment ça, vous allez passer un agréable moment, car l’aventure est très plaisante et le scénario vraiment intéressant.

Le jeu étonne d’ailleurs par sa capacité à jongler sur le ton. Il sera parfois très sérieux, voire même dur dans certaines séquences. Alors que d’autres moments apporteront beaucoup d’humour et de légèreté. Je trouve que les développeurs ont parfaitement géré cette particularité, et cela apporte une narration très agréable à suivre.

Concernant les personnages, un effort a également été apporté à leur écriture. Le personnage de Ichiban est vraiment très attachant, à la fois un peu paumé suite à son incarcération, mais toujours le cœur sur la main. Les protagonistes secondaires ne sont pas en reste, et même les quêtes secondaires bénéficient en général d’un traitement très agréable.

JRPG à la sauce décalée

La franchise Yakuza est habituée aux affrontements en temps réel, ressemblant un peu à un beat-them-all. Ce nouvel épisode change les codes et adopte le style JRPG, avec tout ce que cela comporte. La justification de ce choix est particulièrement drôle et intelligente d’ailleurs. Ichiban est un grand fan de la série Dragon Quest, il s’imagine donc dans le jeu à chaque fois qu’il doit se battre, et c’est pourquoi toutes ces mécaniques apparaissent.

Le jeu adopte donc un système de combat au tour par tour, que l’on peut retrouver dans beaucoup de franchises très connues du JRPG. Le système est toutefois un minimum actif, car il faudra appuyer sur certaines touches au bon moment pour renforcer son attaque, ou bien bloquer celle d’un ennemi. Sinon, c’est du très classique, avec des points de vie, des points de magie, et diverses statistiques et attaques représentant les capacités de nos personnages.

Notre équipe peut accueillir jusqu’à 4 membres, et chacun pourra voir son niveau augmenter en gagnant des points d’expérience au fur et à mesure des combats. Il sera évidemment possible de fabriquer des objets, acheter du nouvel équipement, mais aussi apprendre de nouveaux pouvoirs. Une mécanique intéressante est le fait de pouvoir changer le job de nos personnages. Chacun a le choix entre plusieurs métiers, qui reflètent une certaine manière de combattre. Il y a des spécialistes en attaque, en défense, en soin, etc. mais toujours avec cet humour propre au jeu.

Le système de combats de Yakuza Like a Dragon est simple mais efficace.

Les fans de JRPG ne seront pas dépaysés face au système de combats de Yakuza Like a Dragon, mais les novices ne devraient pas non plus trop peiner. Le jeu prend le temps d’expliquer chacune de ses mécaniques, c’est pourquoi les premières heures de l’aventure peuvent d’ailleurs paraître monotones et dirigistes. Rassurez-vous, ce sentiment va vite s’atténuer quand vous serez libre de vos mouvements.

Malheureusement, il y a un point qui a été récupéré dans les JRPG et dont je me serais bien passé, ce sont les donjons. Vous ne passerez pas votre vie dedans, mais j’ai trouvé ces phases particulièrement pénibles. Ce n’est pas qu’elles ne sont pas réussies, elles font exactement ce qu’on attend d’elles. Nous devons avancer en tuant beaucoup d’ennemis, dans un parcours semi-labyrinthique avec quelques boss et mini-boss, et des objets à collecter. Je ne me suis jamais vraiment amusé dans ces phases, et cela peu importe le jeu.

Mais rassurez-vous, si je n’ai pas aimé les donjons, j’ai adoré tous les à-côtés que le titre a à nous proposer, et autant vous dire que le contenu est conséquent. Il vous faudra une bonne cinquantaine d’heures pour en voir le bout si vous prenez votre temps. Entre les courses de ramassage de canettes, la gestion de votre entreprise, les quêtes annexes, et j’en passe, il y a de quoi faire. C’est d’ailleurs lors de ces phases que Yakuza Like a Dragon laisse exploser tout son potentiel comique, et je vous garantis que certaines séquences sont mémorables.

Bienvenue à Yokohama

Les jeux Yakuza ont pour habitude de se dérouler à Tokyo, dans le quartier fictif de Kamurocho. Mais cette fois, c’est Yokohama et son quartier (fictif aussi) de Ijincho qui sera le principal théâtre des évènements du jeu.

La ville est agréable à parcourir, et je trouve que l’on se croit vraiment dans une métropole nippone, avec tout ce que cela comporte de mélange de styles, entre des demeures traditionnelles et des néons colorés sur les buildings.

Le jeu est loin d’être une référence technique, mais il reste très correct en matière de textures. J’ai pu le tester sur Xbox Series X, et il est possible de choisir un mode performances qui affiche le jeu en 60 FPS. Comme bien souvent lorsque j’essaye ce genre de mode, il est difficile de revenir en arrière tellement il apporte du confort et de la fluidité à l’aventure.

Enfin, parlons un peu de la partie sonore. Les musiques sont assez discrètes mais dans le thème du jeu. Les musiques de combats deviennent peut-être un peu lassantes, car les affrontements se répètent assez souvent, et les musiques également. On pourra toutefois compter sur un doublage d’excellente qualité, que ce soit en anglais ou en japonais. J’ai évidemment choisi le doublage en nippon pour plus d’authenticité. Il est également important de souligner que le jeu bénéficie d’un sous-titrage en français, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des épisodes de la série. Autant vous dire que c’est un élément primordial pour un jeu aussi bavard.

Yakuza Like a Dragon est une très belle surprise, et assurément l’un des meilleurs jeux de l’année 2020. Il brille tout d’abord par sa narration, car il arrive à avoir un scénario mature et intéressant, tout en étant totalement loufoque et décalé par moment. Son gameplay est classique, reprenant les codes du JRPG, mais à part les donjons, tout fonctionne bien et s’imbrique parfaitement dans l’univers du jeu. La technique n’est pas exceptionnelle, mais elle fait le travail, bien aidée par des environnements agréables à parcourir, et des doublages de qualité. Je ne peux que le conseiller si vous souhaitez découvrir une histoire singulière, ou/et que vous êtes fan de JRPG. Par contre, si vous n’aimez pas les jeux bavards, je vous invite à passer votre chemin, il n’est clairement pas fait pour vous.