L’avis de Noopinho : Uragun, dur dur d’être un robot

On se retrouve aujourd’hui pour parler de Uragun, un jeu indépendant développé et édité par le studio polonais Kool2Play.

Le jeu est sorti le 30 mars 2023 sur PC, et il est disponible uniquement sur cette plateforme pour le moment, pour la somme de 14€99 seulement.

Est-ce que la proposition d’un twin-stick shooter avec des mécaniques de rogue-lite est une bonne idée ? C’est ce que nous allons découvrir.

B800 contre le monde

Dans Uragun, on incarne un mécha qui se nomme B800. Ce dernier va se retrouver à Barcelone, sans pilote et en proie à des assauts conséquents d’autres machines qui veulent sa peau. Durant les premières minutes du jeu on va rencontrer une IA bienveillante nous expliquant que la Terre est devenue un énorme champ de bataille dans lequel une autre IA a pris le pouvoir.

Notre but sera de renverser cette intelligence déviante, mais également retrouver notre pilote, car c’est bien connu, un mécha sans pilote, c’est comme un facteur sans vélo. Je n’aurais pas grand-chose à raconter de plus sur l’histoire du jeu, car le scénario tient vraiment sur une feuille A4.

Un mécha sans pilote, c’est comme un facteur sans vélo.

Toutefois il faut relativiser un peu car ce n’est clairement pas ce qu’on demande en priorité à ce type de jeu. Toutefois, j’aime bien quand l’univers est un peu accrocheur tout de même, même s’il n’est pas très bavard, et ce n’est pas vraiment le cas ici, le tout fait un peu générique.

Pour venir à bout de l’aventure, il vous faudra en moyenne 10 heures, mais tout dépendra un peu de votre skill et de votre capacité à venir à bout de la rugueur du jeu, mais ça on va en parler juste après.

Purée de robots

Maintenant rentrons un peu dans le vif du sujet, et parlons de gameplay. Comme je le disais en introduction, Uragun est un twin-stick shooter, c’est-à-dire qu’on est sur une vue en 3D isométrique, on avance avec le joystick gauche, et on fait tourner notre personnage pour ajuster son tir avec le joystick droit.

Autant vous le dire tout de suite, Uragun n’est pas à mettre entre toutes les mains, le jeu du studio polonais demande pas mal de skills, et surtout des nerfs à toutes épreuves tant il faut savamment jongler entre les projectiles, les balles et les vagues d’ennemis.

Heureusement pour l’accessibilité, les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter 3 modes de difficulté. Dans le mode standard, chaque mort nous fait recommencer le jeu à zéro, dans le suivant on a 3 vies et dans le plus simple, on a un nombre de vie infini. Ce n’est pas un mode que je conseille car il casse le côté rogue-lite du titre dont on va parler juste après, mais c’est tout de même bien de le proposer pour ceux voulant parcourir l’aventure sans trop se prendre la tête. Surtout que dans les premiers niveaux, honnêtement la difficulté est tout à fait faisable, mais une fois arrivé dans la 3^ème région, il en comporte 4, on passe vraiment un cap en termes de complexité, vous êtes prévenus.

Comme je le disais, on a également des mécaniques de rogue-lite dans ce titre. C’est-à-dire qu’une fois le game-over atteint, on devra tout recommencer depuis le début. Mais rassurez-vous, chaque run va vous rapprocher un peu de votre but, car vous gagnerez de l’expérience dépensable dans des améliorations définitives pour votre mécha. Vous pourrez les utiliser dans la station orbitale sur laquelle vous retournerez à chaque trépas.

En plus de ces améliorations définitives vous en trouverez des temporaires, valables uniquement durant chaque run, comme des capacités spéciales ou encore des améliorations d’armes.

Chaque run va vous rapprocher un peu plus de votre but.

Pour venir à bout de nos ennemis, notre personnage équipe deux armes différentes, qu’on pourra d’ailleurs remplacer par d’autres au fur et à mesure de la progression. Chaque arme sera attribuée à un bras du robot, et on pourra les activer avec les gâchettes arrière. En plus de cela, on aura une sorte de dash qui permet de se projeter dans une direction donnée, et nous rendant invincible quelques secondes. Cette technique est vitale pour réussir à progresser, mais attention il y a quelques secondes de latence entre chaque recharge.

Mais ce n’est pas tout, notre héros pourra aussi utiliser des compétences spéciales comme un sabre, des grenades et j’en passe, qu’il faudra recharger en liquidant des adversaires. Il faudra d’ailleurs veiller à bien faire attention à leurs types, car spécimen de robot ennemi possède ses caractéristiques.

Je trouve que l’aspect rogue-lite est plutôt bien maitrisé et il apporte un vrai sentiment de monté en puissance, que ce soit grâce aux améliorations de B800, ou bien grâce à notre meilleur connaissance des adversaires. Toutefois le jeu se veut procédural dans ses niveaux, mais au bout d’une dizaine de runs, le sentiment de surprise s’estompait déjà un peu, la faute notamment à des objectifs de niveaux trop répétitif comme récupérer 3 piles, ou encore défendre une zone.

Métal sans saveur

D’un point de la technique, on est sur un jeu indépendant, donc comme je le dis à chaque fois, il faut ajuster ses attentes en conséquence.

Malheureusement même comme ça je trouve que le jeu manque un peu de charme. La direction artistique est un peu passe partout, même si elle est assez colorée je la trouve un peu fade, et les différents éléments ne sont pas vraiment marquants.

La direction artistique du jeu est un peu plate et les décors que l’on visite pas très mémorables.

De plus, les environnements qu’on va visiter sont assez pauvres et se ressemble beaucoup dans leur construction. Comme pour son histoire, les décors sentent un peu le générique.

Enfin, la bande-son accompagne parfaitement l’action frénétique qu’on nous demande. Même s’il n’y a rien de mémorable, il faut souligner que tout est parfaitement raccord à chaque fois, sans aucune fausse note dans le ton.

Uragun est une proposition tout à fait honnête du studio Kool2Play. Ce twin-stick shooter, saupoudré de mécaniques rogue-lite à un gameplay vraiment plaisant, bien qu’exigeant. Les développeurs ont d’ailleurs eu la bonne idée de proposer des modes de difficultés plus accessibles pour les non-initiés. Malheureusement tout n’est pas parfait, la faute à un univers et une esthétique un peu fade et générique, qui n’invite pas vraiment à s’immerger pleinement dans l’aventure de B800. Il n’en reste pas moins que des sensations de jeu agréable, et un titre vendu seulement 15€, avec une durée de vie tout à fait correcte, que je recommande tout de même aux habitués du genre qui retrouveront leurs repères, mais sans véritable révolution.