L’avis de Noopinho : Road 96, une aventure touchante dans un cadre dictatoriale
Aujourd’hui je vais vous parler d’une production d’un studio français, il s’agit de Road 96, développé par les Montpelliérains de DigixArt.
Le titre est initialement sorti le 16 août 2021 sur PC et Nintendo Switch, et il vient également de débarquer sur PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series le 14 avril dernier, c’est d’ailleurs cette dernière version que j’ai parcourue.
La proposition d’un road-trip pour fuir une dictature dans un pays fictif avec une génération procédurale et des choix à effectuer m’a séduit dès le départ, mais est-ce que Road 96 m’a convaincu du début à la fin ? La réponse dans quelques paragraphes.
Petria l’enfer sur Terre ?
Comme toujours dans mes tests, nous allons d’abord aborder ce que le titre veut nous raconter. Il se déroule en 1996, dans un pays fictif qui se nomme Petria.
Ce pays n’est pas le paradis sur Terre, bien au contraire. Il s’agit d’une dictature où un tyran règne sur la population. Toutefois les élections approchent, et un vent de contestation et de révolution est en train d’émerger, c’est dans ce contexte explosif que se déroule l’aventure.
Vous n’allez pas incarner un seul personnage, mais plusieurs, à tour de rôle. A chaque fois ce sera un adolescent qui a un objectif, atteindre la fameuse Road 96, et quitter l’enfer qu’est devenu Petria.
Chacune de nos tentatives se terminera soit par la réussite, c’est-à-dire s’échapper du pays, ou bien par une arrestation, voir pire : la mort. Je trouve que l’idée d’incarner des personnages différents mais dans une continuité de temps, et avec des PNJ récurrents est une très bonne idée.
Le contexte de cette dictature pesante est vraiment judicieux et bien retranscrit.
En effet, même si nos interlocuteurs ne savent évidemment pas que nous les connaissons déjà, on garde en mémoire chacune de nos runs, et notre regard sur les différents évènements évoluera au gré de nos péripéties avec nos jeunes héros.
Les personnages secondaires principaux que nous pouvons rencontrer durant le périple sont pour la plupart très bien écrits, avec des enjeux et motivations différentes, mais beaucoup d’embranchements communs que je vous laisserais découvrir.
L’autre réussite dans la narration, c’est le contexte choisi. On ressent vraiment cette dictature pesante et terrible qui occupe Petria, et on se voit par moment pris entre notre désir de sauver notre personnage, et celui d’aider nos concitoyens.
Parfois certains moments sont même assez tendus, il faudra faire des choix pas toujours simples, et les conséquences peuvent être terribles. Il est juste dommage que la fin soit à mon goût un peu trop expédiée, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus engagent par rapport à l’aventure vécue.
Enfin, concernant la durée de vie, il faudra compter entre 6 et 8 heures pour voir le bout de l’aventure, ce que je trouve correct pour le tarif du jeu qui est seulement de 20€. De plus, il existe une certaine rejouabilité, et je pense que faire durer l’histoire plus longtemps aurait pu être contre-productif.
Un voyage mouvementée
Maintenant que nous avons parlé de l’histoire, abordons le gameplay de Road 96. Ne vous attendez pas à quelque chose de très élaboré sur ce point, car il s’agit avant tout d’un titre narratif.
L’aventure se déroule en vue à la première personne, et il sera question d’interagir avec nos environnements, mais également discuter avec les différents PNJ.
Toutefois, quelques variations viennent s’immiscer, avec des phases plutôt intéressantes bien que classiques, comme du tir (avec un pistolet à clou), du jeu d’arcade, ou bien encore faire le service dans un bar.
Il faut en permanence veiller à sa barre d’endurance mais également à une ressource très précieuse : l’argent.
Outre ces activités, il sera question de garder un œil attentif sur sa jauge d’endurance. Cette dernière matérialise la résistance au voyage qu’est en train de réaliser notre personnage. Se déplacer à pied va par exemple coûter plus de barre que de prendre le bus. Il faudra donc la jouer finement, et jongler entre le sommeil, la nutrition, et le déplacement, pour ne pas atteindre le seuil critique de 0. Une fois cela fait, il en sera terminé de votre road-trip avec le personnage actuel, et il faudra passer à un autre.
La ressource principale qui va vous aider dans votre parcours, ce sera l’argent. Il sera possible de vous en procurer de plusieurs façons, en mendiant, en faisant les poubelles, en rendant service à des PNJ, et j’en passe.
Quand votre affinité avec les personnages récurrents de l’histoire aura atteint un certain seuil, vous allez vous voir confier des objets qui vont vous faciliter les prochaines runs. Comme par exemple un outil pour pirater du matériel électronique, ou un laisser-passer.
Je trouve au final le gameplay plutôt convaincant, même si la génération procédurale n’est à mon goût pas assez prenante. On ressent au bout d’un moment le fil rouge de la narration rattraper le tout, ce qui fait que le concept s’étiole quelques peu.
Un délice auditif
D’un point de vue technique, l’une des premières choses qui sautent aux yeux quand on joue à Road 96, c’est sa direction artistique. Le jeu utilise un look assez cartoon, avec une vraie patte graphique qui a du charme du début à la fin de l’aventure.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la technique en elle-même. Le jeu souffre de carence comme du popping, des textures pas toujours très nettes, voir quelques bugs. C’est dommage, mais ça ne gâche pas non plus l’expérience de jeu.
Les musiques du jeu collent parfaitement à l’ambiance et sont pour la plupart grandioses.
Concernant les personnages rencontrés, chaque PNJ récurrent est très bien travaillé, avec un style qui lui est propre, comme le routier ultra costaud, ou le chauffeur de taxi vraiment très flippant. Mais ça s’arrête à là, car pour les autres, il s’agit très souvent de copiés-collés, et on voit finalement peu de modèles différents.
Enfin, et on va finir sur une bonne note, j’ai trouvé la bande-son tout simplement grandiose. La plupart des musiques ont été choisi avec le plus grand soin, et elles collent parfaitement avec l’ambiance que souhaite impulser le jeu. Mention spéciale pour « The Road » qui est une merveille et que j’ai d’ailleurs ajouté dans ma playlist personnelle. Concernant les doublages, il faudra se contenter de voix en anglais, mais qui sont très réussies. C’est malgré tout dommage de ne pas avoir de VF pour un jeu français.
Edité par | Ravenscourt Games | Public | +12 |
Développé par | DigixArt | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 14 avril 2022 | Testé sur | Xbox Series X |
Plateformes | PC, PS4, PS5, Switch, Xbox One, Xbox Series | Temps de jeu | 7h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• Un contexte délicat mais bien retranscrit | • Une technique pas au niveau |
• Une histoire prenante qui arrive à nous impliquer | • Une génération procédurale qui s’essouffle sur la fin |
• Une ambiance vraiment réussie | • Un final décevant |
• Une bande-son géniale | |
• Des personnages secondaires marquants | |
• Quelques phases de gameplay plutôt inspirées |
Road 96 est une très belle surprise. Le titre propose un contexte très intéressant avec une dictature à fuir et des choix à faire pour justement s’échapper de ce pays mais également faciliter nos runs suivantes. De plus, les personnages secondaires sont attachants, et la narration générale est à la hauteur. Le tout est accompagnée d’une bande-son vraiment géniale. On regrettera seulement un concept de génération procédurale qui s’essouffle en fin de parcours, une technique très moyenne et un final décevant. Malgré cela, pour seulement 20€, je ne peux que vous conseiller de franchir le pas, et de prendre le chemin de la Route 96.
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