L’avis de Noopinho : Like a Dragon Ishin, like a Samurai

On se retrouve aujourd’hui pour parler de Like a Dragon : Ishin !, un spin-off de la célèbre franchise Yakuza, développé par le studio Ryu ga Gotoku.

Ce titre est en fait un remaster d’un jeu initialement sorti en 2014, uniquement au Japon. Ce remaster est arrivé chez nous le 21 février 2023 sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series, et comme vous vous en doutez je n’ai pas joué au jeu d’origine.

Etant plutôt fan de la franchise initiale, mais également de son spin-off Judgment, je plaçais de bon espoir dans cette escapade de la franchise au temps des samouraïs. A tort ou à raison ? C’est ce que nous allons découvrir.

Le sens de l’honneur

Dans Like a Dragon : Ishin!, on incarne un visage bien connu de la franchise, celui de Kazuma Kiryu, qui se nomme ici Sakamoto Ryoma. Comme je le disais dans l’introduction, l’histoire ne se déroule pas à notre époque, mais en 1868, à l’époque Bakumastu au Japon.

Notre héros revient d’une année dans la ville de Edo, et il est de retour à Tosa, ville où réside son père spirituel, ainsi que son frère spirituel également. Malheureusement son retour ne va pas se passer comme prévu car son père va se faire assassiner, et Ryoma sera accusé de ce meurtre.

On va comprendre rapidement que son père était au cœur d’une sorte de révolution visant à renverser le pouvoir actuel, et à mettre fin au système de caste qui gangrène le pays.

La quête de la vengeance de notre héros va le mener à Kyo où il va retrouver un groupe susceptible d’héberger l’assassin de son père. Il va donc décider d’infiltrer cette organisation qui se nomme Shinsen Gumi, sorte de mafia très violente aux ordres du shogunat.

Ryoma est un personnage génial, à la fois fort, determiné, charismatique et plein de bonté.

Comme d’habitude, je n’irais pas plus loin pour vous gâcher aucune surprise du scénario. Surtout qu’une fois encore dans la franchise, l’écriture et la narration sont maitrisés de bout en bout. Le jeu va enchainer des rebondissements et des révélations intéressantes. De plus, la mise en scène est vraiment réussie et aide à se plonger dans cette histoire passionnante sur fond de lutte des classes.

La licence est également coutumière des personnages hauts en couleurs et c’est encore une fois le cas. Le panel de protagonistes du jeu est vraiment réussi. Et que dire de Ryoma qui pour moi est un personnage vraiment génial. Je me suis vite attaché à lui grâce à son caractère, sa détermination, mais également son sens de l’honneur et sa bonté à toutes épreuves.

Enfin, on connait également les jeux Yakuza pour leur humour et le ton totalement décalé qu’ils peuvent avoir par moment, et bien là aussi la tradition est respectée. On a parfois des scènes totalement improbables, enfin surtout dans les quêtes annexes, la principale restant sérieuse la plupart du temps. On aura le droit à une maison close avec des sumos, un enfant qui veut fuguer car sa mère ne veut pas qu’il mange de légumes et j’en passe.

Bouffe mon sabre

Yakuza : Like a Dragon, un des précédents jeux de la franchise avait opté pour un mode de combat au tour par tour. Dans Ishin !, on revient aux fondamentaux avec des affrontements de types beat-them-all.

Ryoma possède 4 styles de combats différents qui se nomme bagarreur, bretteur, tireur et danseur endiablé. Chacun de ses styles ont leur propre points forts et points faibles, et ce sera à nous de bien les switcher en cours d’escarmouches pour prendre le dessus sur nos adversaires. De plus, on pourra améliorer nos capacités sur chacune de ces 4 disciplines au fur et à mesure grâce à un arbre de compétence.

Même si les affrontements sont plaisants aux premiers abords, plusieurs choses sont venus un peu gâcher mon expérience. En premier lieu, la caméra, cette dernière a la fâcheuse tendance à venir se positionner un peu n’importe comment, surtout dans les lieux un peu exigus, ce qui entraine parfois des vrais soucis pour bien se placer pour frapper ses adversaires. Ensuite, j’ai trouvé le tout un peu répétitif, au bout de plusieurs heures on a compris ce qui fonctionne bien ou non, et on répète un peu toujours les mêmes enchainements.

Les combats fonctionnent bien mais la caméra aura la fâcheuse tendance à se placer n’importe comment.

Mais ce qui est venu sauver un peu le tout, c’est au chapitre 4, on se voit confier une escouade du Shinen Gumi, et on aura donc à notre disposition des soldats. Ces derniers se matérialiseront sous forme de cartes, et on pourra les équiper sur nos différents styles de combat. Ils vont nous fournir différents bonus, et même pouvoirs ce qui va emmener un peu de renouveau et d’attraits aux combats, grâce à cette partie micro-gestion.

Je n’ai parlé que des combats pour l’instant, mais rassurez-vous ce ne sera pas votre seule occupation car il y a énormément de choses annexes à faire dans Like a Dragon : Ishin ! Déjà il y a une partie axée sur l’amélioration de votre équipement grâce au forgeron, et à la récupération de matériaux. Mais il y a aussi des choses un peu plus annexes comme la pêche, les paris sur des courses de poulets, un bar à chanson, etc. On a même une autre partie un peu gestion avec notre propre maison, que l’on pourra améliorer, et dans laquelle on pourra cuisiner, jardiner, et même faire du commerce.

Outre ces activités annexes, des quêtes secondaires vont se présenter à nous. Je trouve d’ailleurs leurs apparitions plutôt bien fichues, car au lieu de point d’interrogation partout sur la carte, elles se déclencheront quand on va passer à côté, ce qui est pour moi bien plus immersif.

Enfin, je vais finir cette partie sur une note un peu moins positives avec les incessants allers-retours à faire dans la ville. Elle n’est pas désagréable à parcourir, mais souvent on va devoir aller à un point A, puis partir au point B, qui va en faite nous dire de revenir au point A, etc. J’ai toujours un peu de mal avec ce genre de structure, et je l’ai pas mal ressenti ici encore, heureusement que le titre propose pas mal d’activités annexes pour ne pas s’ennuyer sur les trajets.

2014 ou 2023 ?

Avant de parler de la partie technique, vous en avez l’habitude, on va faire un point sur la durée de vie et le contenu. Pour ce dernier, il n’y a pas de surprise, si vous voulez faire les 100% sur le jeu il va vous falloir un bon paquet d’heures. Si vous voulez vous concentrer sur l’histoire principale, il faudra compter un peu plus d’une vingtaine d’heures pour en voir le bout.

Abordons désormais l’aspect technique de cet opus. Déjà il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un remaster d’un titre sorti initialement en 2014. Cela ne se ressent absolument pas sur les cinématiques j’ai trouvé à la fois bien mise en scènes et somptueuses. En revanche, dès qu’on revient sur les scénettes à base de bulle de dialogues, ça dénote tout de suite, et on ressent bien plus le poids des années.

On voit bien qu’un effort a été fait sur les textures qui sont affinés, mais l’ensemble reste assez moyen. De plus, on a un nombre assez effrayant de PNJ clonés, ce qui casse un peu l’immersion et tranche avec le soin apporté aux personnages principaux.

Le jeu a bénéficié d’un certain affinage, notamment sur les cinématiques qui sont splendides, mais on ressent toujours un peu trop le côté 2014 sur certains aspects.

Concernant l’aspect monde semi-ouvert, j’ai trouvé la ville un peu vide, malgré quelques efforts pour la rendre vivante, je n’ai pas pris autant de plaisir à la parcourir que je peux en avoir dans les épisodes modernes.

Un autre point qui respire 2014, c’est que la plupart des zones sont coupées par des temps de chargement. Ils ne sont pas très long, mais ils viennent toujours nous couper dans notre élan, et il faut dire qu’en 2023, on a beaucoup moins l’habitude.

Enfin, terminons sur une note positive avec la partie sonore. Les doublages sont tout simplement parfait. Le titre est évidemment doublé en japonais, et les acteurs sont toujours parfaitement dans le ton, notamment durant les cinématiques, on a réellement l’impression de regarder un film par moment. De plus, la bande-son est parfaite avec ses sonorités qui sont en parfait accord avec l’époque et l’ambiance du titre.

Pour être tout à fait honnête avec vous, j’ai eu du mal durant les 2 ou 3 premières heures de mon aventure avec Ryoma. Je n’arrivais pas à retrouver le charme que j’aime tant dans cette franchise. Mais plus mon temps de jeu a augmenté, plus j’ai réussi à me laisser transporter par ce spin-off. Ce ne sera pas mon opus préféré, la faute à des combats un peu répétitif, une caméra pénible et une technique dont on ressent un peu trop les marques de 2014. Mais tous les fondamentaux de la série sont bien là, que ce soit une histoire vraiment bien écrite, un contenu énorme, l’humour qui fonctionne bien, et surtout un héros vraiment très attachant. Si vous êtes fan de la licence, je suis sûr que vous allez passer un bon moment sur le titre, je ne peux que vous conseiller de foncer. Et si vous êtes comme moi un peu déstabiliser au début, persévérer, vous allez ne le regretterai pas.