L’avis de Noopinho : Harmony The Fall of Reverie, un avenir déjà tracé ?
On se retrouve aujourd’hui pour parler de Harmony : The Fall of Reverie, un titre développé par le studio français Don’t Nod, à qui l’on doit notamment la franchise Life is Strange.
Harmony est sorti le 8 juin dernier sur PC et Nintendo Switch, et il arrivera sur PS5 et Xbox Series le 22 juin 2023.
Est-ce que ce visual novel, nous proposant d’incarner un personnage capable de visualiser des brides d’avenir, et donc de changer le destin de son univers, est suffisamment accrocheur pour un joueur comme moi qui n’est pas trop habitué au genre ? C’est ce que nous allons découvrir.
Aspirations multiples
Dans Harmony, nous incarnons Poly, une jeune femme qui revient à Altina, la ville de son enfance, après qu’elle s’est absentée pendant plusieurs années.
Tout a changé dans cette ville, tout d’abord une méga-société contrôle à peu près tout, elle se nomme Mono Konzern, ou plus communément appelé MK. Mais ce n’est pas tout, Poly débarque car sa mère, Ursula, a disparu et elle est bien décidé à la retrouver.
Très rapidement, notre héroïne va découvrir un étranger collier dans la chambre de sa mère, et elle va se voir téléporter dans un monde étrange, le monde de Reverie. Ce dernier est en fait un monde parallèle au notre, dans lequel vivent 6 Aspirations.
Les Aspirations ne sont pas des Dieux, du moins elles ne veulent pas qu’on les qualifie comme telle. Elles sont plutôt les incarnations physiques des différentes aspirations humaines, comme la Félicité, le Lien, le Pouvoir, ou encore le Chaos. Chacune de ces 6 aspirations est donc personnifié via un personnage.
La narration est intéressante et le casting de personnes est à la fois fort et varié.
Poly ne va pas trop comprendre pourquoi elle est là au début, mais on va lui expliquer qu’elle a été choisie par les Aspirations pour devenir l’Oracle. Celle qui doit rétablir l’ordre dans le monde de Reverie, mais également à Fatal, le nom donné à notre monde.
Comme d’habitude je n’irais pas plus loin dans mes explications, mais sachez que l’histoire est évidemment le point central de l’aventure, car il s’agit d’un visual novel.
J’ai trouvé l’ensemble à la hauteur, avec une narration à la fois intéressante et efficace. De plus, le casting de personnages est assez fort, et variés, que ce soient les humains ou les aspirations.
Il faut noter également que les développeurs ont choisi de parler de sujets parfois assez sensibles, comme les relations familiales complexes, avec le sentiment d’abandon notamment, ou encore tout un passage sur le deuil particulièrement prenant.
Je chipoterais juste un peu sur l’univers et la narration concernant quelques incohérences que j’ai pu repérer par moment. J’en parlerais juste après, mais le titre nous propose une grande quantité de choix, et parfois je pense qu’il y a quelques problèmes en termes d’enchainements des scènes. Par exemple, j’ai pu à un moment donné, commencer une journée en allant à la plage, puis je suis rentré, et j’ai réussi à refaire l’autre choix, sur la même journée alors que c’était techniquement impossible. C’est arrivé peut-être 2 ou 3 fois seulement, mais c’est à noter.
Le temps pour terrain de jeu
Comme je le disais un peu plus haut, Harmony : The Fall of Reverie est un visual novel. Il faut savoir que c’est un genre de jeu où il n’y a pas, ou peu de gameplay, seulement des lignes de dialogues et des petites scènes narratives à faire défiler.
Dis comme ça, ça ne fait pas rêver. Mais rassurez-vous ce n’est pas tout. Les développeurs ont fait le choix de proposer aux joueurs de faire des choix, énormément de choix pour influer sur l’aventure et son déroulé.
Mais ce n’est pas tout, grâce à son pouvoir d’Orale, Poly peut accéder à la Mantique. Il s’agit d’une sorte de frise du temps, qui lui permet de voir les différents embranchements de ses choix, et surtout leurs conséquences.
La force du jeu c’est l’utilisation de la Mantique, grâce à cette mécanique, on ne fait pas les choix de la même façon que dans d’autres jeux.
Du moins on peut voir une bride des conséquences, et encore heureux que l’on ne peut pas tout voir car cela gâcherait pour moi un peu l’intérêt du jeu. Mais c’est quand même vraiment une bonne idée, parce qu’en fonction du chemin qu’on va choisir sur la frise, on sait à peu près vers quel chemin on va s’orienter, et quelles portes vont se refermer.
Le concept de la Mantique n’est pas forcément simple à vous expliquer à l’oral, je vous inviterais grandement à regarder mon extrait de gameplay juste en dessous pour vous rendre un peu plus compte de ce à quoi ça ressemble.
Même en jeu d’ailleurs, ce n’est pas forcément facile à comprendre toutes les subtilités dès le début. Il m’a fallu plusieurs chapitres pour appréhender correctement le pouvoir de Polly.
Finalement le gameplay du jeu est plus que basique comme je le disais, en même temps on le sait quand on joue à un visual novel. Toutefois je trouve l’idée de Mantique vraiment intéressante, elle ajoute un enjeu supplémentaire, et fait qu’on pèse nos choix encore différemment, en aillant toujours un œil tourné vers l’avenir.
Reverie
Grâce à sa construction et aux nombreux choix différents que l’on peut faire, le titre propose une bonne rejouabilité, avec notamment plusieurs fins différentes. De plus, même ma première run avait une durée de vie correcte, il m’a fallu 6h30 de jeu pour voir défiler le générique de fin.
Mais malheureusement, je trouve que les développeurs n’ont pas assez insisté sur les options de rejouabilité. En général dans les jeux où on peut faire pas mal de choix, quand on veut relancer une partie, on a des options pour faciliter la progression, comme un indicateur de ce qu’on a déjà fait, ou la possibilité de reprendre à des endroits précis. Ici ce n’est pas le cas, on peut refaire les différents chapitres, mais sans indications.
Concernant l’esthétique du titre, je tiens déjà à signaler les magnifiques cinématiques qui sont proposées entre chaque acte du jeu. Elles ne sont pas supers nombreuses, mais elles sont réellement magnifiques.
La direction artistique générale du jeu est plutôt bien travaillée.
Après, durant les phases de dialogues, on a le droit à des plans fixes qui n’ont rien de vraiment impressionnants, mais c’est le genre qui veut ça. Par contre la direction artistique générale, que ce soit des lieux et des personnages est plutôt bien travaillée et réussi.
Enfin, j’ai trouvé la partie sonore un peu en retrait. On a le droit à un doublage en anglais qui fait parfaitement le travail, mais les musiques étaient peut-être un peu trop discrètes pour moi, vraiment rien de marquant à se mettre sous la dent.
Edité par | Don’t Nod | Public | +16 |
Développé par | Don’t Nod | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 8 juin 2023 | Testé sur | PC |
Plateformes | PC, PS5, Switch et Xbox Series | Temps de jeu | 8h |
Les points positifs | Les points négatifs |
---|---|
• Une histoire intéressante et qui aborde des sujets délicats | • Une partie sonore en retrait |
• La Mantique, qui nous force à faire des choix différemment | • Quelques incohérences dans le déroulement de l’aventure |
• Une bonne rejouabilité | • …mais trop peu d’assistance en cas de seconde run |
• Un univers bien travaillé et cohérent | |
• Un casting de personnage réussi et varié | |
• Des cinématiques splendides |
En acceptant de tester Harmony : The Fall of Reverie, je me suis un peu mis en difficulté car je ne suis pas du tout un expert de visual novel. Pourtant, je ne regrette pas du tout d’avoir accepté de découvrir les aventures de Poly. Si vous n’aimez dérouler des lignes de textes seulement, et un gameplay au final plus que minimal, vous n’aimerez pas cette nouvelle proposition de Don’t Nod. Si par contre vous êtes curieux, et que vous appréciez les jeux à histoire, je vous invite fortement à vous pencher sur Harmony. Que ce soit grâce à sa narration efficace, ses personnages intéressants et ses sujets délicats, le récit de Don’t Nod est une réussite. Si on ajoute à cela la mécanique de Mantique, qui permet de voir l’avenir, du moins partiellement, et qui nous fait réfléchir encore plus aux décisions que l’on va prendre. Et bien on obtient un visual novel plus d’honorable et sur lequel j’ai passé un vrai bon moment, une belle surprise comme j’aime tant en découvrir.
Laisser un commentaire