L’avis de Noopinho : Ghostrunner, le die & retry nerveux et efficace
On se retrouve aujourd’hui avec un nouveau test, et on va parler de Ghostrunner, un jeu d’action se déroulant à la première personne, et un savant mélange entre Mirror’s Edge et Hotline Miami.
Développé par le studio polonais One More Level, il est sorti le 27 octobre dernier sur PC, PS4 et Xbox One, et arrivera le 10 novembre sur Nintendo Switch.
Ce mélange des genres dans un univers cyberpunk est-il bien dosé ? Est-ce que j’ai passé un bon moment sur Ghostrunner ? C’est ce que nous allons découvrir.
Pas le temps de bavarder
Comme d’habitude, pour commencer ce test, nous allons parler de l’histoire et de l’univers du jeu. Vous incarnez ici un ghostrunner, un être de synthèse capable de grandes prouesses physiques, mais ça on y reviendra un peu plus tard.
Au début de l’aventure, notre personnage se réveille et ne sait plus trop où il se trouve, ni même qui il est. C’est à ce moment que l’architecte, le créateur de la tour dans laquelle il se trouve, prend contact avec lui pour lui expliquer que c’est lui qui l’a créé. Malheureusement, Mara, la maîtresse des Clés a pris le pouvoir et éliminé l’intégralité des autres ghostrunners. Votre mission est évidente : reprendre le contrôle et mettre fin au règne de Mara.
Le scénario de base est assez classique, mais fonctionne plutôt bien car l’univers est accrocheur.
Mon bémol principal est plutôt dû au fait qu’il est très dur de suivre l’histoire. On y reviendra plus tard, mais l’action est constante dans le jeu, et comme le seul élément de dialogue que nous avons sont des discussions pendant nos actions, il est très dur de pouvoir lire les sous-titres.
Pour un anglophone, ça ne posera pas de problème, mais si vous ne maîtrisez pas parfaitement la langue, il est compliqué de jouer et de lire en même temps tellement le jeu demande de concentration. Je dois bien avouer que quelques cinématiques, ou même des plans fixes, entre chaque niveau auraient pu aider à une meilleure compréhension.
Pour approfondir un peu l’univers, vous allez pouvoir collecter différents objets, consultables dans les menus, qui racontent quelques anecdotes intéressantes.
Concernant la durée de vie, le jeu est parfaitement dosé à mon sens. Il m’a fallu 9h pour en venir à bout, mais je ne suis pas forcément très doué. Vous pourrez sûrement mettre un peu moins (ou un peu plus) de temps en fonction de votre talent. Pour ma part je trouve que la durée du jeu est parfaite, car il a réussi à se renouveler sans cesse sur l’intégralité de ses niveaux.
Vitesse, précision, concentration
Maintenant que nous avons fait un point sur l’histoire, passons au gameplay. Comme je le disais en introduction, dès vos premiers pas vous allez remarquer une certaine ressemblance avec Mirror’s Edge. Notre héros est très agile, il court, glisse sur le sol, peut courir sur les murs, se servir de son grappin, et j’en passe. Mais la comparaison s’arrête là, car contrairement au jeu de EA, Ghostrunner adopte une philosophie dans ses affrontements plus proche de Hotline Miami.
La première chose à retenir, c’est que le moindre dégât encaissé fera mourir votre personnage. Ce dernier n’a pas de barre de vie ou autre jauge. Rassurez-vous, cette mort n’est pas très punitive puisque vous recommencerez juste au checkpoint précédent. Mais il faut tout de même vous préparer à mourir, car cela risque de vous arriver très souvent. Je précise par contre que, si le système de checkpoint est bien pensé, celui des sauvegardes l’est beaucoup moins. Il est impossible de sauvegarder durant un niveau, il faut le compléter en entier, ou bien le recommencer entièrement durant votre prochaine session. C’est vraiment dommage et parfois frustrant.
Le titre est parfaitement dosé dans ses affrontements, il ne suffit pas de foncer tête baissée sur vos ennemis pour l’emporter, c’est le meilleur moyen d’échouer. Il faut réussir à utiliser toutes les capacités de votre ghostrunner, sa vitesse, mais aussi son dash qui permet d’accélérer très vite dans une direction souhaitée. De plus, une autre compétence est primordiale. En sautant, vous avez le pouvoir de ralentir le temps quelques secondes, grâce à cela vous pourrez esquiver vos adversaires.
En parlant d’adversaires d’ailleurs, ils sont assez nombreux et variés. Chaque type vous demandera une approche différente, c’est une fois de plus très malin. Dans certaines arènes, vous aurez un nombre d’ennemis élevé, tous différents, et il vous faudra une maîtrise parfaite de votre personnage pour en venir à bout.
Ghostrunner n’est pas simple à maîtriser, mais une fois que c’est le cas, le titre est tout simplement jouissif.
Chaque affrontement devient presque une danse morbide, demandant réflexion, rapidité et concentration.
Outre ses capacités classiques, notre héros apprendra de nouvelles capacités tout au long de son périple. Il pourra par exemple prendre le contrôle de ses adversaires pour les retourner contre d’autres ennemis, ou encore renvoyer les projectiles venant sur lui.
Vous pourrez également trouver différents skins pour votre sabre durant les niveaux, mais il ne s’agit que de cosmétiques.
Si vous pensez que les combats peuvent être répétitifs à la longue, détrompez-vous, sur ce point les développeurs ont encore une fois été intelligents. Tous les niveaux sont parsemés de phases de plateformes plutôt agréables entre les différents affrontements. Comme pour ces derniers, elles demanderont de maîtriser les mécaniques à la perfection pour être réussies. On regrettera toutefois quelques petits soucis de collisions et de manque de précision comme j’ai pu avoir. Parfois notre personnage se met à grimper au lieu de courir sur une surface, ce qui nous conduit à une mort certaine.
D.A. splendide, mais bugs pénibles
Passons à la dernière partie de ce test, et comme d’habitude on va faire le point sur la technique du titre. Ce dernier n’est pas un AAA, et pourtant il s’en tire très bien au niveau de ses textures. Ce n’est pas ce que l’on a vu de plus propre ces dernières années, mais c’est tout à fait honorable.
Ghostrunner surclasse de nombreuses grosses productions sur sa direction artistique.
Le jeu baigne clairement dans le style cyberpunk, à la fois futuriste, mécanique et électronique. L’ambiance écrasante de la tour dans laquelle nous nous trouvons est vraiment efficace. De plus, le titre arrive à proposer une certaine variété dans ses environnements, même si mes favoris restent les zones un peu plus ouvertes en extérieur.
On pourrait croire que tout est parfait en termes de technique avec ce que je viens de dire, mais hélas non. Le titre n’est pas exempt de bugs, du moins sur ma version Xbox One. J’ai subi quelques ralentissements, assez rares mais gênants dans ce type de jeu. Plus problématique encore, il a crashé plusieurs, et surtout a carrément fait planter ma console… Et je ne vous parle pas des quelques fois où je suis passé à travers le décor. Ces problèmes sont assez fâcheux, et j’espère que tout cela sera corrigé dans une prochaine mise à jour.
Enfin, finissons sur une bonne note avec la bande-son. La musique est tout simplement parfaite, et en accord permanent avec l’action. Le style très électronique correspond bien à la dimension cyberpunk du titre, alternant entre des rythmes rapides et un peu plus cool, à l’image de l’alternance entre les plateformes et les affrontements du titre.
Edité par | 505 Games / All in! Games | Public | +16 |
Développé par | One More Level | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 27 octobre 2020 | Testé sur | Xbox One X |
Plateformes | PC, PS4, Switch, Xbox One | Temps de jeu | 9h |
Les points positifs | Les points négatifs |
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• Gameplay nerveux et très efficace | • Une histoire assez compliquée à suivre |
• Direction artistique sublime | • Des bugs assez pénibles |
• Des mécaniques qui se renouvellent constamment | |
• Alternance entre affrontements et plateformes bien dosée | |
• Bande-son au poil |
Ghostrunner fait partie des jeux qui m’auront marqué en 2020, c’est une certitude. Il ne lui manque pas grand-chose pour se placer sur le podium de mes jeux de l’année. La nervosité de ses affrontements est tout simplement jouissive. Une fois que l’on maîtrise bien son ghostrunner, le pied est total. Le titre arrive à se renouveler durant l’intégralité de l’aventure. Malheureusement, l’histoire est assez compliquée à suivre, une VF aurait été très appréciable, et le jeu connaît des bugs assez pénibles. Il n’en reste pas moins une expérience rafraîchissante, presque enivrante, que j’ai pris plaisir à parcourir. Je le conseille à tous, surtout au vu de son tarif de 29€99 seulement, à moins que vous soyez réfractaire à la difficulté, dans ce cas je vous conseille de faire demi-tour.
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