L’avis de Noopinho : Diablo IV, l’enfer c’est les autres

On se retrouve aujourd’hui pour parler à nouveau d’une licence mythique, avec Diablo IV.

Ce nouvel opus de la franchise de Blizzard est sorti le 6 juin dernier sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series.

Pour moi c’est une totale découverte de la licence, car je la connais de réputation, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’y jouer. Est-ce que cette première approche m’a permis de me découvrir une passion pour le loot et les enfers ? C’est ce que nous allons découvrir.

La fille de la haine

Avant de rentrer dans le vif du sujet, vous le savez, je teste toujours la partie solo d’un jeu car c’est ce que qui m’intéresse. On va donc ici parler de la campagne, et non de l’aspect multi-joueurs ou end-game, pour cela je vous invite à vous diriger vers des tests d’autres confrères.

Une fois cela dit, passons au commencement. Dans Diablo IV, on ne va pas incarner un personnage déjà existant, mais bien un avatar que l’on va pouvoir créer. La personnalisation de notre personnage est plutôt sommaire par rapport à d’autres titres, mais elle permet tout de même de créer un protagoniste plutôt sympathique.

Concernant l’histoire, je ne savais pas du tout où je mettais les pieds en arrivant sur le jeu. Nous nous trouvons donc à Sanctuaire, un monde en proie à la misère, et aux attaques incessantes de monstres, démons et autres joyeusetés.

Au début de l’aventure, notre personnage va se retrouver lié par le sang avec Lilith, la fille de la Haine, une démone qui souhaite régner à la fois sur Sanctuaire et sur l’Enfer. Toute l’histoire va tourner autour de la démone et de ses plans. On va la suivre à différents endroits de la carte et essayer à la fois de comprendre ce qu’elle compte réellement faire, mais aussi déjouer ses plans.

Les cinématiques soulignant certains faits marquants de l’histoire sont tout simplement magnifiques et aident à s’immerger encore plus dans le récit.

Je trouve d’ailleurs que le personnage de Lilith, qui est donc l’antagoniste principal du jeu, est vraiment réussi. Elle est à la fois terrifiante, froide, et très calculatrice. Elle a un charisme à la fois impressionnant et effrayant.

Je ne m’attendais pas vraiment à retrouver une narration assez poussée dans Diablo, et pourtant je trouve qu’un vrai effort a été fait sur ce point. Du moins pour la campagne principale. On sent que les développeurs ont essayé d’en faire de même pour les quêtes annexes, mais à de rares exceptions, elles sont tout même moins inspirées.

Je trouve également que le lore de Diablo est bien plus touffu que je ne l’imaginais. L’histoire et la narration vont d’ailleurs prendre de l’épaisseur au fur et à mesure. Il y a quelques moments et passages creux, mais globalement on ne s’ennuie durant la campagne.

Enfin, il est important de souligner le travail formidable réalisé sur les cinématiques. Vous allez en déclencher plusieurs durant les différents actes qui composent la campagne, et chacune est à la fois ultra belle, réussie et marque un vrai moment important de l’histoire. Une belle réussite !

Tuer, looter

A l’instar d’un certain GTA, qui a réussi à créer un sous-genre de jeu : le GTA-like. Vous avez sûrement déjà entendu parler de Diablo-like également. Mais en quoi ça consiste exactement ? Diablo est en fait un hack and slash, c’est-à-dire un jeu dans lequel on va avoir beaucoup de combats, et en tuant un grand nombre d’adversaires, on va pouvoir améliorer les compétences et l’équipement de notre personnage.

En disant cela, j’ai vraiment résumé la boucle de gameplay principale de Diablo 4. Si comme moi vous n’êtes pas vraiment familier avec le genre, rassurez-vous le titre propose un mode un peu plus simple pour les débutants, et surtout avec des didacticiels plutôt bienvenus.

Il faut aussi noter que Diablo IV utilise le level-scaling. C’est-à-dire que le niveau de vos adversaires va toujours évoluer en fonction de votre niveau, et non pas de la zone où ils se trouvent. Cela permet de toujours avoir un sentiment de progression, et une difficulté dosée mais constante. Je trouve que cela rend peut-être l’aventure un peu trop simple, mais au moins on a toujours la sensation d’une aventure fluide.

Diablo IV, c’est avant tout une course éternelle au loot. On a des récompenses absolument tout le temps, on tue des monstres on a de l’équipement, ont réussi une mission on a de l’équipement, etc. Je peux totalement comprendre que cette sensation d’améliorer son personnage en permanence puisse en rendre plus d’un accro.

Personnellement j’aime bien ressentir la progression de mon personnage, mais là je trouvais ça un peu trop mécanique à mon goût. A force de ramasser de l’équipement tout le temps, je passais mon temps dans les menus, à juste chercher le nouvel objet que je venais de récupérer, et s’il m’ajoutait des bonus (bien visibles car affichés en vert), je l’équipais sans même me poser de question. En soit la sensation est à la fois agréable, mais elle ne pousse pas vraiment à réfléchir sur son stuff. Après je n’ai pas joué en end-game, ni en multijoueur où il faut peut-être plus y faire attention, mais pour la campagne pas besoin de se prendre la tête.

Diablo IV, c’est avant tout une course éternelle au loot.

Le truc c’est que le loot n’est pas la seule chose qu’on va acquérir au fur et à mesure des affrontements, il y a aussi des points d’expériences et des niveaux. A chaque niveau passé, on pourra dépenser 1 point dans un arbre de compétence propre à chaque classe de personnage. L’arbre est assez touffu, bien qu’assez linéaire, mais il permet de pouvoir constituer une build à notre guise. J’ai par exemple opté pour un nécromancien faisant beaucoup de dégâts d’os, et avec des invocations nombreuses et puissantes.

Mais pour gagner toutes ces récompenses, il va falloir se battre. Et alors autant vous le dire tout de suite, vous allez en affronter des ennemis, en tuer par paquets même. Les combats sont fort heureusement très agréables, assez nerveux même avec des classes à distance. Le jeu nous pousse toujours à faire des micro-choix tellement les vagues d’ennemis peuvent être nombreuses. Il faut à la fois être vi et stratège pour vivre à Sanctuaire.

Si d’ailleurs vous préférez un gameplay encore plus rapide, je vous conseille de prendre la classe de barbare que j’ai pu essayer et qui requiert de toujours être en mouvement. La classe nécromancien que j’ai utilisé le plus longtemps est un peu différente, elle demande aussi du mouvement pour ne pas trop s’exposer, mais elle est un peu plus stratégique. En revanche, si vous voulez rendre les combats encore plus nerveux comme je le disais, il faut savoir que parfois les vagues ennemis sont tellement nombreuses, que le tout peut manquer un peu de lisibilité.

Enfin, il faut savoir que vous aurez toujours quelque chose à faire dans Diablo IV. Le titre a presque un côté MMORPG avec ses évènements en ligne aléatoire qui peuvent apparaître sur la carte à tout moment. Cela m’a un peu fait penser à Guild Wars 2 auquel je jouais quand j’étais ado.

Cette facette du jeu, bien que je ne l’utilise guère, va surement plaire à pas mal de joueurs et c’est super. Mais ce que je vais reprocher, c’est une fois de plus les fameux pass de combats et autres achats in-game. Il n’y a évidemment aucune obligation à l’achat, mais quand je vois les tarifs des pass, alors que le jeu est déjà vendu plein tarif, je ne peux pas cautionner ce genre de pratique.

Les démons de minuit

Avant d’aborder la partie technique, parlons un peu de la durée de vie. Si vous vous investissez dans Diablo IV, autant vous dire que vous en avez pour un moment. La campagne dure une bonne vingtaine d’heures, et vous aurez toujours des choses à faire ensuite, que ce soit des quêtes annexes ou encore d’améliorer le plus possible votre personnage. De plus, le jeu fonctionne avec un système de saison, ce qui veut dire que son contenu sera mis à jour régulièrement.

Passons maintenant à la technique. Je dois vous avouer que je ne suis pas un grand fan de la vue 3D isométrique à la base. Et pourtant j’ai été vraiment séduit pas l’esthétique du jeu de Blizzard.

La direction artistique est pour moi à tomber par terre. J’adore l’aspect totalement chaotique de Sanctuaire, un monde à la fois glauque, gore, rongé par le malheur. C’est étrange de dire cela, mais on ressent un vrai travail des équipes et c’est vraiment beau.

Ce qui aide aussi, c’est l’ambiance générale du jeu, cet aspect très crade et sale participe à ressentir ce climat anxiogène et de peur que ressentent les habitants de ce monde. On ressent vraiment que les enfers sont prêts à s’emparer de Sanctuaire.

L’aspect crade et sale du monde participe à ressentir le climat de peur qui règne sur Sanctuaire.

Si je peux citer un bémol sur cette partie, c’est qu’on peut parfois avoir l’impression d’un peu de répétitivité dans les environnements parcouru. Cela ne se ressent pas trop en extérieure, ni dans les villes qui sont splendides. En revanche, les temples et différents donjons on tous un goût de déjà-vu au bout d’un certain nombre d’heures.

Enfin, je tenais à souligner la partie sonore du titre. Les musiques sont parfaitement en accord avec l’ambiance générale, mais c’est surtout le doublage qui est d’une très grande qualité. Le tout est doublé en français avec des voix qu’on a l’habitude d’écouter, et qui sont surtout toujours parfaitement dans le ton.

Je pense que vous l’aurez compris, mais j’ai craint pour cette première approche avec la licence Diablo, peur que le jeu de Blizzard ne me plaise pas du tout. Et bien j’ai eu tort, j’ai passé un super moment sur le titre. Je ne m’attendais pas à ce que l’histoire m’intéresse à ce point et à ce que le système de combat soit aussi plaisant. De plus, le jeu a su me séduire par sa beauté, gore et glaçante. Tout n’est pas parfait, et une fois encore, je ne parle ici que de la campagne, que j’ai parcouru seul uniquement. Il est vraiment que parfois les combats sont un peu confus, et aussi que le loot devient presque un peu suffocant au bout d’un moment. Mais si comme moi vous ne connaissez pas le genre, mais que vous aimez les jeux d’actions assez nerveux à l’ambiance bien travaillée, je vous invite à prendre un barbare, et partir déchiqueter du démon par millier, vous pourriez y trouver comme moi, une nouvelle vocation.