L’avis de Noopinho : Dead Space Remake, le retour d’un classique de l’horreur ?

On se retrouve aujourd’hui pour parler de Dead Space Remake, une refonte totale du mythique Dead Space, sorti initialement le 24 octobre 2008.

Cette revisite du classique de l’horreur est sorti le 27 janvier 2023 sur PC, PS5 et Xbox Series. Elle est développée par Motive Studios, et toujours édité par Electronic Arts.

Je n’ai pas fait le titre original, c’est donc avec beaucoup de curiosité que je voulais découvrir Dead Space, mais dans une version à la hauteur des standards actuels. Est-ce que ce remake a fonctionné pour un novice total de la licence ? C’est ce que nous allons découvrir.

Dans l’USG Ishimura, personne ne vous entendra crier

Dans Dead Space Remake, nous incarnons Isaac Clarke, un ingénieur qui se rend sur l’USG Ishimura, un vaisseau spatial minier, qui se retrouve en mauvaise posture suite à des défaillances techniques. Il va également en profiter pour rendre visite à sa petite amie Nicole, qu’il n’a pas vu depuis 6 mois et qui est en poste sur le vaisseau.

Bien évidemment, toute ne va pas se passer comme prévu, loin de là. D’horribles créatures qui se nomment nécromorphes ont pris d’assaut le vaisseau, il s’agit en fait d’anciens occupants du vaisseau, qui se sont transformés. Il va donc falloir à Isaac qu’il affronte cet enfer, en essayant de sauver sa fiancée, et surtout en s’échappant de ce cauchemar.

Le scénario du titre est finalement assez convenu, on a le droit à un peu de complot du gouvernement, des extras-terrestres et une secte religieuse. Comme d’habitude je ne rentrerais pas plus dans les détails. Après le tout fonctionne plutôt bien, mais c’est plutôt le plot twist final qui est assez gros à mon goût, on le voit vraiment venir.

Le jeu n’excelle pas dans sa narration, mais plutôt par son ambiance et son atmosphère qui vont réussir à nous faire frissonner.

En revanche, là où le jeu excelle, c’est bien dans le sentiment de peur et d’insécurité qu’il va nous mettre. Il ne force pas sur les jumpscare, mais arrive par sa narration et son ambiance, à nous faire frissonner. On notera notamment que le cœur d’Isaac s’emballe lors de situations stressantes, et on se questionne même sur sa santé mentale au fur et à mesure de l’aventure.

Pour en apprendre un peu plus sur le lore, le jeu n’est pas avare en logs audios et en fichiers textes. Ces derniers nous permettent de comprendre un peu mieux ce qu’il s’est passé sur l’USG Ishimura. On a même le droit à certaines reproductions holographiques par moment.

Malgré tout, j’ai tout de même trouvé que le titre trainait un peu en longueur sur quelques passages. Il y a quelques chapitres qui m’ont un peu lassé je dois dire, alors que pourtant l’aventure m’a pris un peu plus de 13 heures pour en venir à bout, ce qui est honorable pour le genre.

Ingénieur spécialisé en démembrement

Avant de parler de gameplay, j’aimerais revenir sur un jeu que j’ai découvert il y a plusieurs semaines, et que j’avais apprécié : The Callisto Protocol. Aujourd’hui je ressens encore plus à quel point ce dernier s’inspire grandement de Dead Space, mais sans l’égaler dans beaucoup de domaines à mon sens.

Il y a déjà une différence majeure dans les affrontements, ici il ne sera pas question de toujours privilégier le corps à corps, mais plutôt les joutes à distance ou mi-distance. De plus, il faut toujours privilégier les démembrements lors des affrontements, ce qui n’est pas instinctif au départ, le jeu vidéo nous obligeant souvent à viser la tête.

D’ailleurs une des particularités de ces phases, c’est que le héros est quand même vachement lourd, on a parfois l’impression de déplacer un tank. Mais ça reste cohérent avec sa tenue, ainsi que le rythme du jeu. De plus il possède des pouvoirs intéressants comme la stase et la télékinésie qui vont permettre soit d’envoyer des objets sur nos adversaires, ou bien de les ralentir pour quelques secondes. Deux pouvoirs totalement vitaux, surtout en fin de jeu.

Le système d’intensity director est une superbe idée, qui permet de toujours garder le joueur sous tension, même quand il pense être en sécurité.

Il n’y a pas que les pouvoirs qui seront primordiaux d’ailleurs, il faudra également améliorer l’armure et les armes d’Isaac. Pour cela on va récupérer des plans, mais aussi des points de forces qu’on pourra utiliser sur un établi. Si vous prenez le temps d’améliorer votre personnage, on sent vraiment sa montée en puissance.

Si globalement les combats m’ont plu, l’exploration du vaisseau n’est pas en reste. Mention spéciale pour les passages en zéro gravité, ou il faudra utiliser les propulseurs dans les bottes d’Isaac pour se déplacer. Sa retourne bien la tête par moment, mais sensations garanties.

Je trouve que le level design est globalement bien maitrisé, on a un peu le sentiment d’un metroidvania light par moment, car on doit repasser à plusieurs endroits, qu’on pourra soit déverrouiller avec une nouvelle compétence, ou bien une nouvelle carte d’accès.

Enfin, dernier point que j’aborderais sur le gameplay : la difficulté. Je la trouve vraiment bien dosée, j’ai parcouru le jeu en mode « moyen » et j’étais parfaitement partagé entre le stress, l’action, la survie, mais sans pour autant me frustrer. Cela est également dû à un système implanté dans le titre qui se nomme « l’Intensity Director ». Ce dernier va permettre au jeu de placer des objets, ennemis voir même des sons à des moments aléatoires, pour le garder toujours sous tension. Vous connaissez cette sensation dans la plupart des jeux, quand vous avez « nettoyé » une zone, on y revient sans ressentir le danger, et bien là ce n’est pas le cas, et c’est clairement une réussite.

Quand la peur est un art

Quand j’aborde le test d’un remake, forcément le point sur la technique est peut-être un peu plus important que d’habitude. Je vais vous rassurez tout de suite, les développeurs ont effectué un travail fabuleux. Alors je n’ai pas le point de comparaison avec l’épisode original comme je le disais plus haut, mais j’ai quand même regardé quelques vidéos comparatives pour voir, et bien c’est franchement du très haut niveau.

Que ce soit en termes de textures, de rendu général des décors, des fumées, des éclairages, tout est bluffant. J’ai utilisé le mode ray-tracing que j’ai trouvé suffisamment stable, et franchement certains passages avec ses effets de lumières sont splendides.

Le tout n’est d’ailleurs pas qu’esthétique, parce que la gestion de toutes ces composantes peut réussir à augmenter la peur chez le joueur. Les démembrements sont bien gores, des ombres menaçantes au bout d’un couloir, bref, tout est fait pour nous faire frissonner.

Cette nouvelle version de Dead Space assume parfaitement son étiquette de remake avec une technique à la pointe dans tous les domaines.

Si je dois relever un point négatif sur la technique, ce sera très personnel, je citerais que même si la direction artistique est géniale, je me suis un peu lassé des lugubres couloirs de l’USG Ishimura en fin de partie. L’émerveillement du début c’était un peu effrité, notamment dû aux nombreux allers-retours qu’on doit effectuer.

Enfin, concernant la bande-son, on est également sur ce qui se fait de mieux.Tout d’abord le doublage en français est parfait. J’ai d’ailleurs cru comprendre qu’initialement, Isaac ne parlait pas dans le premier Dead Space, alors qu’ici c’est bien le cas. Mais en termes de sound-design, il n’y a rien à redire, entre les bruits affreux des nécromorphes qui résonnent au loin, l’ambiance froide et métallique qui sonnent parfaitement dans les oreilles, bref un travail absolument fou a été fait sur cette partie, et ça se ressent.

L’enjeu principal quand je commençais à jouer à Dead Space Remake, c’était de savoir si un joueur de 2023 comme moi, qui n’a jamais joué à l’original allait réussir à apprécier le titre. Je pense que vous l’avez compris, c’est un grand oui. Le jeu possède des qualités géniales, avec une ambiance oppressante du plus bel effet, des combats qui fonctionnent bien, un level design maitrisé. Et ça ce ne sont que les qualités du jeu de base, on peut rajouter la surcouche du remake, avec un sound-design exceptionnelle, une technique parfaite et un « Intensity Director » ingénieux. Tout n’est pas parfait, à comme un rythme inégal et un scénario prévisible, mais je serais ravi de découvrir un peu plus la licence désormais, et je conseille ce jeu à tous ceux qui aimerait se faire peur. Je croise désormais les doigts pour poursuivre les aventures d’Isaac Clarke avec un remake du second opus.