L’avis de Noopinho : Blacksad Under The Skin

On se retrouve aujourd’hui pour un test qui n’était pas prévu à la base, mais j’avais tout de même envie de vous parler de ce titre. Il s’agit de Blacksad Under The Skin.

Le jeu est développé par Pendulo Studios (notamment responsable des très bons Runaway), et est une adaptation de la bande dessinée espagnole du même nom.

Les aventures du détective John Blacksad sont-elles palpitantes ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test.

New York ne manque pas de mordant

Comme je le disais un peu plus haut, Blacksad Under The Skin est une adaption de la bande dessinée espagnole Blacksad, qui comporte 5 tomes à ce jour. Les premières aventures du chat noir sont arrivées en 2000, et le dernier tome date de 2013.

Pour être franc avec vous, je ne connaissais pas du tout l’univers avant de démarrer le titre, mais je dois vous dire que j’ai été très agréablement surpris.

Blacksad UTS se déroule à New York dans les années 50, mais pas dans n’importe quel New York. En effet, ici ce ne sont pas des humains qui peuplent le monde, mais des animaux anthropomorphes. Comprenez par là que vous pourrez croiser un bulldog patron d’un restaurant, un taureau boxeur, et bien d’autres encore.

Nous, nous incarnons John Blacksad, un chat détective privé un peu looser sur les bords. Notre héros possède un certain charme, que ce soit dans son esthétique, mais aussi dans son caractère. Après, libre à vous de façonner sa personnalité en fonction de vos choix, mais ça, on y reviendra un peu plus tard.

L’histoire débute lorsque John se voit confier une nouvelle affaire, mais cette fois, pas d’histoire d’adultère, nous sommes sur quelque chose de plus grave… Le détective va devoir enquêter sur le suicide de Joe Dunn, un patron de gymnase et entraîneur de boxe. C’est sa fille qui vous a engagé, et elle a des raisons de croire que ce suicide est peut-être bien plus louche qu’il n’y paraît…

Vous prendrez vraiment plaisir à enquêter avec John, et à voir se dévoiler au fur et à mesure les zones d’ombre entourant cette affaire.

Je ne vous en dirais évidemment pas plus pour ne pas vous spoiler le scénario, mais sachez qu’il est très bien écrit du début à la fin. Vous prendrez vraiment plaisir à enquêter avec John, et à voir se dévoiler au fur et à mesure les zones d’ombre entourant cette affaire.

Vous rencontrerez également pas mal de personnages secondaires, tous très bien écrits, et pour certains vraiment très attachants, comme Jake ou encore Sonia Dunn.

Blacksad Under The Skin adopte clairement les codes du polar, et n’hésite pas à aborder des sujets sensibles comme la drogue, ou encore le meurtre.

Les développeurs ont vraiment fait du bon boulot, que ce soit sur l’histoire du titre, mais aussi sur l’univers en général. Et vous verrez qu’il est passionnant de découvrir l’histoire de chaque personnage, et d’arpenter ce New York très spécial durant vos 10 heures d’aventure. La durée de vie pour un titre de ce genre est très correcte à mon goût, en sachant qu’en faisant une deuxième partie avec d’autres choix, le dénouement pourra être différent.

Enquêter et prendre des dérouillées

Parlons maintenant un peu gameplay. Blacksad Under The Skin pioche allègrement dans des mécaniques déjà vues dans d’autres jeux du genre.

Le titre repose essentiellement sur un système de point & click, avec des objets avec lesquels interagir correctement, mais aussi un système d’aventure narrative. Il vous faudra en effet parler avec de nombreux personnages, et réussir à emmener la conversation où vous le souhaitez pour obtenir des informations. On pourrait dire que le titre est un peu un mélange entre ce que fait habituellement Pendulo Studios, et des mécaniques tirées des studios Telltale.

Autre petite mécanique qui m’a fait un peu penser à une autre licence : les déductions. Impossible de ne pas penser aux derniers jeux Sherlock Holmes. Ce n’est toutefois pas une mauvaise chose, car c’est un élément essentiel du gameplay de Blacksad, et cela reste assez intuitif à chaque fois. Pour résumer, au fur et à mesure des preuves et autres indices que vous allez trouver, vous pourrez passer dans un menu où ils seront tous réunis. Ce sera à vous de relier les éléments entre eux comme il faut, afin de faire les bonnes déductions.

Pour ceux qui commencent à avoir peur, rassurez-vous, la difficulté de Blacksad Under The Skin n’est pas insurmontable. Il m’est arrivé de devoir réfléchir quelques minutes avant de solutionner une énigme, mais rien de vraiment rebutant.

Pour ce qui est de l’aspect narratif du jeu, vous aurez évidemment droit à votre lot de QTE durant les bagarres et autres scènes d’action. Les réussir fera avancer votre enquête de la bonne manière, mais les louper pourra vous freiner, voire même vous emmener vers une mort certaine.

Certains choix ne sont pas évidents, car il n’y a pas forcément de bonne ou de mauvaise décision.

Concernant les dialogues, mais aussi certaines actions, vous serez amenés à faire des choix. Un peu à la manière des jeux Telltale, vous aurez parfois l’impression que tel ou tel choix ne sera pas important, pourtant il pourra avoir des conséquences bien plus tard sur votre aventure. De plus, certains ne sont pas évidents car il n’y a pas forcément de bonne ou de mauvaise décision. Difficile donc de se décider…

En fonction de vos décisions, vous allez peindre une certaine personnalité à votre Blacksad. Celle-ci sera consultable dans un menu dédié. Par exemple, accepter un pot-de-vin fera diminuer votre jauge d’intégrité, mais pas votre sens des affaires. Bien évidemment, votre personnalité influera sur la perception que les autres personnages auront de vous, mais également sur certaines de vos actions.

Le gameplay de Blacksad Under The Skin est au final très classique pour le genre. Il emprunte des mécaniques vues et revues dans d’autres titres, mais il a le mérite de le faire très bien. On regrettera malheureusement une petite touche d’originalité qui aurait été la bienvenue.

Une direction artistique sublime, gâchée par des gros soucis techniques

Pour finir ce test, attardons-nous un peu sur le sujet qui fâche. Blacksad Under The Skin est sorti il y a maintenant 4 mois, et aujourd’hui encore, le titre souffre de grosses lacunes techniques.

Pour commencer, le jeu souffle le chaud et le froid en termes de textures. Parfois le rendu est très propre, et d’autres, sans qu’on ne sache trop pourquoi, l’aliasing est bien présent et le rendu très baveux.

Heureusement, les quelques soucis techniques en matière de graphisme pur et dur sont rattrapés par une direction artistique tout simplement magnifique. Les environnements sont jolis, les personnages ont tous un design bien travaillé, bref, que du bon sur ce point.

C’est vraiment dommage que le titre soit sorti avec de tels problèmes. Il aurait pu être une expérience bien plus agréable avec un peu plus de finition.

Malheureusement, les soucis techniques ne s’arrêtent pas seulement aux graphismes. J’ai rencontré de nombreux bugs durant ma progression : des lignes de dialogue qui ne se lancent pas, des personnages qui devraient parler mais qui ne le font pas, ou pire encore, le fait d’être bloqué derrière un mur invisible, sans parler des quelques crashs du jeu en lui-même. C’est vraiment dommage que le titre soit sorti avec de tels problèmes. Il aurait pu être une expérience bien plus agréable avec un peu plus de finition.

Enfin, pour finir avec la partie technique, abordons le cas de l’ambiance sonore. Les thèmes musicaux correspondent parfaitement à l’ambiance des années 50 voulue par le jeu. De plus, nous avons droit à un doublage entièrement en français, qui fait vraiment très bien le boulot.

Blacksad Under The Skin est loin d’être un mauvais jeu, et si vous aimez le genre aventure point & click, vous allez y trouver votre compte. Le titre propose un univers à la fois sombre et attachant, ainsi qu’un scénario plutôt bien écrit. Ses mécaniques de jeu, bien que très classiques, fonctionnent très bien. Malheureusement, le tout est gâché par une partie technique à la ramasse, avec notamment de nombreux bugs qui risqueront un peu de vous pourrir l’expérience…