L’avis de Noopinho : Biomutant, les fables de la mutation

On se retrouve aujourd’hui pour un nouveau test, et on va parler de Biomutant, un jeu sorti il y a un petit moment, le 25 mai 2021 pour être exacte.

Le titre est arrivé sur PC, PS4 et Xbox One à cette date, et si j’en parle aujourd’hui c’est qu’une version new-gen PS5 et Xbox Series est sortie le 6 septembre dernier.

Ce titre qui était très prometteur lors de son annonce a vécu un lancement critique et commercial compliqué. Est-ce que cette nouvelle version permet au jeu d’être enfin à la hauteur des espoirs placés en lui ? C’est ce que nous allons découvrir.

Le narrateur

Avant de rentrer dans le vif du sujet de la partie narrative de Biomutant, abordons ce que nous devons y faire en premier : créer notre personnage.

Il nous faudra tout d’abord choisir une espèce, chacune propose ses propres caractéristiques, comme être plus forte, plus intelligente, ou encore plus rapide. La personnalisation esthétique est originale car en fonction des attributs que l’on choisit, le corps de notre avatar se modifie, par exemple choisissait des attributs de force plus élevé et il sera plus trapu. Toutefois cela un inconvénient, la personnalisation (du moins esthétique) est assez limitée.

Maintenant c’est fait, votre créature est créée, mais du coup de quoi ça parle tout ça ? Et bien Biomutant nous place dans la peau d’une créature qui vit dans un monde qui se meurt. On comprendra assez rapidement que « au temps jadis » comme ils disent, les humains vivaient en ces terres et on malheureusement souillé totalement la nature, notamment à cause du pétrole.

Votre rôle sera de vaincre 4 horribles créatures se nommant les mangemonde. Ces dernières dévorent un élément essentiel au bon fonctionnement du monde de Biomutant : l’arbre de vie.

Le côté très manichéen des choix que nous pouvons faire n’aide pas à faire décoller la narration.

Vous l’avez sûrement compris, l’histoire de Biomutant ne vole pas très haut. On est sur une sorte de petite fable écologique qui n’apporte pas grand-chose de très original. Le côté très manichéen des choix que nous pouvons faire n’aide pas à faire décoller la narration. Soit on incarne un gentil, soit on incarne un méchant, la nuance est vraiment très peu palpable.

La petite particularité en termes de narration c’est que l’ensemble des dialogues du jeu sont énoncés par un narrateur. C’est vraiment une approche intéressante, mais cela peut vite devenir lassant quand il commente nos moindres actions.

En revanche, une chose qui m’a vraiment plu dans l’univers de Biomutant, c’est justement de redécouvrir des objets du « temps d’avant » et de voir la description qu’en fait le narrateur. Une machine à laver devient par exemple un frotte fringue, et une brosse de toilette un chasse caca. Le jeu utilisera d’ailleurs un vocabulaire qui lui ai propre durant toute l’aventure, une vraie bonne idée.

L’open-world d’avant

Un point qui pourrait refroidir plus d’un joueur en commençant l’aventure Biomutant, c’est son tutoriel. Je ne dirais pas qu’il est mal fichu, mais je le trouve beaucoup trop poussif, j’ai vraiment eu du mal à accrocher au titre dans mes premières minutes en sa compagnie.

Pourtant sur le papier le jeu a tout pour plaire. Il s’agit d’un jeu d’action-aventure à la troisième personne, dans un univers open-world, le tout avec quelques mécaniques de RPG. Les combats sont vraiment très plaisants, je trouve même que c’est peut-être le meilleur atout du titre. Ils sont à la fois nerveux, et demande un bon sens de l’anticipation, du contre et l’espace pour être maitrisé.

De plus, notre personnage pourra acquérir de nouvelles compétences au fur et à mesure de notre avancée. Cela le rendra toujours plus fort, et ça vous permettra d’appréhender les situations de plusieurs façon différentes.

Les combats à la fois nerveux et demandant de bien gérer l’espace sont vraiment plaisants.

Un système de loot et d’artisanat est également présent, et je le trouve vraiment bien fichu. On pourra créer toute sortes d’armes, ou d’armures, ou encore démonter des anciennes pour récupérer de l’équiper, en modifier des existantes. Bref, si vous aimez ce point dans les jeux, vous allez trouver votre bonheur ici.

Cependant, le défaut majeur pour moi réside dans l’exploitation de l’open-world du jeu. Tout est beaucoup trop scolaire et déjà-vu. On va de zones en zones, en débloquant des quêtes de territoire par exemple, ou encore en devant fouiller une zone de fond en comble pour trouver des objets et donc la « valider ». Rien n’est vraiment surprenant dans le déroulement de Biomutant. Alors certes, on a un certain sentiment de liberté car la carte est assez grande, mais la construction de l’open-world sent un peu le réchauffé.

New-gen c’est mieux ?

Avant de parler de graphismes, abordons la durée de vie de Biomutant. Il vous faudra un peu plus de 10 heures pour en voir le bout, et au moins le double si vous voulez découvrir la plupart des choses sur la carte. Je trouve que c’est une durée de vie tout à fait correcte pour le genre, sinon on serait rentré dans une certaine forme de remplissage que je déteste.

D’un point de vue technique, version new-gen oblige nous avons le droit à 3 modes graphiques. Soit qualité pour 4K/30FPS, qualité débloquée pour 4K avec FPS variable et enfin le mode performance pour du 1440p avec 60FPS constant.

La direction artistique de Biomutant est intéressante avec un univers singulier et des décors assez colorés.

Malgré ces différents modes, le jeu n’est pas exempt de reproches. On a encore le droit à pas mal d’aliasing sur certaines textures et certains éléments du décor mettent un peu de temps à s’afficher.

Pourtant, je trouve que l’univers de Biomutant est assez singulier dans sa direction artistique. Bien que le monde se meurt, l’ensemble de la map est assez colorée et surtout avec des biomes vraiment variés. Il m’est arrivé plusieurs fois de m’arrêter et de juste admirer le travail effectué sur les décors, notamment au loin car la distance d’affichage du jeu est assez intéressante.

Enfin, abordons la partie sonore. Comme je le disais dans le premier paragraphe, on entend quasiment que le narrateur parler durant l’aventure. Mais on a tout de même la chance d’avoir un doublage en français et de qualité, ce qui n’empêchera pas de se lasser à la longue. Concernant les musiques elles effectuent le travail, elles deviennent assez vite lassantes, la faute à une trop grande répétitivité.

Biomutant était un titre plein de promesses à son annonce, mais il n’a pas réussi à confirmer les attentes quand il est sorti. La version new-gen du jeu ne sauve pas le titre qui a toujours ses défauts comme une histoire décevante, une open-world bien trop convenu et quelques soucis de finitions toujours présent. Malgré tout, si vous arrivez à le trouver à bon prix, je vous conseille de vous pencher sur Biomutant, car il pourrait vous séduire grâce à ses combats plaisants, sa direction artistique singulière et son système de loot et d’artisanat très complet.