Avis – Until Dawn Remake, un remake oui, mais pour qui ?

Bienvenue dans cet avis sur Until Dawn Remake !

En 2015 débarquait dans nos salons Until Dawn. Un jeu d’horreur qui se présentait dans un style jusque là réservé aux jeux Quantic Dream ou Telltale : le film interactif.

Quasiment 10 ans et une Dark Picture Anthology plus tard. Sony nous propose un remake du jeu d’origine pour sa fameuse PS5. Développé cette fois-ci par Balistic Moon et toujours édité par Sony. Le titre nous propose de revisiter l’oeuvre originale avec une refonte graphique et quelques ajouts.

Mais tout cela vaut-il vraiment son prix et surtout, Until Dawn méritait il un remake? Réponse en quelques paragraphes…

on prend les mêmes et on recommence

Comme en 2015, Until Dawn vous met dans les bottes de tout un groupe d’amis se réunissant dans un chalet en montagne afin de se retrouver et de commémorer la disparition de deux personnages dans l’introduction (on va tenter de rester vague pour ceux qui découvriraient le jeu). Mais, « film d’horreur » oblige, les choses tourneront mal et nos camardes devront survivre… jusqu’à l’aube.

Etant donné que presque tout l’intérêt du jeu tourne autour de son histoire, on ne donnera pas plus de détails. D’autant que celle-ci est en fait assez sympathique à suivre notamment grâce à quelques twist dont un en milieu de jeu qui redistribue totalement les cartes.

Le côté série B sans prétention rend le jeu bien plus savoureux que d’autres du genre.

L’autre point fort de cette histoire tiens justement de ce parti pris de film d’horreur. L’histoire est simple et sans prétention, efficace, et met du coup en scène des personnages très caractérisés. On profite justement des clichés inhérents au genre pour proposer un petit groupe de personnage aux enjeux et affects personnels qui rendent le choix plus intéressants. Et bien sûr, dans un film d’horreur les gens meurent. Et ici les morts sont souvent brutales et prennent par surprise. Il ne sera pas surprenant de finir sa première partie avec un ou deux survivant seulement.

Ce côté serie B sans prétention rend, selon moi, le jeu bien plus savoureux que d’autres du genre. L’écriture parfois maladroite devient drôle. Les clichés sont presque justifié par le genre et les relations inter personnages sont un peu caricaturales mais très efficace.

on prend les mêmes et on recommence (attends, quoi ?)

Côté gameplay, même constat, le jeu est identique à sa version de 2015. Il est également identique aux autres jeux du studio. C’est à dire que vous serez amené à assister à des scènes plus ou moins cinématiques en exécutant des QTE au bon moment.

Simple, simpliste même, donc dur d’évaluer le gameplay sans partir dans une analyse très méta du style « le jeu est mieux quand on se place en scénariste et non en acteur en loupa volontairement des QTE pour s’approprier la narration ». Mais franchement, je ne suis pas sûr que ça vous passionne.

Côté gameplay, même constat, le jeu est identique à sa version de 2015.

Vous aurez aussi quelques phases de déplacement libre. Au cours desquels vous pourrez trouvez des totems montrant des prémonitions plus ou moins vagues pour vous indiquez les conséquences possibles de certains choix.

La mise en scène en revanche à évoluée. Puisqu’à beaucoup de moments, les plans fixes de l’original ont laissé leurs places à une caméra à l’épaule qui ajoute indéniablement un certain confort. Au détriment de la mise en scène peut-être, c’est vrai.

plus beau oui, mais c’est tout ?

Si jusqu’ici cet article aurais pu parler du jeu de 2015 vu que c’est en effet quasiment le même. C’est cette partie technique qui va le plus nous intéresser. Oui car ça n’aura échapper à personne mais ce remake mérite son titre étant donné que le jeu à été entièrement porté sur un nouveau moteur. Fini le Decima de Guerilla, bonjour l’Unreal Engine 5. Si le très populaire moteur d’Epic est un plaisir pour les yeux. Ce changement me fait tout de même hausser un sourcil pour plusieurs raisons.

Déjà, dur de comprendre le changement quand on vois les prouesses dont sont capable des jeux comme Death Stranding ou le magnifique Horizon Forbidden West. La technologie de Guerilla aurais tout à fait pu porter le jeu sur PS5 en gardant une patte plus fidèle à l’original.

Mais l’autre problème réside dans les quelques soucis techniques rencontrés. Comme de petits ralentissements, d’autant plus que le jeu ne propose pas les traditionnels mode performances et qualité, vous serez donc condamné à jouer à 30 fps. Un détail en ce qui me concerne. Mais je sais que beaucoup sont tatillons sur le sujet, et il faut dire que sur un jeu vieux de presque 10 ans dont la version PS4 tourne bien à 60fps, ils ont plutôt raison de l’être.

Dur de comprendre le changement de moteur, mais encore plus dur d’accepter les ralentissements et autres soucis techniques.

On pourra aussi noter quelques changements dans la Direction Artistique, en particulier en ce qui concerne les lumières. En particulier dans le premier chapitre, le jeu est beaucoup plus lumineux et reste dans des teintes très chaudes. Des teintes qui resteront dans le menu pause quand vous verrez le portrait de votre personnage. C’est certes bien joli. Mais je trouve quand même bien dommage de retirer ces teintes bleues très froide qui étaient parfaitement cohérentes avec l’ambiance glaciale du titre.

Le studio avais également annoncés des animations retravaillées dans certaines scènes. Ce qui contraste encore plus avec le mouvements robotiques de nos héros lors des phases d’exploration. L’animation de marche déjà pas folle à l’époque fait encore plus tache dans ce remake. Un autre problème mais qui tiens plutôt du doublage. C’est bien sûre la synchro labiale qui est sûrement la plus affreuse que j’ai pu voir depuis très longtemps, en particulier lors des séances chez le psy. Un constat un peu amère pour un jeu tout de même vendu au prix fort. Malgré une version PS4 dispo sur PS5 qui en plus se paye le luxe de mieux tourner.

Fiche d’identité du jeu

Note : 12/20

L’annonce d’un remake d’Until Dawn me laissais déjà dubitatif. Mais force est de constater que manette en main, les craintes étaient fondées. Si le jeu reste vraiment sympathique, en particulier à plusieurs avec du pop-corn et un petit plaid. C’est tout le travail de Remake qui est un peu décevant. Le jeu tourne moins bien que son aîné, la DA est un peu plus basique, les quelques ajouts sont bien maigre. Et le prix demandé est au moins 20 euros trop cher. Ce remake à quand même un petit goût de remaster difficilement recommandable même pour un nouveau publique. Surtout quand la version PS4 tout aussi sympathique est trouvable pour à peine 10 euros dans toute les bonnes boutiques…

Un goût de remaster « deluxe » encore plus prononcé quand on constate que le style même du jeu ne profiterais qu’assez peu de changement. Ou d’améliorations de gameplay qui le changerais en fait complètement ! Donc si l’histoire reste aussi bonne, que le gameplay ne change pas et que la refonte graphique rend le jeu plus beau mais moins fluide que son originale, la question de savoir à qui ce remake pourrais plaire est simple : pas grand monde. Surtout quand son principal argument, à savoir ses graphismes, sont vraiment assez beaux. Mais pas non plus au niveau des grosses sorties PS5 (y compris des remakes comme, au hasard, Demon’s Souls…)

Et je tiens à rappeler que la note ici sanctionnera le travail de remaking et la politique tarifaire qui l’accompagne. Car le jeu lui, reste une expérience sympathique que j’ai eu la chance de refaire dans de très bonne conditions.