Avis – The Walking Dead : Destinies, Un bon gros navet

Salut les zombies !

Vous souvenez vous de la fin des années 2000 et du début des années 2010 ? Une époque aujourd’hui un peu lointaine mais qui portait en elle un virus, celui des zombies.

Left4Dead, Dead Rising, l’apparition du mode zombie de Call of Duty, les films de zombies qui sortaient chaque années. Oui à l’époque, le zombie avait le vent en poupe. On en mangeait à toute les sauces, de la plus savoureuse à la plus indigeste. Et c’est dans cette époque sanguinolente qu’est apparue l’adoption télévisée de The Walking Dead.

Onze saisons et six séries spin-off plus tard, Flux Game Studio propose de revivre une partie de la série en faisant des choix différents. Un principe simple et intéressant, mais sera-t-il suffisant pour rendre le jeu bon ? Bienvenue dans cet avis sur The Walking Dead: Destinies.

CETTE VIE DERRIERE NOUS…

The Walking Dead Destinies vous met dans la peau de Rick Grimes à son réveil dans un hôpital de Géorgie en plein apocalypse zombie. Cela dit vous vous retrouverez vite aux commandes d’autres personnages dans plusieurs situations. Difficile d’en dire plus sans spoiler, étant donné que la trame suit celle des quatres premières saisons de la série en y apportant des changements selon vos choix… mais pas seulement. Mais nous y reviendront plus tard.

Le principal intérêt de ce jeu repose sur la fameuse destinée des personnages. Dont on décidera du sort au fur et à mesure de l’aventure. Un principe tout à fait sympathique et intéressant, mais qui tombe assez vite à plat pour plusieurs raisons.

La première ? Le rythme du jeu est extrêmement rapide. Vous verrez le générique en moins de six heures et les situations s’enchaînent quasi sans temps morts. Ce rythme effréné est d’autant plus dommageable que le jeu aurais pu soit ralentir et mieux développer son histoire. Ou alors le garder et nous faire parcourir toute la série. Arrivé au générique, on a vite un petit goût d’inachevé, de  » c’est tout ? « . L’autre gros problème repose justement sur les choix. Car faire survivre un personnage plutôt qu’un autre servira souvent à montrer que les scénaristes n’avaient aucune idée de ce qu’ils pouvaient en faire.

L’exemple que tout le monde attends et qui constituera un spoiler mineur car je ne rentrerais pas dans les détails : et si Shane survivais au lieu de Rick ? Et bien si le choix laisse songeur et à nourrit nombre de théories et de  » what if  » au fil des ans, l’exécution est tout simplement minable. Une fois Shane à la tête du groupe, le personnage perd toute sa saveur et sa personnalité. Puisqu’il se calque de toute façon sur la manière de faire de Rick. Les dialogues eux-mêmes en deviennent inconsistant avec un Shane qui passe du gros con violent, au gentil chef qui appelle Maggie Greene  » ma chérie  » sans raison.

Faire survivre un personnage plutôt qu’un autre servira souvent à montrer que les scénaristes n’avaient aucune idée de ce qu’ils pouvaient en faire.

L’absence de certains personnages se fera également remarquer. Qu’on parle d’un personnage central comme Andrea ou secondaire comme Otis, l’absence pousse à de nouveaux choix. Et du coup impossible pour le joueur d’essayer de faire une run  » fidèle  » à la série vu que sans Otis par exemple, le joueur sera obligé de provoquer la mort d’un autre personnage à la place. Oh et d’ailleurs si vous vous dites  » mais c’est qui Otis ?! « . Et bien il s’agit tout simplement de l’homme qui tire accidentellement sur Carl. Mais n’étant pas présent, Carl se prend tout simplement une balle sortie de nul part…

Le jeu part vraiment d’un postulat intéressant, mais n’arrive jamais à l’exécuter correctement. Et c’est sans parler de certains choix qui aboutiront à des conséquences presque stupides tant les personnages concernés réagiront de façon opposé à leur caractère. Et le tout n’est pas vraiment sauvé par le gameplay…

UNE VIE DE SOUFFRANCE

Continuons cet avis sur The Walking Dead : Destinies avec le gameplay. Dans un monde où il existe des dizaines de jeux de zombies se reposant tous sur le tronc commun de l’élimination de ces saletés mais en apportant des variantes (timer, co op, survie, etc…) TWD : Destinies fait le choix de la sobriété. Sobriété étant un terme poli pour désigner un gameplay simpliste et sans idée.

Votre personnage possède une barre d’endurance qui se vide alors que vous alternez entre attaques lourdes et légères. Vous vous mettez accroupi pour esquiver les hordes et c’est à peu près tout. Le seul point intéressant concerne l’arbre de compétences. Chaque personnage de votre groupe donne accès à des compétences qui seront communes au groupe entier.

Le système de compétences perd de l’intérêt quand on comprend qu’on est constamment arrosé de points de compétences.

Mais attention, si un personnage meurt, vous perdez l’accès aux compétences non achetés (mais vous les gardez si vous y avez déjà investi des points). Il faudra donc anticiper les situations à choix. Et investir au plus tôt dans les compétences des personnages que l’on aime le moins, ce qui pourra paraître surprenant notamment au début du jeu.

Mais même ce point perd en intérêt quand on comprend qu’on est constamment arrosé de points de compétences. Le tout est alourdi par des commandes qui ne répondent pas forcément au quart de tour. Et une lenteur générale assez pesante. Mais surtout, par le fait qu’il est très simple d’esquiver les combats et même l’infiltration en slalomant entre les zombies sans subir aucune pénalité vu que l’XP ne s’obtient pas en combat, et que les seuls moments où les personnages sont en danger sont les scènes de choix.

Un jeu auquel on n’as même pas vraiment besoin de jouer, sacré principe tout de même.

POURRI JUSQU’À L’OS

Démarrons la dernière partie de cet avis sur The Walking Dead : Destinies. Le dernier clou dans le cercueil de Destinies est bien sur sa partie technique. Tout le monde en a parlé, tout le monde est au courant. Mais disons le une fois de plus : le jeu est techniquement indigne du début de la PS3. De toutes mes expériences de ces dernières années, j’ai rarement vu un titre accuser un tel retard graphique. La PS4 faisait mieux à la sortie, la PS3 aussi.

Destinies semble être un de ces jeux qui avaient  » le cul entre deux gen  » et se reposait sur des moteurs vieillissants qui avaient fait les beaux jours de la PS2. Mais ces titres avaient souvent pour eux une avancée pour compenser cet aspect. Un monde ouvert gigantesque, un moteur physique très en avance, une liberté d’action poussée. Ce qui n’est pas le cas du titre qui fait donc moins bien qu’un jeu d’il y a 15 ans. Les textures sont plates, les décors très peu nombreux et répétitifs, les modèles de personnages sont datés, la barre des fps passe très souvent sous la barre des 12 images/seconde.

La technique est très pauvre, à même de dégoûter les fans les plus hardcore de la série de AMC.

En ajoutant à ça les cinématiques en mode diaporama, les doublages peu convaincants et les temps de chargement infini. On obtient là un cocktail sacrément salé à même de dégoûter les fans les plus hardcore de la série de AMC. Le climax du jeu voit d’ailleurs son intensité complètement démoli tellement le framerate baisse pendant les cinématiques qui sont pourtant des diapos ! Une véritable aberration technique comme on en a rarement vu. Le titre semble déployer tout les efforts du monde pour que rien ne marche complètement. Mais je me vois obligé de faire une sorte de pré-conclusion de cet avis de The Walking Dead : Destinies.

Nanarland ?

Parce que malgré tout ça, je n’ai pas passé un mauvais moment sur le jeu. Le gameplay est nul et classique, mais reste jouable. Les choix ont finalement peu d’impacts mais la courte durée de vie du titre nous pousse à les découvrir jusqu’à la fin. Et l’attachement tout relatif que j’ai pour les personnages de la série m’a donné envie d’expérimenter.

Mais il faut garder en tête deux éléments importants qui viendront nuancer cet avis : je ne suis pas un fan absolu de la série et je n’attendais rien du tout du jeu.

Impossible de qualifier le jeu de Nanar, car le soupçon d’amour est ensevelis sous un trop grand nombre de couche de médiocrité.

Et surtout Noopinho me l’a gracieusement obtenu sans que j’ai à dépenser le moindre sou. Donc même en ayant plutôt aimé le jeu, je suis obligé de le sanctionner tant il finit par transpirer le projet opportuniste qui surfe sur le succès de la série pour voler l’argent des fans qui en attendaient un bon jeu. J’aurais aimé le qualifier de Nanar. Mais le soupçon d’amour qu’il pourrait cacher est enseveli sous un trop grand nombres de couches de médiocrité pour mériter ce titre…

FICHE d’identité du jeu

Note : 6/20

TWD Destinies est une catastrophe. Il n’est ni un bon jeu Walking Dead, ni un bon jeu de zombie. Souffrant d’un manque flagrant d’ambition et surtout d’un aspect technique en retard d’au moins 15 ans, le jeu de Flux Game Studio à tout de l’arnaque organisée. Il n’a ni l’intérêt scénaristique des jeux de Telltale. Ni le fun d’un jeu de zombie classique et aucune audace dans sa mise en scène ou ses propositions. Il n’en reste qu’une sorte de plaisir coupable dont on profitera avec une énorme promotion, en se rappelant qu’avec une telle licence et un concept similaire, il y avait vraiment mieux à faire que cet espèce de faux jeu PS2 vendu pourtant 50€. Un sérieux concurrent à Gollum et Kong au titre de pire jeu de 2023.