Avis – Rise of the Ronin, un festin historique japonais
Bonjour petit Gaijin européen et bienvenue dans cet avis sur Rise of The Ronin !
Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur une exclusivité Playstation commandée au studio de la Team Ninja.
Rise of the Ronin est un jeu d’action-aventure disponible sur PS5 depuis le 22 mars 2024.
Si la Team Ninja nous a toujours habitués à des jeux avec un gameplay extrêmement exigeant inspiré des Souls, le studio a néanmoins réussi, au fur et à mesure, à se détacher de cette affiliation afin de proposer sa propre identité (déjà bien présente avant ce rattachement à la synergie des jeux de From Software).
Mais, est-ce que la dernière création de cette équipe réussit une nouvelle fois le pari ? Voyons voir ça.
Une identité japonaise bien définie
Team Ninja est un studio nippon historique avec un nom assez évocateur pour les fans de jeux japonais. Derrière des pépites avec un gameplay très pointu et un aspect gore omniprésent telles que Ninja Gaiden ou encore le très apprécié Nioh, le studio japonais a toujours entretenu un lien très fort avec l’histoire du pays du Soleil Levant.
Mêler des faits historiques à la magie du fantastique est une tâche très récurrente opérée par cette équipe de développement. Ce mélange sur la base d’histoires romancées se retrouve dans Nioh, Wo Long et même un peu dans Ninja Gaiden.
Mêler des faits historiques à la magie du fantastique est une tâche très récurrente opérée par cette équipe.
Avec cette commande du géant Playstation à la Team Ninja, le développeur a semblé vouloir approfondir cet objectif en proposant un jeu ressemblant à un périple historique jouissif pour tous les fans du Japon.
Le fan service dévoué à l’histoire du Japon
Qui de mieux pour parler d’un moment charnière dans l’évolution d’un pays qu’un studio lié à ce pays ? N’en déplaise aux Américains de SuckerPunch et leur jeu adoubé par le monde entier, Ghost of Tsushima. Pouvoir aborder l’histoire d’un peuple si autocentré avec une optique divertissante ne peut se faire avec une certaine légitimité que par les premiers concernés : les Japonais.
Si Ghost of Tsushima représentait à merveille le côté très florissant et idéalisé de la culture nipponne, Rise of The Ronin semble vouloir s’attarder un peu plus sur la réalité plus crue d’un pays en guerre contre le monde occidental.
Ici tout semble un peu plus réaliste, dans l’idée de se rapprocher un peu plus de ce que le Japon pouvait vraiment être à cette époque.
Si nous avons pu nous imprégner de la magie traditionnelle et un peu plus fantastique dans le monde de Ghost of Tsushima, ici tout semble un peu plus réaliste, dans l’idée de se rapprocher un peu plus de ce que le Japon pouvait vraiment être à cette époque, surtout dans les grandes villes.
La fin de l’ère Edo et la Restauration de Meiji
Comme chaque pays au passé fort, le Japon regorge d’un patrimoine extrêmement riche. Le jeu de la Team Ninja s’attarde sur plusieurs périodes ayant bouleversé la politique extérieure et intérieure de l’archipel. Impossible pour un Européen non spécialisé comme votre testeur du jour de réellement vous expliquer ces événements sans s’emmêler.
Gardons simplement en tête qu’il est ici question de l’ouverture du Japon au monde extérieur avec tout ce que cela implique (commerce, politique, guerre, armes…).
Si vous êtes prêt à admettre que toute cette bouillabaisse historique fait partie intégrante du jeu, alors Rise of the Ronin est une occasion parfaite pour en apprendre plus sur la généalogie du Japon.
Il est ici question de l’ouverture du Japon au monde extérieur avec tout ce que cela implique.
Pour réussir à vraiment comprendre et à s’immerger dans ce festin historique , il faudra lire, beaucoup lire. Le jeu est d’ailleurs littéralement un Wikipédia ambulant retraçant le rôle de chaque personnage rencontré. N’hésitez pas non plus à utiliser Google à côté pour en comprendre un peu plus sur les intrigues politiques compliquées de cette période.
Bien entendu, dans Rise of the Ronin, les protagonistes sont romancés, enjolivés, et ils ont tous un charisme à faire tomber les « weebs » que nous sommes. Pourtant, le fond et la forme témoignent d’un respect indéniable envers l’histoire du pays du Soleil Levant, ce qui constitue clairement un plaisir pour les historiens en herbe que nous sommes. D’ailleurs, même si votre héros a son propre arc scénaristique, cette narration est totalement anecdotique. Votre personnage est plus là pour être un observateur que réellement un décideur.
Les arts martiaux manette en main
Ok, ok, mais cette débauche d’histoire ne risque-t-elle pas de prendre le pas sur l’une des choses les plus importantes pour un jeu de la Team Ninja ? C’est-à-dire le Gameplay. Et bien, la réponse est que Rise of The Ronin est peut-être l’un des jeux les moins et aussi les plus aboutis du studio de ce côté-là. Alors, c’est évidemment très loin d’être un mauvais jeu, mais il ne demande clairement pas cette exigence inhérente à l’identité du studio.
La base du gameplay se base sur ce que le studio avait déjà expérimenté avec Nioh. Vous avez la possibilité d’équiper 3 postures sur votre personnage. Ces postures sont des styles d’arts martiaux à débloquer au fil de la progression. Il en existe un très grand nombre et chacune d’entre elles dispose de techniques secrètes à débloquer après avoir atteint un certain niveau de maîtrise.
Ce jeu est problament l’aventure la plus simple du studio depuis très longtemps.
Chaque adversaire signalera la posture la plus efficace à adopter afin d’en venir à bout, via une icône apparaissant à côté de sa barre de vie. Tout devient très mécanique et même si vous n’adaptez pas la bonne posture, ce n’est au final pas si contraignant que ça.
Car oui, ce jeu est probablement l’aventure la plus simple du studio depuis très longtemps (possibilité de choisir un mode de difficulté, aide de différents partenaires…). La richesse du gameplay est bien présente, mais ne demande cependant jamais de s’y attarder une fois que vous avez trouvé votre style préféré.
Point de désintérêt en monde ouvert
L’ensemble de l’évolution se fait en parcourant les différents mondes ouverts (3 grandes maps à explorer). Malheureusement, aucune innovation. La carte regorge de points d’intérêts à visiter et l’ensemble devient très vite redondant. Libérer des camps, explorer des lieux, tuer des fugitifs… C’est toujours la même chose.
L’intérêt d’explorer réside dans l’aspect loot de l’équipement. Il vous faudra très souvent dégoter de nouvelles armes et armures pour évoluer dans l’aventure. Le côté RPG est présent et cette exploration vous permettra d’augmenter les statistiques de votre personnage et de vos armes. Cette exploration se montre être l’un des gros points faibles du jeu. Nous avons l’impression d’être sur un jeu Ubisoft ou même sur le dernier Horizon…
La carte regorge de points d’intérêts à visiter et l’ensemble devient très vite redondant.
Et ce n’est d’ailleurs pas la beauté du jeu qui donnera envie d’explorer les différentes zones. Vous pouvez compter une vingtaine d’heures pour terminer l’histoire et plus du double si vous voulez explorer l’ensemble des points d’intérêts.
Ah, c’est ça le Japon ?
Au cours de cet avis, vous avez pu constater que nous nous attardions sur le côté un peu historique et réaliste des contrées japonaises. Eh bien, la Team Ninja semble avoir voulu spécifier que le Japon de la fin de l’ère Edo, ce n’est pas simplement des paysages idylliques avec des cerisiers en fleurs à foison.
On reconnaît clairement la technique en deçà du studio et les 3 mondes ouverts se ressemblent énormément. Le sentiment d’avoir déjà découvert tout ce que le jeu avait à montrer visuellement dans les 6 premières heures est réel.
On a le sentiment d’avoir découvert tout ce que le jeu a à montrer dès les 6 premières heures.
Pourtant, à de rares occasions, le jeu peut se révéler généreux et offre de vrais panoramas à faire rêver. Car dans ce monde rude où les samouraïs affrontent les méchants envahisseurs européens, il y a aussi une force culturelle à ne pas oublier.
Une histoire de choix
Anti ou pro shogunat ? C’est toute la question. Dans le dernier jeu de la Team Ninja, vous allez très souvent devoir prêter allégeance à une faction afin de montrer si vous êtes pour ou contre des décisions importantes quant à l’avenir du pays. Ne mentons pas… On se perd littéralement tout le temps au bout de la dizaine d’heures de jeu. Le jeu foisonne de personnages et vous allez devoir très souvent dire oui ou non à ceux-ci, à tel point que vous ne saurez plus si vous êtes pro ou anti shogunat.
Si vous ne savez plus où donner de la tête dans la narration, c’est normal.
Ces choix vous feront affronter ou non différents personnages, mais au final la structure reste très similaire. En bref, affronter des méchants dans une zone délimitée pour ensuite défaire le boss (parfois des doubles boss) qui est pro ou anti shogunat. Pour enfin recommencer en boucle jusqu’à la fin du jeu.
Finalement, si vous ne savez plus où donner de la tête dans la narration, c’est normal, car tout est question de trahison dans un trop-plein historique où vous allez de toute manière forcément vous perdre. Sauf si vous possédez un BAC +5 en histoire du Japon.
FICHE D’IDENTITé du jeu
Edité par | Sony Interactive Entertainment | Public | +18 |
Développé par | Team Ninja | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 22/03/2024 | Testé sur | PS5 |
Plateformes | PS5 | Temps de jeu | 35h |
POINTS POSITIFS | POINTS NÉGATIFS |
---|---|
Un récit historique complet pour les fans du Japon | Une technique visuelle à la ramasse |
Un gameplay d’une richesse ahurissante | Mais beaucoup trop peu exploité |
Jouissif manette en main | Open world à la Ubisoft (une tonne de remplissage répétitif et inutile) |
Note : 15/20
Team Ninja donne l’impression d’avoir voulu en faire beaucoup trop. À tel point que les développeurs se sont perdus dans leur jeu. Que ce soit dans son gameplay extrêmement complet ou dans son exploration, le jeu a tendance à nous perdre en donnant le sentiment aux joueurs de n’avoir aucunement besoin d’aller au bout des choses. Néanmoins, le plaisir de découvrir une période charnière du Japon et le côté jouissif des affrontements suffisent à faire de ce Rise of the Ronin une épopée nippone historique agréable.
Laisser un commentaire