Avis – Oblivion Remastered, miroir magique aux souvenirs figés

Avis – Oblivion Remastered, miroir magique aux souvenirs figés

Sorti pour la première fois en mars 2006, The Elder Scrolls IV: Oblivion s’est rapidement imposé comme un jalon important du RPG occidental. Moins austère que Morrowind, plus expérimental que Skyrim, le jeu a marqué une génération de joueurs avec son monde ouvert lumineux, sa liberté d’action presque totale et ses PNJ cultes … 

Leaké déjà depuis quelques mois, Oblivion Remastered est sorti directement après son annonce officielle le 22 avril 2025. Disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S, cette version remasterisée promettait de faire redécouvrir le royaume de Cyrodiil sous un nouveau jour sans jamais toucher à son fondement.

Je n’avais jamais mis les pieds dans Oblivion. Et c’est donc avec un œil neuf, curieux mais pas aveuglé par la nostalgie, que je me suis plongé dans cette version revisitée d’un grand mythe. Voici ce que j’en retiens.

Ce que Oblivion Remastered n’est pas

Lors de son annonce et de sa sortie dans la foulée, on aurait pu croire à une relecture ambitieuse. À un remake comme on en voit fleurir aujourd’hui capable de réinventer un classique. Mais non. Oblivion Remastered n’est pas cela. Ce n’est pas une refonte, ni une modernisation. C’est un lifting, une mise en beauté visuelle saisissante, oui, mais qui préserve intégralement le cœur, les forces comme les faiblesses, du jeu de 2006.

Techniquement, le travail graphique est admirable. Cyrodiil s’habille d’une lumière nouvelle, les forêts gagnent en beauté, les reliefs prennent vie et les villes respirent mieux. Il y a un vrai soin dans la direction artistique retravaillée et parfois, on s’étonne à simplement s’arrêter pour admirer le travail visuel.

Mais il faut aussi accepter le reste : l’animation des personnages est datée, les visages sont expressifs… à leur manière, et les combats restent raides et peu engageants. Le fameux système de progression, l’IA rudimentaire, tout est resté en l’état. Le moteur physique lui-même trahit son âge, avec ses bugs « historiques », toujours au rendez-vous, entre deux portes qui grincent et un PNJ qui s’énerve sans raison.

C’est un choix assumé : Oblivion Remastered ne cherche pas à transformer, il cherche à préserver.

avis Oblivion Remastered

Ce que Oblivion Remastered est vraiment

Et en cela, le jeu réussit quelque chose de rare : il reste exactement ce qu’il était, avec toute sa singularité. Pour moi, qui n’y avait jamais joué à l’époque, c’est une découverte brute, sans filtre nostalgique. Et ce que j’y trouve… c’est un RPG étonnamment vivant, malgré son âge.

Cyrodiil ne ressemble pas à Skyrim. C’est un monde plus lumineux, moins pesant, presque naïf dans sa représentation de la fantasy. Il y a une forme d’étrangeté, de légèreté parfois volontaire, souvent involontaire, qui donne au jeu un ton unique. Les dialogues, souvent simples, peuvent basculer dans l’absurde… Les quêtes secondaires prennent des chemins inattendus. 

Le système de guildes montre que le jeu savait déjà construire des arcs narratifs passionnants. Et cette liberté totale de pouvoir faire ce qu’on veut, dans l’ordre qu’on veut, sans être tenu par la main a encore aujourd’hui quelque chose de rafraîchissant. Même si le jeu ne modernise rien, il exprime encore cette générosité d’écriture et cette envie de tout offrir au joueur, quitte à parfois le perdre un peu en route.

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Une VF absente, mais une communauté présente

Bethesda a beau avoir connu un lancement largement salué avec ce remaster, la version 2025 de Oblivion n’est pas exempte de critiques. L’un des points les plus discutés : l’absence totale de doublage français. Une décision surprenante, surtout quand on sait que la version originale de 2006 proposait une VF complète, très appréciée pour sa tonalité singulière et son identité marquée.

Heureusement, comme souvent avec les jeux Bethesda, la communauté est venue combler les manques. Et ici, c’est le groupe FrenchyBlivion qui a pris les choses en main. Grâce à leur travail, la VF originale a été réintégrée dans le remaster. Le mode couvre l’essentiel du jeu, y compris les quêtes principales et permet de retrouver les voix emblématiques qui ont marqué les joueurs d’époque.

Il reste néanmoins un point à noter : certaines quêtes inédites ajoutées dans le remaster n’ont jamais été doublées en français, et donc ne sont disponibles qu’en VO. Mais là encore, la passion ne faiblit pas : le collectif FrenchyBlivion a même lancé un casting communautaire pour proposer un doublage maison de ces contenus inédits, dans le respect du ton et de l’esprit d’origine.

Pour les intéressés, ou ceux qui souhaiteraient simplement installer ce mode indispensable, toutes les informations pratiques se trouvent sur leur Discord : https://discord.com/invite/EsXZdDJabz

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Un regard neuf sur un ancien monde : La vision d’un nouveau joueur

Mais le jeu révèle ses limites… pour un joueur d’aujourd’hui. Si comme moi, vous avez découvert The Elder Scrolls par Skyrim, revenir en arrière est un vrai choc. L’open world est vaste, mais souvent peu dense. Certains donjons se ressemblent, les grottes sont nombreuses, mais répétitives et la manière de guider le joueur est très différente des standards actuels.

Il y a un sentiment d’éparpillement. D’archaïsme, parfois. Beaucoup de zones semblent exister pour elles-mêmes, sans promesse de récompense claire. Et pourtant… cette approche a quelque chose d’agréable. On explore sans but précis et ça redonne une valeur au simple fait d’errer. À condition d’être patient. 

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L’avis de Noopinho: Quand la nostalgie parle aux anciens joueurs

Coucou, c’est moi, Noopinho.
Contrairement à Rem, j’ai une histoire un peu particulière avec Oblivion. Je l’ai découvert en 2008, un été gravé dans ma mémoire. J’y ai joué chez un ami, un ami qui n’est malheureusement plus là aujourd’hui. Je ne vais pas tomber dans le mélo, mais ce contexte compte.

Cet ami avait une PS3, moi juste un vieux PC et une PSP. Et cet été-là, avant de partir en vacances, il m’a prêté sa console. Une bénédiction. Parmi les jeux, GTA IV bien sûr… et The Elder Scrolls IV: Oblivion, ce jeu qui m’intriguait tant.

Je me suis vite laissé happer. Cette liberté, cet univers crédible, magique, accrocheur. J’ai enchaîné les quêtes, exploré sans relâche. En deux semaines, j’avais déjà englouti des dizaines d’heures, et une fois terminé, je n’avais qu’une obsession : revivre une aventure aussi marquante. Ce fut Fallout 3, puis New Vegas, mais c’est une autre histoire.

Je vous raconte tout ça parce que mon regard est forcément biaisé : revoir Oblivion sublimé sous Unreal Engine 5, c’est un rêve d’ado qui se concrétise. Oui, je vois bien aujourd’hui ses faiblesses : des donjons répétitifs, des combats datés, mais malgré tout, c’est une de mes madeleines de Proust.
Si comme moi, vous l’avez aimé à l’époque, vous ressentirez forcément quelque chose en le parcourant à nouveau.

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Fiche d’identité du jeu

  Edité parBethesda Softworks  Public+16
  Développé parVirtuos et Bethesda Game Studios  Fourni par l’éditeurOui
  Date de sortie22/04/2025  Testé surPC
  PlateformesPC, PS5 et Xbox Series  Temps de jeu/

POINTS POSITIFS

POINTS NÉGATIFS

Une refonte visuelle soignée et respectueuse de l’original Un gameplay resté dans son jus, peu fluide et rigide
Un monde ouvert, libre, vaste et encore agréable à explorer Des mécaniques datées qui demandent de la patience
L’humour et une ambiance unique Un monde parfois trop vide ou répétitif dans sa structure
Un système de progression et d’interface peu intuitif

Note : Nostalgie/20

Oblivion Remastered ne ment pas. Il ne prétend pas être autre chose qu’un retour soigné d’un RPG culte. Il met en valeur sans maquiller, il ravive sans réécrire. C’est une restauration, pas une transformation. Pour les joueurs de l’époque, ce sera un voyage chargé d’émotion, de souvenirs et de sourires devant certaines scènes inchangées. Pour ceux qui, comme moi, le découvrent aujourd’hui, c’est une plongée dans le passé, dans un monde qui ne s’est pas adapté à notre époque. Et c’est justement là que réside sa valeur : dans cette authenticité brute, parfois rugueuse, mais sincère jusqu’au bout.

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