Avis – Inhuman Resources : A Literary Machination, une plongée glaçante dans le monde du travail

Avis – Inhuman Resources : A Literary Machination, une plongée glaçante dans le monde du travail

Salut à tous, et bienvenue dans cet avis sur Inhuman Resources : A Literary Machination !

Vous savez, je ne suis pas un grand lecteur. Dans le sens où je n’ai pas lu énormément de « classiques » et que je n’ai pas un temps fou à consacrer à la lecture. Malgré tout, je dévore chaque année des ouvrages sur le jeu vidéo, comme les super livres de Jason Schreier ou encore des romans adaptés de mes titres favoris.

Dans la littérature plus classique, il y en a bien un qui m’a marqué, c’est 1984 de Georges Orwell.

Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que Inhuman Resources: A Literary Machination est un jeu qui m’a immédiatement rappelé cette ambiance dystopique, paranoïaque, pesante. Développé par Finnegan Motors, un studio issu de la collaboration entre le collectif Indie Asylum et la maison d’édition québécoise Éditions Alto, ce jeu hybride flirte constamment avec la frontière entre roman interactif et satire sociale.

L’inquiétude au bout du clic

Dans Inhuman Resources, vous incarnez un nouvel employé de la troublante entreprise SMYNARCORP. Vous allez décrocher ce travail un peu par hasard, après avoir traversé une période compliquée, sans emploi ni véritable but.

Dès votre arrivée dans les locaux, un malaise s’installe. Derrière les sourires de façade, l’entreprise cache quelque chose de profondément dérangeant. Tout transpire la froideur, la déshumanisation, et surtout une peur presque religieuse de la hiérarchie. Une hiérarchie incarnée de façon glaçante par Obuya Burgard, un personnage aussi massif que lugubre.

L’histoire accroche, intrigue, inquiète.

Plus vous progressez, plus l’horreur s’installe. Je préfère rester vague pour ne pas gâcher la surprise, mais disons que la dystopie est bien là, et que la comparaison avec 1984 n’est pas faite à la légère. On sent un véritable soin d’écriture, avec une narration prenante de bout en bout. L’histoire accroche, intrigue, inquiète… Et le plus impressionnant, c’est que ce climat anxiogène est créé presque uniquement par du texte. Un vrai tour de force.

Et puisque l’essentiel du jeu repose sur cette lecture, parlons maintenant de la manière dont Inhuman Resources nous fait « jouer ».

avis Inhuman Resources : A Literary Machination

Lire, choisir, assumer

La principale originalité du titre, c’est qu’il se déroule presque comme « un livre dont vous êtes le héros ». Toute l’histoire se raconte en effet à travers des lignes de texte et de dialogues. Avis donc aux allergiques à la lecture : ce jeu n’est clairement pas pour vous.

Mais lire ne suffira pas : il faudra aussi faire des choix. Des choix qui influencent non seulement le déroulé de l’histoire, mais aussi les objets que vous aurez à disposition, ou encore les caractéristiques de votre personnage. Malheureusement, sur ce dernier point, je n’ai pas ressenti d’impact majeur. Il faudra que je teste d’autres embranchements pour voir s’ils réservent plus de surprises.

L’absence de sauvegarde automatique nous pousse à assumer nos choix.

Cela dit, relancer une partie n’est pas si simple. Le jeu ne permet pas de sauvegarde manuelle : il utilise un système de sauvegarde automatique. Impossible donc de revenir en arrière si une décision ne vous plaît pas. Et franchement ? Je trouve ça pertinent. Cela nous pousse à assumer nos choix, même quand les conséquences ne sont pas celles qu’on espérait.

Enfin, le jeu tente d’introduire un peu de variété avec quelques « mini-jeux » qui viennent casser le rythme de la lecture. Je préfère ne pas trop en dire, ils sont rares et leur découverte fait partie du plaisir. L’intention est louable, mais leur exécution m’a paru un peu bancale. Je salue l’effort, sans être totalement convaincu.

avis Inhuman Resources : A Literary Machination

Le diable est dans les détails

Pour voir défiler le générique final de l’aventure, il m’a fallu 6h30. J’ai trouvé que c’était parfaitement dosé. On n’a pas le temps de s’ennuyer, et peut-être que plus long, l’aventure aurait perdu un peu de sa saveur.

Côté esthétique, le jugement est un peu délicat : comme je l’ai dit plus tôt, on est avant tout face à une aventure textuelle. Malgré cela, il faut souligner le soin apporté à l’interface, aux différents menus, ainsi qu’aux portraits des personnages, tous réalisés avec une vraie classe.

Il fait souligner le soin apporté à l’interface.

Mention spéciale au changement d’ambiance visuelle : certains moments bien angoissants font basculer tout l’écran dans un rouge oppressant. C’est simple, mais redoutablement efficace.

Concernant le son, le titre se contente de l’essentiel, mais le fait également très bien. Pas de doublage ici, mais chaque personnage a droit à une petite onomatopée presque simiesque qui apporte un brin de personnalité. Les rares bruitages, eux, viennent ponctuer avec justesse les passages les plus creepy.

Fiche d’identité du jeu

  Edité parIndie Asylum  PublicNC
  Développé parFinnegan Motors  Fourni par l’éditeurOui
  Date de sortie16/04/2025  Testé surPC
  PlateformesPC  Temps de jeu6h30

POINTS POSITIFS

POINTS NÉGATIFS

Une histoire prenante et bien écrite Des choix qui semblent finalement peu impactants
Une ambiance angoissante, parfois franchement dérangeante Des mini-jeux peu convaincants malgré une bonne intention
La sauvegarde automatique qui oblige à assumer ses choix Peu d’interactions en dehors du texte
Un design sobre et épuré
Une approche narrative originale et rafraîchissante
Des personnages marquants

Note : 15/20

J’ai été surpris par Inhuman Resources: A Literary Machination. Oui, tout n’est pas parfait – certains choix manquent d’impact, les mini-jeux sont discutables – mais j’ai vraiment été happé par son ambiance pesante et ses thématiques sombres, presque dérangeantes. C’est un ovni narratif, à mi-chemin entre le visual novel et le roman interactif, qui assume pleinement son style minimaliste. Il ne plaira pas à tout le monde, c’est sûr. Mais si vous aimez les expériences qui sortent des sentiers battus, qui vous forcent à réfléchir et à assumer vos décisions, alors ce jeu mérite clairement qu’on lui laisse sa chance. À condition, bien sûr, de savoir dans quoi on s’embarque.

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