Avis – Indiana Jones et le cercle ancien (PS5), Le meilleur film de la saga

Lorsqu’on évoque Indiana Jones, les images affluent : le fouet qui claque, le chapeau qui vole, les temples piégés, les poursuites, et cette musique iconique qui fait battre notre cœur d’enfant. En adaptant cette légende au format vidéoludique, MachineGames s’est attaqué à un mythe. Et contre toute attente, ils l’ont non seulement respecté… ils l’ont transcendé.

D’abord annoncé comme une exclusivité Xbox et PC, Indiana Jones et le Cercle ancien débarque enfin sur PlayStation 5, et c’est peu dire qu’il y était attendu. Le résultat ? Une œuvre généreuse, imparfaite, mais passionnée, qui flirte avec le grand cinéma interactif.

Rejouer sur PS5 ? Oui, et sans regret

Petite précision : j’avais déjà parcouru l’aventure sur PC lors de sa sortie initiale. Et si l’expérience m’avait déjà marqué à l’époque, je dois reconnaître que la version PS5 n’a absolument pas à rougir de cette comparaison. Bien au contraire. L’optimisation sur la console de Sony est d’une fluidité exemplaire et tourne à 60 FPS, même sur une PS5 classique ! Le confort de jeu est total.

L’optimisation sur la console de Sony est d’une fluidité exemplaire.

Ce n’est évidemment pas au niveau d’un PC avec une configuration plus puissante,et forcément plus coûteuse, mais c’est une expérience parfaitement maîtrisée, qu’il serait dommage de manquer si vous ne jouez que sur console.

Plus qu’une adaptation, un véritable épisode de la saga ciné

Ce nouveau volet ne se contente pas de coller à l’univers des films. Il l’incarne avec une sincérité désarmante. On ne joue pas à un « jeu Indiana Jones », on vit une aventure Indiana Jones, avec tout ce que cela implique : de l’action, de l’exploration, de l’humour, du danger, et cette petite pointe de maladresse qui rend le héros si attachant.

Le tout est habillé d’un rythme maîtrisé.

Le scénario s’inscrit dans la droite lignée des grandes épopées archéologiques, entre chasse au trésor millénaire, sociétés secrètes et mysticisme antique. Le tout est habillé d’un rythme maîtrisé, qui alterne intelligemment entre séquences spectaculaires et passages plus contemplatifs, dans des décors somptueux à explorer.

Un monde à arpenter, à scruter, à déchiffrer

Chaque lieu traversé est une carte postale d’aventure. De la jungle luxuriante d’Amérique du Sud aux catacombes poussiéreuses du Vieux Continent, les environnements sont vastes, variés et truffés de secrets. On se surprend à ralentir le pas, à s’arrêter pour lire une vieille inscription murale ou examiner un artefact à demi enseveli sous la mousse.

Chaque lieu traversé est une carte postale d’aventure.

Le jeu ne brille pas par la taille de ses zones, mais par leur densité et leur volonté de raconter une histoire dans chaque recoin.

De la matière grise bien utilisée

Sans jamais tomber dans l’abstrait ou le frustrant, les énigmes sont intégrées avec finesse au level design. Mécanismes antiques, langues oubliées… Elles exigent d’observer, de réfléchir et parfois même de revenir sur ses pas avec de nouvelles connaissances. Un vrai plaisir pour l’esprit, qui renforce l’immersion dans la peau d’un véritable archéologue.

Les énigmes sont intégrées avec finesse au level design.

Précisons tout de même que le jeu reste accessible à tout le monde, sans jamais se la jouer « puzzle game » élitiste.

Du chaos orchestré avec humour et inventivité

Là où le jeu surprend à bien des égards, c’est dans son système de combat résolument « à l’ancienne », mais franchement amusant. Si les fusillades sont présentes, Indiana Jones ne cherche pas à rivaliser avec les standards actuels du genre. Il préfère l’improvisation, la débrouille, le système D.

Ici, tout peut devenir une arme : une poêle oubliée, un balai qui traîne, une bouteille, un vase, un tabouret. Chaque affrontement devient un petit théâtre de l’absurde où l’on frappe, esquive, trébuche parfois — mais toujours avec le panache d’un héros qui refuse de se prendre trop au sérieux.

Un bac à sable déjanté, fidèle à l’esprit parodique et bricolé de la saga.

Et c’est là que le génie opère. L’IA ennemie est… disons-le franchement : catastrophique. Mais plutôt que de nuire à l’expérience, cette faiblesse devient une source de fun : voir un soldat se cogner dans un mur ou se faire assommer par un coup de balai mal maîtrisé, c’est du pur Chaplin version pulp. Un bac à sable déjanté, fidèle à l’esprit parodique et bricolé de la saga.

Voyage, voyage

D’un point de vue visuel, Indiana Jones sur PS5 fait honneur à la machine. Jeux de lumière dans les grottes, couchers de soleil sur des ruines lointaines, tempêtes de sable en approche… tout participe à cette ambiance d’aventure cinématographique.

D’un point de vue visuel, Indiana Jones sur PS5 fait honneur à la machine.

Mention spéciale à la bande-son orchestrale, qui évoque les grandes heures de John Williams sans jamais sombrer dans le pastiche. Et bien sûr, la version française est impeccable. La voix d’Indy (Richard Darbois lui-même) est un vrai plaisir pour les fans, avec un doublage expressif et soigné.

Fiche d’identité du jeu

Note : 16/20

Indiana Jones et le Cercle ancien n’est pas un simple jeu d’action-aventure. C’est une lettre d’amour à un héros qui a bercé des générations. C’est aussi un manifeste : celui de l’aventure pour l’aventure, sans cynisme, sans ironie forcée, avec juste ce qu’il faut d’humour, de maladresse et de panache. Avec ses énigmes bien pensées et accessibles, ses décors somptueux, son gameplay débrouillard et son ambiance digne des plus grands films, il parvient à surclasser certains volets cinématographiques de la franchise (soyons honnêtes : certains films sont clairement surcotés). Alors, si vous avez déjà rêvé d’enfiler un chapeau, de claquer un fouet et de courir après l’histoire, ce jeu est fait pour vous. Car au fond, l’aventure n’est jamais loin.