Avis Gloomy Eyes, quand l’horreur cosy devient un régal visuel

Avis Gloomy Eyes : Paru le 12 septembre 2025, Gloomy Eyes est l’adaptation d’un triptyque d’animation VR d’Arte sorti en 2020 sur les casques Meta Quest.

Dans un monde plongé dans une nuit éternelle et déchiré par le conflit entre vivants et morts-vivants, une faible lueur d’espoir scintille encore dans le coeur de deux âmes si particulières. Gloomy Eyes raconte l’histoire de Gloomy, un adorable garçon zombie et de Nena, une humaine espiègle, qui défient les règles en faisant équipe et en se lançant dans une quête pour ramener la lumière du jour.

Une collaboration pour un joueur unique

Le jeu se constitue de 14 chapitres où chaque scène amène un petit lot d’énigme. Dans chaque chapitre, il faut progresser dans un lieu clos en prenant en compte les particularités de chacun : Gloomy doit éviter la lumière, Nena ne doit pas s’approcher des zombies au risque de se faire manger.

De même, chaque personnage a des caractéristiques précises : Gloomy utilise ses muscles et déplace les objets lourds, tire avec des briques. Nena actionne les boutons ou peut sauter une courte distance.

Gloomy Eyes séduit à tout âge en combinant énigmes simples, personnages complémentaires et une coopération fluide qui transforme chaque chapitre en aventure unique.

Alors qu’au début, chaque personnage évolue seul, leur rencontre vient ajouter une nouvelle fonctionnalité pour le joueur : la coopération. Il faut alors alterner entre les deux personnages pour progresser. On retrouve ici la dynamique des jeux Lego, lorsque l’on joue en solo ; ou encore Little Nightmares II en bien plus accessible et moins terrifiant.

Bien que les énigmes soient simples, il est nécessaire de faire preuve d’observation, anticiper certains déplacements ou enchainer des actions dans un ordre précis.
C’est en ce point que Gloomy eyes est un jeu qui peut séduire à tout âge : la simplicité de la progression en fait un jeu accessible mais l’observation et la logique peuvent aussi séduire des joueurs plus aguerris.

La beauté macabre

A la manière d’un clair-obscur romantique ou d’un oxymore baroque ; la ligne graphique du jeu met en opposition deux mondes où les ténèbres cherchent la lumière. L’univers onirique est accentué par des petites cinématiques où s’entremêlent ombre et éclat.

Entre lumière et ombre, Gloomy Eyes offre un univers fantasmagorique où chaque regard et chaque décor racontent une histoire, rappelant Tim Burton et Laika

Dans le choix même des yeux des personnages, la dualité ombre/lumière est flagrante : Gloomy, mort vivant, a les yeux pleins de vie, deux belles sphères brillantes. Tandis que les yeux de Nena sont deux ronds très noirs, à travers lesquels on voit la tristesse de son existence.

La lumière flamboyante et l’ombre dévorante s’allient pour offrir un monde fantasmagorique qui n’est pas s’en rappeler celui de Tim Burton ou encore les studios Laika. Les yeux de Nena rappellent ceux de la famille de Coraline dans le monde parallèle ; tout comme le passage dérobé dans la chambre de Nena fait clin d’oeil à la petite porte fermée par laquelle passe Coraline.

La voix du narrateur accompagne l’univers sous des airs de conte poétique pour enfant mais nous délivre un discours sous-jacent de la différence qui effraie et que l’on rejette. Un monde où deux enfants montrent que l’espoir, l’acceptation et l’entraide permettent d’accomplir des miracles.

Le diorama

Chaque chapitre est constitué d’un lieu unique, clos que l’on peut découvrir sous un format 3D. En effet, chaque niveau est un diorama rotatif dont les décors macabres et enchanteurs permettent une exploration sous différents angles.

Cette vue est aussi appréciable pour parer les choix d’angles de caméra faits par les développeurs qui ne permettent pas toujours une visibilité optimale. Dans un jeu où la coopération est primordiale, la vue diorama permet d’anticiper et de trouver la résolution de certaines énigmes en permettant d’avoir une vue d’ensemble sur certains mécanismes à actionner.

Présentant pourtant des graphismes simples, les dioramas permettent de mettre l’accent sur la complexité de création des niveaux où chaque détail a sa place. Les textures et reflets sont loin d’être réalistes mais cela n’enlève rien à la profondeur du décor qui se veut être des tableaux mêlant émerveillement et inquiétude.

Chaque niveau, un diorama rotatif, invite à l’exploration et à l’observation, mêlant détails enchanteurs, complexité des énigmes et immersion sonore grâce à une narration captivante

L’univers sonore est aussi soigné que les dioramas : la voix du narrateur est envoûtante (bien que seul l’anglais soit disponible) et le mélancolisme des musiques renforce l’équilibre entre inquiétude et chaleur.

Je conseille de jouer avec un casque pour accentuer l’immersion grâce aux bruitages discrets et profiter au maximum de la voix du fossoyeur dont on peut saluer l’interprétation.

avis Gloomy Eyes : Fiche d’identité du jeu

Note : 18/20

Adapte de l’univers Tim Burton, je ne pouvais passer à côté de ce jeu. J’ai apprécié la durée de vie du qui permet d’en profiter sans pour autant s’en lasser. Les détails qui accompagnent le lore m’ont séduite : la voix du fossoyeur que l’on peut s’amuser à chercher sur chaque diorama, car oui, il est toujours présent. De même que son corbeau qui n’est jamais loin et dont les cris nous accompagnent. Suivre les lucioles a aussi un côté enfantin qui m’a vraiment séduite. C’est un jeu dans lequel on s’aventure avec plaisir, sans crainte de jumpscare tout en côtoyant le macabre. Un parfait jeu à découvrir en famille à l’approche d’Halloween !