Avis – Dynasty Warriors : Origins, un nouveau départ pour le maître du Muso ?

Avis – Dynasty Warriors : Origins, un nouveau départ pour le maître du Muso ?

Bonjour à toutes et tous et bienvenu dans cet avis sur Dynasty Warriors : Origins !

Sept ans après le dernier épisode numéroté, Origins, sorti le 17 Janvier 2025 sur PC, PS5 et Xbox Series, le titre tente de raconter l’histoire des Trois Royaumes en apportant des nouveautés à sa formule. Ce n’est pas la première fois que la série tente une refonte, reste à savoir maintenant si l’essai sera cette fois plus concluant…

Trois royaumes et pas de maison

Dynasty Warriors : Origins nous place une nouvelle fois en pleine crise dans la Chine Antique. Alors que le gouvernement est corrompu et que le peuple meurt de faim, les révoltes éclatent un peu partout. Les tensions politiques et les crises successives pousserons certains guerriers à sortir du lot pour tenter d’unifier la Chine. Ce qui mènera à la création des fameux Trois Royaumes de Wei, Wu et Shu. Comme depuis plus de 20 ans maintenant, Dynasty Warriors nous raconte une énième fois la même histoire de lutte de pouvoir entre seigneurs et forcément on pourrais craindre à la redite ou bien s’interroger sur l’intérêt de nous raconter encore une fois cette histoire, mais ça serais négliger deux ponts essentiels de cet opus.

Premièrement, la « Romance des Trois Royaumes » est une histoire passionnante, pleine de personnages attachants et héroïques et de situation intrigantes. Le tout est construit autour d’histoires dans l’histoire assez riches pour peu qu’on prenne le temps de s’y intéresser.

La « Romance des Trois Royaumes » est une histoire passionnante.

Et deuxièmement, Origins prend le parti de raconter cette histoire au travers des yeux d’un nouveau personnage quasi muet et anonyme (pratique). Dont le but sera de trouver un héros capable de sortir le pays du chaos et de l’accompagner vers la victoire. On sera donc amener à interagir et aider tout les plus grands héros afin de décider qui méritera notre soutien dans les guerres à venir.

L’une des choses qu’on pourrais reprocher à notre nouveau protagoniste, c’est d’être plus ou moins l’élu. Tout le monde l’adore et se l’arrache, les femmes tombent sous son charme et les hommes l’admirent. Cette écriture un peu cliché m’as un peu dérangé au début avant de me rendre compte de la logique derrière ce choix. Oui, tout le monde nous apprécie car on apprend à les connaître dans une période où tous sont plus ou moins alliés, nos prouesses au combat force le respect, mais surtout, le fait d’être aimé de tous nous pousse aussi à plus ou moins tous les aimer, surtout si on découvre la série avec cet opus. Le but final étant de rendre le choix du royaume à soutenir plus difficile. Enfin tout ça reste quand même très forcé par moment et l’impression d’être le seul bon parti de Chine est souvent absurde…

avis Dynasty Warriors : Origins

Narration en dent de scie

Toujours dans cette optique de rendre le choix de royaume difficile, la plupart des personnages ont été « adoucis » par rapport à leurs précédentes versions. A part les personnages pleins d’honneurs qui eux restent fidèles à eux-mêmes, les plus vicieux sont devenus au moins sympathique afin de pousser les joueurs à sympathiser avec eux. Ce choix permet aussi de remettre les choses en perspective en brouillant la notion de bien ou mal. Ce qui à toujours été une force de la série vue la multiplicité des points de vus proposés.

Ce choix permet aussi de remettre les choses en perspective en brouillant la notion de bien ou mal.

Malheureusement tout ça passe par des heures de dialogues en champs/contre-champs assez plat qu’on aura vite fait de passer pour les personnages qui nous intéressent le moins. Dommage quand on vois l’effort apporté sur cette narration de ne pas avoir suivi sur l’écriture et la mise en scène des phases hors batailles.

Sans oublier que les rares choix proposés dans les dialogues n’en sont pas vraiment, n’ont pas d’incidence sur la discussion ou sur l’évolution de votre relation avec votre interlocuteur. Encore plus dommage quand on se rend compte que le personnage que l’on incarne est réellement spectateur de l’action et que son histoire n’est qu’un prétexte pour nous offrir un point de vue « extérieur » au conflit. Un spectateur qui serait quand même l’élu rappelons le.

World map 1997

Les phases de gameplay peuvent être rangées en deux catégories. La première étant dédiée au développement de votre personnage, de ses relations et de l’avancement du scénario. Vous vous déplacer sur une sorte de World Map qui rappellera des jeux comme Final Fantasy 7 (oui, l’original) avec votre personnage gigantesque qui explore un monde miniature pour voyager de ville en ville. Et ce choix me semble extrêmement pertinent dans le sens où la série à déjà tenté le passage en Open World en se cassant les dents. Ce système permet de se balader un peu entre les objectifs secondaires, de ramasser quelques matériaux ou d’accepter de rencontrer quelques personnages sans pour autant tomber dans le piège d’un monde trop grand et difficile à remplir. Ici on se concentre sur l’essentiel et l’efficace.

La World Map permet un peu de casser la monotonie habituelle de la série.

Et simple et efficace, ça l’est, car les villes sont en fait des menus, pareil pour l’auberge, les matériaux sont au nombre incroyable de un (1) et il vous suffit de cliquer dessus pour les ramasser. L’utilisation de ces matériaux ne donne pas accès à un système de craft. Mais juste à un système de gemmes qui s’améliorent aléatoirement (bien qu’on puisse influencer l’amélioration dans certains cas) et tout paraît très optionnel vu que le craft n’apporte rien d’essentiel et que la plupart des armes seront trouvés en combat. Certains diront que toute cette World Map est superflue dans ce cas, mais je pense qu’elle participe un peu à casser la monotonie habituelle de la série qui se concentre sur un enchaînement de batailles. Tout le monde ne sera pas d’accord, mais personnellement, j’ai bien aimé.

Et l’autre phase, ce sont bien sûr les batailles…

armee d’un seul homme

Les affrontements, le nerf de la guerre et la spécialité de la série, se divisent en plusieurs catégories. D’abord les escarmouches, rapide et très simple avec un seul objectif. Les missions, plus variées qui vont de l’escarmouche de plus grande envergure à la petite bataille (résister à un état de siège, escorter une cible, capturer toutes les bases d’une map…) et enfin les batailles à grande échelle.

Dans ces batailles qui font office de missions principales, les fans et habitués de la série ne seront pas dépaysés. On débarque sur un champs de bataille, on capture des bases, on défend des officiers alliés en éliminant des officiers ennemis et en remplissant divers objectif en massacrant des hordes de soldats.

La recette classique donc, mais légèrement remanié dans cet opus. En effet depuis toujours, la base pour remporter une bataille n’est pas de massacrer des centaines de soldat, mais bien de s’occuper des officiers adverses en protégeant les siens. Et des ajustements de gameplay plus que bienvenu ont été apportés. En plus du traditionnel combo attaque légère/lourde et des capacités spéciales apparut depuis quelques épisodes, le système de combat s’est enrichi d’un système de parade parfaite, d’esquive et de contre qui change la dynamique des affrontements. Les ennemis se défendent bien mieux et il faudra vraiment faire attention à ce qu’on fait face à plusieurs officier.

Même si les nouveautés apportées sont relativement simples, elles rendent le gameplay beaucoup plus engageant.

La série n’a jamais été très difficile, et même si elle reste assez simple dans Origins, la formule fait que je me suis très souvent retrouvé avec ma barre de vie dans le rouge tellement j’ai été surpris par cette approche. Niveau arsenal vous aurez en tout dix types d’armes à débloquer pour varier les plaisirs, en sachant qu’elles auront chacune leurs petites subtilités histoire de justifier un style de jeu plutôt qu’un autre. Le choix d’un arsenal réduit au profit d’une meilleure cohérence, même si on pourra regretter un peu la diversité et l’excentricité à laquelle la série nous avais habitué jusqu’ici.

Et même si les nouveautés apportés sont relativement simples, elles rendent le gameplay beaucoup plus engageant, en poussant à faire attention et à observer ses ennemis, chose totalement inutile par le passé. Notez d’ailleurs que la fameuse jauge Musou qui permet de lâcher une énorme attaque une fois pleine, ne se remplit plus automatiquement lorsqu’on est dans le rouge. Raison de plus pour être prudent tout le long d’un combat.

Mais si vous perdez, pas de panique, le jeu vous propose de recommencer une bataille à partir de n’importe quel checkpoint activé. Vous pourrez aussi voir un résumé dynamique du combat pour voir où tout à commencer à capoter et ainsi repartir serein en adaptant vos priorités. Pratique!

Epique ou rien

Si la mise en scène des dialogues a au moins 10 ans de retard, celle des batailles a eu le droit à une attention toute particulière. La caméra est en effet plus rapprochée et dynamique, les soldats alliés sont aussi nombreux que les ennemis ce qui donne vraiment une envergure plus forte aux affrontements. Vous serez aussi accompagné par des gardes, une petite troupe permettant de lancer des actions spéciales via une sorte de « vision d’aigle ». Ordonnez de défendre une position ou lancez de petites charges avant d’entrer dans une base ou mettez vous en hauteur pour lâcher une volée de flèches sur une troupe perdue. Tout ces petits moments participent à une évolution de la série en nous remettant au sein d’une armée, ce qui est très agréable après 20 ans passer à charger en solo des bases de 1300 personnes.

Si la mise en scène des dialogues a au moins 10 ans de retard, celle des batailles a eu le droit à une attention toute particulière.

Et en parlant de charge, il s’agit sûrement du meilleure élément des batailles, mais je vais rentrer dans les détails. Après avoir accomplis certains objectifs, un ou plusieurs officiers se placerons en position de charge, en ligne face à une autre armée. En vous joignant à eux, l’officier lance la charge et vous vous retrouver à courir en hurlant sur l’armée ennemi tel Théoden fonçant sur Minas Tirith. Un moment vraiment épique dont on ne se lasse pas puisqu’il est couplé à une autre mécanique nouvelle, celle des « Grandes armées »

Les Grandes Armées représentent un combat dans le combat. En pleine bataille, après une charge vous arriverez face à un groupe de plusieurs milliers de soldats et de dizaines d’officier. L’armée elle-même possède une barre de vie qui diminue à chaque officier vaincu. Mais vous devrez aussi empêcher l’ennemi de lancer des stratagèmes spéciaux ou accomplir des objectifs comme la destruction d’engins de guerre pour protéger son armée. Ces combats sont vraiment épiques tout en étant ce que je considère comme un aboutissement de la série. Epique, intense et bénéficiant de toutes les avancées de la série. Face à une grande armée, il faudra utiliser tout ce que le jeu met à notre disposition pour vivre un moment intense. Les capacités spéciales, les stratagèmes, les duels face aux généraux… Vraiment, cette mécanique seule représente l’essence même de 25 ans de Muso et me font vraiment rêver de ce pourrais être la version Empires de cet opus.

avis Dynasty Warriors Origins

Ça en fait du monde

Pour la partie technique, on ne sera bien évidement pas en face d’un maître étalon digne des plus gros AAA bien sûr, Omega Force restant un studio relativement modeste. Mais si les graphismes n’offrent pas de vraies claques, c’est toujours très impressionnant de voir le nombre de personnage que le jeu réussis à afficher sans faiblir. Comme dit plus tôt, le moteur réussi à afficher autant d’ennemis que d’alliés ce qui rend les batailles bien plus crédibles, le tout sans aucun ralentissements majeurs à signaler.

Pour la bande son par contre, il y aura à boire et à manger, vu que les doublages anglais seront mécaniques et peu convaincants dans la plupart des cas. Il vaut mieux opter pour les doublages japonais ou bien chinois pour une immersion totale. Mais les musiques elles, sont toujours aussi sympathiques, qu’on parle des gros morceaux de combat, ou de la très agréable musique de la world map. Quand au sound design, on retrouve une fois de plus cette ambiance très flipper avec un tas de signaux sonores destinés à booster votre dopamine à chaque réussite.

Il reste un tout dernier point à aborder, celui de la durée de vie. Spoiler (ou pas) mais cet opus porte le nom d’Origins pour une bonne raison, c’est qu’il ne couvre pas l’entièreté de la saga des Trois Royaumes, mais seulement leurs naissances (les fans devinerons bien vite où l’histoire s’arrête). Un choix étonnant dans la mesure où les derniers opus poussaient jusqu’à la conclusion de l’histoire que je ne saurais spoiler ici pour les plus curieux. Ce choix est à double tranchant. D’un côté, le choix est pertinent pour attirer un nouveau publique et proposer de futurs épisodes peut-être axés sur la suite, tout en proposant une histoire originale au sein du cycle des Trois Royaumes qui se tienne d’elle-même et se termine tout de même en une bonne trentaine d’heures en prenant son temps lors d’une première run.

Mais d’un autre côté, les habitués de la série qui auront connu les durées de vie gargantuesques des opus précédents avec leur mode histoire propre à chaque royaume (voir chaque PERSONNAGE pour les vétérans) risquent d’être un peu déçu une fois arrivé au climax. D’autant plus que le titre, pour la première fois, ne propose pas de mode Libre à proprement parler puisque vous serez toujours cantonné à votre personnage de vagabond pour rejouer les batailles pourtant très sympathiques du titre (mais propose tout de même un mode New Game +)

Fiche d’identité du jeu

  Edité parKoei Tecmo  Public+16
  Développé parKoei Tecmo  Fourni par l’éditeurOui
  Date de sortie17/01/2025  Testé surXbox Series X
  PlateformesPC, PS5 et Xbox Series  Temps de jeu25h

POINTS POSITIFS

POINTS NÉGATIFS

Les grandes armées Pas de vrai mode libre ?
Le nombre de pnj en simultané à l’écran …qui nuit parfois à la lisibilité
La world map Un seul personnage…
Pouvoir changer d’arme en plein combat Des dialogues à rallonge sans mise en scène
La bataille de Hu Lao, sûrement une des meilleures de la série entière !…qui éclipse trop les autres
La refonte du système de combat en 1V1

Note : 14/20

Dynasty Warriors Origins est un très bon jeu. Fort de toutes les évolutions de gameplay de la série tout en profitant d’un système de duel largement amélioré et d’une mise en scène épique dans les batailles à grande échelle. Le titre propose un aboutissement de la formule Muso notamment grâce à un moteur graphique très solide qui arrive à afficher un nombre très impressionnant de PNJ. Le choix de se reposer sur des systèmes très simples hors combats permet au jeu d’éviter le piège de la complexité superflue en se concentrant sur l’essentiel. Cependant, si on pourra aussi saluer la tentative de proposer une histoire originale au sein du récit habituel, la mise en scène très plate des dialogues à rallonge et le relatif manque d’intérêt de cette histoire au sein d’un cycle qui présente déjà une galerie de personnage très riche ne suffiront pas forcément à faire de ce Origins le meilleur opus de la série. Tout comme le choix de ne contrôler qu’un seul personnage dans une série justement connue pour son roster impressionnant et l’absence très remarquée de mode libre qui risquera de beaucoup diviser les fans. Mais même avec ces défauts, il serait ingrat de bouder notre plaisir face à un opus qui fait le choix de l’efficacité et d’innovations après un Dynasty Warriors 9 très décevant qui nous aura valu 7 ans d’attente.

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