Avis (campagne) – Call Of Duty Black Ops 6, une campagne audacieuse ?
Bonjour à tous et bienvenu dans cet avis (campagne) sur Call of Duty Black Ops 6 !
Disponible depuis le 25 Octobre 2025 sur les consoles Xbox et Playstation ainsi que sur PC, cet enième opus de la série a la particularité d’être le premier à être produit sous la houlette de Microsoft après le rachat d’Activision.
Si la série est principalement connue pour son multijoueurs, il y a bien des choses à dire sur les différentes campagnes des jeux sortis au fil des ans. Et justement aujourd’hui, cet avis sera dédié au mode campagne de ce nouveau Black Ops.
Alors préparez vos silencieux, mettez votre plus belle fausse moustache et partons explorer le sombre monde de la CIA…
Comment est votre blanquette ?
Janvier 1991, la Guerre Froide est terminée et la CIA est dans la tourmente. La nature de l’ennemi a changée et l’équilibre mondial est redéfini. Dans ce contexte trouble, vous incarnerez principalement William « Case » Calderon. Dans une campagne qui vous fera affronter le Panthéon, un groupe secret qui semble dirigé par une taupe au sein de la CIA… Cet opus nous éloigne donc du film de guerre pour se rapprocher du thriller d’espionnage en s’inscrivant dans la lignée directe des idées amenées par Cold War.
Sans trop en dire sur le scénario, on pourra tout de même saluer l’effort qui a été mis dans l’écriture. Qui sans échapper aux clichés du genre propose quand même une histoire plutôt sympathique. Même chose pour les personnages qui eux aussi restent attachants malgré les clichés inhérents au style Hollywoodien de la série. La palme du meilleur personnage revenant clairement au fameux Adler, l’homme à lunettes de soleil qui semble personnifier la CIA. Un homme sans pitié, que ses supérieurs estiment pour son efficacité mais qui inspire la méfiance de ses coéquipiers. Mais à cause de ces clichés, les quelques révélations se font voir venir assez facilement ce qui pourra faire décrocher certains joueurs.
Cet opus nous éloigne du film de guerre pour se rapprocher du thriller d’espionnage.
Mais le vrai point noir de ce scénario, c’est clairement le protagoniste incarné par le joueur, le fameux « Case ». Alors que la série nous à déjà proposé des protagonistes parlant, qui participaient pleinement à l’histoire. Ici le jeu fait un pas en arrière en revenant au personnage muet qui ne prend aucune décision. Cette passivité atteint des sommets lorsque dans certaines missions un personnage nous pose une question à laquelle un autre personnage répondra à notre place. Comme si nous étions un peu arrivé là par hasard.
Un double echec sachant que l’histoire n’hésitera pas à poser des enjeux très importants autour de Case. Qui n’aboutirons globalement nul part. Si ce n’est pour placer des éléments importants pour les futures suites. Et comment ne pas parler des scènes de discussions entre les membres de l’équipe qui parlent de ce qu’ils ressentent face à la situation. Allant jusqu’à des pensées « profondes » sur leurs rôles… Le tout sous le regard de Case qui reste planté là sans rien dire. Et sans que personne ne semble prendre en compte sa présence.
Un vrai défaut d’écriture dans une histoire pourtant bien maîtrisée sur ses autres aspects.
OCEAN’s 1991
Plus que le scénario, la vraie maîtrise de cette campagne repose bien dans sa mise en scène. Call Of Duty est une série qui n’a rien à prouver niveau grand spectacle. Et cet opus ne fait pas exception avec des scènes impressionnantes et des batailles d’envergures. On sait pourquoi on joue à la campagne d’un COD. Et Treyarch en est conscient en soignant le rythme des scènes d’actions, toujours très intenses. Mais ici, on n’est pas Marines non, on est à la CIA.
Et cette étiquette n’est pas là pour faire jolie puisque les fameuses scènes d’actions se font plus rares qu’avant. Le reste de la campagne proposant pas mal de missions d’infiltrations et de recherche de renseignements. Ce qui implique forcément une mise en scène plus posée mais aussi très satisfaisante qui atteint son zénith lors de la mission du casino qui vous fera incarner tour à tour tous les membres de l’équipe.
Le titre propose souvent des expérimentations avec sa mise en scène.
Black Ops 6 fait également un autre choix qui va assurément perdre certains joueurs, mais qui personnellement me ravis. Le titre propose souvent des expérimentations avec sa mise en scène. Sans spoiler, on peut juste dire que je n’ai pas vu une mise en scène aussi inhabituelle pour la série depuis la fin de Black Ops 3. Et c’est là que cette campagne m’as réellement fait plaisir, en ayant recours à divers mécanismes (hypnose, hallucination…) pour proposer des niveaux à mille lieues du réalisme très terre à terre des autres opus. Mais ce serais oublier qu’à son echelle, la série des Black Ops à toujours été la plus portée sur la mise en scène de la saga Call Of Duty.
On à donc un mélange entre les niveaux plein d’actions habituels, des niveaux d’infiltrations à mi chemin entre Splinter Cell et une version simplifiée à l’extrême d’Hitman. Le tout avec quelques séquences très originales par rapport au standards de la saga.
On tire, on s’accroupi, on discute
Niveau gameplay, les combats sont sensiblement identiques au reste de la série. Avec un feeling assez arcade et des vagues d’ennemis à abattre pour se frayer un chemin entre les différents checkpoint. Le changement se fait au niveau de la jauge de santé. Désormais visibles et qui peut être renforcée par des plaques d’armures. Les accessoires offensifs et défensifs comme les grenades peuvent aussi être cumulés et accessibles à travers une roue des équipements.
Mention spéciale au couteau autoguidé, mon petit chouchou qui m’aura bien aidé contre les ennemis les plus résistants. Car oui, certains ennemis sont des « spécialistes » avec une jauge de vie qui vous demanderont de vous adapter. Soldat en armure, lanceurs de voitures explosives, etc.. Ces ennemis ont le mérite de diversifier un peu les affrontements tout en servant la narration plus qu’ils ne sont rattaché qu’à la faction du Panthéon, leurs présences étant donc plutôt rare et contextuelle.
Toujours dans les scènes d’actions, la nouveauté de Black Ops 6 se trouve dans le sprint. Vous pourrez en effet sprinter dans n’importe quelle direction en déplaçant la caméra. Si le marketing a pas mal parlé de cette fonctionnalité, elle reste relativement discrète, finalement peu innovante et se révélera surtout utile en multi.
Les phases d’infiltrations sont, comme leurs nom l’indiquent, des phases nécessitant de se faire tout petit, d’éviter les regards et d’abattre silencieusement des gardes. Mais si j’ai qualifié ces phases de « version simplifiée à l’extrême d’Hitman » c’est parce que vous ne ferez pas que tuer. En prenant l’exemple de la première mission du genre. Vous vous faites passez pour un journaliste lors d’un meeting de Bill Clinton (oui, ce jeu contient un Bill Clinton en 3D) à la recherche d’une photo d’un sénateur afin de tromper un scan rétinien.
On appréciera l’effort apporté pour casser la routine Call of Dutyesque.
On arrive sur les lieux, rencontre avec votre contact qui vous offre des infos qui vous permettront d’atteindre vos objectifs. Vous pouvez poser des question avant de choisir votre façon de procéder. Faire affaire avec la mafia ? Sauver l’honneur d’une épouse malmenée ? Ou bien prendre la place d’un de ses contacts pour une rencontre privée ? Chacun de ces choix mène à une petite série d’actions pour atteindre le sénateur. Et cette structure sera répétée et modifiée à plusieurs reprises dans le jeu. En vous laissant plusieurs approches y compris dans les niveaux d’infiltrations plus classiques.
Et si le tout reste assez basique, on appréciera l’effort apporté non seulement pour casser la routine Call Of Dutyesque. Mais aussi pour respecter cette idée d’agent de la CIA sous couverture qui permet de faire de cet aspect du scénario un peu plus qu’un simple gimmick de mise en scène. Puisqu’on aura aussi accès à des mini jeux très simples pour progresser. Qui restent dans le thème de l’espionnage (hacking, crochetage et tripotage de radio). Et si on pourra pester contre l’artificialité de certains moments. Ce serais oublier que dans son optique de grand spectacle, le jeu a avant tout pour but d’être satisfaisant. Chose qu’il réussis très bien.
Pour finir, vous aurez comme dans Cold War des inter missions dans votre QG où vous pourrez améliorer vos capacités, discuter avec votre équipe et fouiller un peu les lieux à la recherche de secrets. L’occasion d’approfondir un peu les relations avec votre équipe. Même si, comme dit plus haut, tout ça est un peu gâché par votre passivité.
Après, on peut saluer les diverses tentatives du jeu tout en soulignant le fait que tout n’est pas forcément réussis. A l’image de ce que j’appellerais seulement le « boss invisible » qui atteint des sommets d’ennuis ou du rythme globale du jeu qui se ramollit un poil trop par moment avec quelques missions qui tirent un peu trop en longueur.
une connexion ? pour du solo ?
Concluons avec une partie un peu plus technique. Graphiquement, le titre s’en sort vraiment bien. Se reposant sur des animations toujours solides, des décors détaillés et toute une farandole d’effets spéciaux. Particule, explosions, lumières, tout est suffisamment maîtrisé pour donner vie à cette campagne qui, sans être une claque graphique, reste agréable à l’œil. Le tout reste fluide à l’exception d’une seule et unique cinématique toute pixelisée. Mais ça c’est pour le moteur in game. Parce que les cinématiques pré-rendues elles, sont vraiment très convaincantes, avec un étalonnage aux petits oignons et des animations plus que respectables.
Niveau sonore, on aura droit à des musiques d’ambiance dans un style très Mission Impossible pendant les phases d’infiltration mais pas grand chose de marquant. Les doublages sont plutôt correctes à l’exception peut-être du personnage de Sevati qui semble éteinte lorsqu’elle parle, mais sinon rien de spécial à déclarer.
A cause de son launcher, le lancement du jeu est inutilement alambiqué.
Mais pour finir cet article et vous offrir un avis total. Je suis obligé d’aborder le point qui, techniquement, me semble le plus honteux. Car même sous la houlette de Microsoft, Activision reste Activision et rendra le lancement du jeu inutilement alambiqué. On commence en téléchargent un jeu en kit. Littéralement : launcher CoD, multi, pack de campagne 1, pack de campagne 2, pack de compatibilité cross-gen, etc…
Ensuite il faut passer par le launcher (temps de chargement au lancement) puis sélectionner Black Ops 6 (chargement) subir à chaque fois le message « la mise à jour nécessite un redémarrage » (encore un chargement) puis, enfin, lancer le jeu. Mais vu qu’on passe par un launcher y compris sur console. Il faudra être connecté à internet pour jouer en solo ! Et cet avis ne concerne que la campagne, mais sachez que si vous voulez explorer le mode zombie en solo (option possible vu que le menu propose vraiment de lancer une partie solo) il faudra non seulement être connecté à internet mais AUSSI payer le PS+. Ce sont des choix qui, je pense, nuisent non seulement à l’accessibilité du jeu, mais aussi à la vision négative qu’a le grand publique sur la série.
Et je tiens également à préciser qu’un gros plantage a eu lieu en milieu de partie. Corrompant partiellement ma sauvegarde et me faisant recommencer trois missions plut tôt…
Fiche d’identité du jeu
Edité par | Activision | Public | +18 |
Développé par | Treyarch et Raven Software | Fourni par l’éditeur | Oui |
Date de sortie | 25/10/2024 | Testé sur | PS5 |
Plateformes | PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series | Temps de jeu | 8h |
POINTS POSITIFS | POINTS NÉGATIFS |
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La mise en scène | Quelques longueurs par moment |
Les scènes d’infiltrations | Des mécaniques un peu superficielles |
Le gameplay, toujours aussi fluide et efficace | Cet horrible launcher! |
Le niveau « open world » | La connexion obligatoire même en solo.. |
Le scénario complotiste sympathique à suivre |
Note : 14/20
Je doit dire que j’ai été très agréablement surpris par cette campagne. Le gameplay toujours efficace qui se mêle aux tentatives du studio pour proposer autre chose qu’une suite de combat sont plus que louable. Surtout si on ajoute les quelques audaces de mise en scène. Qui sont parfois franchement réussies comme la scène des mannequins. Le jeu réussis à proposer une campagne satisfaisante et assez ambitieuse dans ses idées pour une série aussi codifiée que Call Of Duty. On garde quelques problèmes de rythme. Et une certaine superficialité dans les mécaniques qui pourra en déranger certains et la terrible idée de la connexion obligatoire qui viens directement sanctionner la note finale. Mais dans l’ensemble, la campagne vaut vraiment le coup d’être traversée, comme un bon film d’action du dimanche soir.
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