Avis – Baldur’s Gate 3, les portes du paradis

Salut les rôlistes !

En débutant cet avis sur Baldur’s Gate 3, je savais que ce ne serait pas un exercice facile. A la fois parce que le jeu de Larian Studios est plébiscité par les joueurs et la presse. Mais aussi car c’est un titre d’une densité assez folle, et que je ne veux pas vous noyer sous un tas d’explications incompréhensibles.

Le studio belge Larian, à qui l’on doit notamment la série des Divinity, a d’abord sorti ce Baldur’s Gate 3 en accès anticipé en 2020. J’avais d’ailleurs eu la chance de le tester à l’époque. Puis il est sorti dans sa version finale le 3 août 2023 sur PC, le 6 septembre sur PS5 et enfin en décembre sur Xbox Series.

Dans cet avis sur Baldur’s Gate 3, je vais essayer de vous expliquer pourquoi je suis d’accord avec son élection au titre de GOTY 2023. Mais également pourquoi ce titre risque clairement de marquer ma vie de joueur.

Je l’avais dit

Pour débuter cet avis sur Baldur’s Gate 3, on va aborder mon histoire avec ce titre. Il faut savoir que j’avais la chance de le découvrir en 2020, lors de sa sortie en accès anticipée. J’écrivais d’ailleurs à l’époque dans ma conclusion « Baldur’s Gate III est un hit en puissance. S’il continu sur cette voie, il est fort probable que l’on soit devant un futur très grand RPG », je crois que je ne me suis guère trompé.

Pourtant, le coup de foudre n’était pas si évident que cela. Vous le savez, je suis un grand fan de RPG, avec notamment The Witcher, Mass Effect, Kotor, et j’en passe. Mais je ne suis pas du tout connaisseur de jeu de rôle sur table, ni de la licence Donjons & Dragons dont est tiré Baldur’s Gate 3.

Le titre reprend pas mal de concepts du jeu de rôle sur table.

Ce n’est pourtant pas faute de toujours avoir eu envie de participer à un JdR sur table, mais l’occasion ne s’est pas présentée. En tout cas si vous êtes dans le même cas que moi, ne fuyez pas pour autant. Le titre reprend de nombreux concept, mais reste tout de même un minimum accessible pour les novices. Et surtout, il va vous permettre de vivre une simili partie de JdR table, mais en jeu vidéo.

Nous flagellons

Maintenant qu’on a fait cette petite introduction, rentrons dans le vif du sujet. Ça raconte quoi Baldur’s Gate 3 ? Tout d’abord on va devoir créer son personnage. Autant vous dire tout de suite que si comme moi vous aimez les créateurs de personnage touffu, vous allez être servi. Vous pourrez choisir entre un nombre absolument fou de race, de sous-race, et de classe. Mais également à une personnalisation assez poussée esthétiquement.

Une fois cela fait, vous allez vous retrouver directement dans le feu de l’action. En effet, vous serez prisonnier d’un vaisseau volant des flagelleurs mentales, des créatures tentaculaires qui veulent vous transformer, et vous faire devenir un de leur semblable. Pour cela, ils vous ont délicatement injecté une larve directement dans l’œil, qui aura la charge de vous influencer, et de vous transformer.

Chaque choix ou décision aura un impact sur la suite de l’aventure.

La trame majeure de l’histoire tourne autour de cela, et du fait d’essayer de vous débarrasser, ou non de cette larve qui trotte dans votre cerveau. Pourquoi je dis « ou non » ? Et bien tout simplement car tout est une question de choix dans Baldur’s Gate 3. Je ne spoilerais évidemment rien de l’aventure, mais même si je le faisais, il y a de fortes chances pour que vous fassiez des choix différents, et ainsi que l’aventure se déroule différemment.

Effectivement, chaque choix ou décision aura un impact sur la suite de l’aventure. Je l’ai d’ailleurs ressenti de façon tout à fait naturelle et pas forcé. Contrairement à certains titres qui nous le montre clairement sous le nez. BG 3 est vraiment fluide dans sa manière de dérouler son aventure, et de nous montrer les impacts de nos choix. Rien ne paraît forcé, et c’est une très grande prouesse.

Des Amis pour la vie

Ce qui est également au top niveau, c’est la qualité d’écriture des différents personnages. Le votre n’a pas un traitement particulier, car c’est vous qui allez le modeler. Mais vos compagnons, qui seront là pour vous épauler dans vos aventures, ont tous des caractères et motivations qui les rendent attachants.

Il n’y en a qu’un ou deux que j’ai trouvé un poil moins marquant, et encore, c’est sûrement dû à ma propre sensibilité. Mais j’ai notamment adoré Astarion, Ombrecoeur, ou encore Laziel.

Le traitement des compagnons m’a beaucoup rappelé ce qu’on pouvait trouver dans la trilogie culte : Mass Effect.

Cette qualité d’écriture dans les compagnons m’a beaucoup rappelé ce qu’on pouvait trouver dans la trilogie initiale Mass Effect. Et ce n’est pas tout. Si ici ce n’est pas un vaisseau spatial qui fait office de Hub centrale. Larian a eu la super idée d’ajouter un camp dans lequel on peut se rendre, à la fois pour regagner de l’énergie, mais aussi pour discuter de toutes les péripéties avec nos compagnons.

Il s’agit d’une vraie parenthèse pour faire le point sur l’aventure en cours. Un vrai moment que j’avais envie de retrouver à chaque fois, afin de voir évoluer ma relation avec mes acolytes, mais également leurs avis sur mes choix, et sur les évènements vécus.

Tomber dans le vide

On a parlé de la qualité narrative assez exceptionnelle, continuons cet avis sur Baldur’s Gate 3 avec la partie gameplay. Une chose qui peut être abrupte tout de suite avec le jeu, c’est son système de combat. En effet, il propose un système de combat au tour par tour, très tactique. Il faudra donc comprendre toutes les subtilités entre les déplacements, les différents sorts, les bonus-malus avec lesquels fonctionne le jeu, etc.

Heureusement, Larian a pensé au non-initié du genre et propose des modes de jeu assez facile. Il vous permettront notamment de découvrir toutes les mécaniques de combat. Pour ensuite passer sur quelque chose de plus compliqué.

Les combats proposent encore une fois de nombreuses possibilités aux joueurs.

Outre l’aspect assez classique finalement de ces affrontements tactiques. Le jeu propose une fois encore dans son gameplay de nombreuses possibilités aux joueurs. Envoyez une flasque remplie de graisse aux pieds de nos ennemis, pour ensuite envoyer une flèche enflammée et donc générer un vrai brasier. Ou encore être au bord d’une falaise et essayer de faire tomber notre ennemi pour le faire périr. Mais sous peine notamment de ne pas pouvoir récupérer son précieux loot.

En plus de cela, votre personnage aura des caractéristiques bien à lui. Que vous soyez barde, mage ou guerrier, il faudra adapter votre tactique à ses spécificités. L’essentiel sera pour moi de composer une équipe qui peut faire face à toutes les éventualités, avec les 3 compagnons disponibles que vous pourrez emmener avec vous sur le terrain.

(Dés)tinée

Outre les combats, vous aurez énormément de dialogues dans Baldur’s Gate 3. Les rôlistes comme moi seront d’ailleurs ravis d’apprendre qu’on peut très souvent esquiver les affrontements grâce aux dialogues. Mais là encore, le jeu de Larian Studio ne fait pas comme les autres. En effet, tout sera question de jet de dés. Et oui, comme dans un jeu de rôle sur table à chaque tentative de persuasion, intimidation ou autre fourberie, il faudra lancer des dés.

Je vais prendre un exemple simple. Par exemple, j’arrive à un camp de vilains gobelin, je veux rentrer à l’intérieur de celui-ci. Je vais donc devoir essayer de persuader le garde que je ne leur veux pas de mal. Pour cela il faudra lancer un dé à 20 faces et le jeu m’indique qu’il faut que je réussisse à lancer d’au moins 10 pour le convaincre.

Les rôlistes seront ravis d’apprendre qu’on peut très souvent esquiver les affrontements grâce aux dialogues.

À cela viendront s’ajouter les capacités de mon personnage. J’ai joué un barde durant mon aventure avec beaucoup de charisme et donc très fort dans les dialogues. Cela m’a donc octroyé directement un bonus de +4 en charisme et +4 en persuasion. Si vous avez bien suivi le calcul, il fallait donc que je fasse un lancer de dés d’au moins 2 (car j’avais déjà 8 de bonus) pour atteindre les 10, et donc réussir à convaincre le personnage.

Ce système peu peut-être faire peur aux nouveaux venus au début. Car il y a toujours une part de hasard dans ce que l’on fait, mais je l’ai trouvé vraiment intéressant et innovant.

Les portes de l’excellence

Attaquons désormais la dernière partie de cet avis sur Baldur’s Gate 3. On va commencer par aborder la durée de vie. Autant vous le dire tout de suite, il va vous falloir un certain nombre d’heures pour venir à bout de Baldur’s Gate 3. En ligne droite, il vous faudra compter une soixantaine d’heures. Pour ceux qui voudraient en revanche tout voir, vous dépasserez allègrement la barre des 100h. En règle générale, une telle durée de vie me ferait fuir. Mais là, on n’est pas du tout sûr du remplissage. Chaque quête et événement que propose Larian est passionnant. Et je n’ai pas vraiment rencontré de ventre mou durant mon aventure.

On ressent un vrai effort sur la mise en scène des dialogues.

Concernant la technique, on est sur quelque chose de vraiment très solide. Les textures sont vraiment splendides, la direction artistique est soignée, et l’ensemble est vraiment très propre. Évidemment, on pourrait regretter la vue en 3D isométrique. Mais en passage à la manette, on arrive sur une vue à l’épaule comme on a l’habitude. Les deux propositions se valent bien qu’on profite un peu plus de l’environnement avec cette vue de derrière.

Je tenais également à souligner les vrais efforts de mise en scène sur les dialogues. On est rarement sûr de simples champ-contrechamps. On a vraiment une vraie mise en scène, dans les événements qui se déroulent sous nos yeux.

Version Xbox Series

Je tiens également à faire une petite parenthèse sur la version Xbox séries que j’ai pu également tester. Cette dernière fonctionne parfaitement et est très fluide. J’avais un petit peu peur des contrôles à la manette. Mais une fois encore le studio Larian a réussi à me surprendre.

Même à la manette, le jeu reste assez intuitif, bien qu’il reste plus agréable au combo clavier-souris.

Les contrôles sont plutôt intuitifs, même si forcément il faut s’y faire et que les contrôles au clavier souris restent à mon sens à privilégier, le jeu étant littéralement pensé pour cela.

La french touch ?

Enfin, parlons d’un point qui est un très bon niveau également, mais peut-être pas extraordinaire à mon sens. Il s’agit de la bande-son. Alors certes, on a des thèmes vraiment intéressants, parfaitement dans le mood du jeu, mais rien qui me marquera à vie je pense.

Concernant les doublages, on est sur du très solide. Mais malheureusement pour les fans de VF ici elle ne sera pas disponible. Il y a un doublage de très bonnes factures mais en anglais uniquement, et c’est un petit peu dommage.

Fiche d’identité du jeu

Note : 19/20

En 2020, quand j’avais eu la chance de rédiger une preview sur Baldur’s Gate 3, je l’avais prédit. Je savais que le titre de Larian risquait d’être un très grand jeu. Et je pense que vous l’aurez compris à la lecture de cet avis sur Baldur’s Gate 3 : je suis totalement tombé sous le charme du titre. C’est clairement un titre qui ne sera pas fait pour tout le monde. Vous pouvez totalement passer à côté de ces ambitions de jeux de rôle, mais également de ses combats tactiques. Mais si comme moi, vous êtes un fan de jeux de rôle, que vous adorez vivre, des aventures dont vous êtes le héros, que vous pouvez modeler comme bon vous semble, alors vous allez tomber amoureux de ce titre. Balder Gate 3 a quelque chose de très organique que ce soit dans nos choix. En combat, dans nos choix de dialogue ou même tout simplement dans n’importe quelle action, le titre va répercuter des conséquences parfois inattendues. Le tout étant plus porté par une narration et des personnages écrits avec le plus grand soin. Alors oui, pour moi, Baldur’s Gate 3 mérite amplement son titre de jeu de l’année 2023. Et il restera un titre marquant dans ma vie de joueur.