Avis Bye Sweet Carole, quand le conte de fées frôle la maladresse

Salut à tous, et bienvenue dans cet avis Bye Sweet Carole !

Bye Sweet Carole est un jeu d’aventure horrifique développé par Little Sewing Machine et créé par Chris Darril (créateur de la série Remothered). Sorti en 2025, il se démarque immédiatement par son esthétique incroyable, entièrement dessinée à la main. Autant dire que j’étais très curieux de mettre la main dessus.

Je suis friand de ce genre de design rétro et l’idée d’un « Disney horrifique » me plaisait beaucoup. Mais derrière cette façade digne des classiques de l’animation, le jeu en a-t-il assez dans le ventre ? Est-ce que le ramage se rapporte au plumage ? La réponse dans quelques paragraphes…

Avis Bye Sweet Carole : L’émerveillement visuel

S’il y a bien une chose qui saute aux yeux dès les premières secondes, c’est la direction artistique. C’est absolument somptueux. Le jeu est fait pour donner l’impression d’un vieux dessin animé, comme si on lançait une VHS de Peter Pan ou La Belle au Bois Dormant. Les animations, les personnages, tout est fait à la main et ça se voit. C’est un régal pour les yeux, une patte graphique assez unique qui lui donne un charme fou.

C’est un régal pour les yeux.

L’ambiance sonore n’est pas en reste. Les musiques sont absolument et totalement Disney (si l’on peut dire ça). On est sur une douce mélodie, à la fois apaisante et mélancolique, qui nous ramène directement en enfance. L’ambiance générale est délicieusement creepy, ce qui dénote fortement avec son esthétique de conte de fées, mais c’est un contraste qui fonctionne du début à la fin.

avis Bye Sweet Carole

Lana au pays des cauchemars

On incarne Lana Benton, une jeune fille qui se réveille dans un Royaume Enchanté qui se nomme Corolla, et dont elle est considérée comme la princesse. Elle va recevoir une mystérieuse lettre de Carole Simmons, une jeune fille qui est à l’orphelinat Bunny Hall également, mais qui a disparu depuis plusieurs semaines. Lana va donc vouloir subtiliser cette lettre pour la lire, mais un lapin (vous avez dit Alice ?) va lui dérober. Partant à sa poursuite, elle va tomber sur une étrange créature qui va la prendre en chasse.

Il y a du féminisme dans ce Bye Sweet Carole. En effet, Bunny Hall est une sorte de pension où il n’y a que des jeunes filles, et on indique notamment aux demoiselles quelle chance est ce bal organisé par de riches hommes, car elles pourront se faire courtiser. Lana, ainsi que son amie Carole, aspirent à autre chose.

Il y a du féminisme dans ce Bye Sweet Carole.

Le jeu va pousser encore un peu plus dessus et je trouve cela bien écrit, Lana se demandant pourquoi elle « doit » absolument trouver un « bon parti ». Outre Carole, Lana va croiser plusieurs autres personnages, comme Vickie ou encore Amanda. C’est des personnages à la typologie un peu vue et revue, comme la « peste », ou le personnage un peu en embonpoint qui subit les railleries, mais c’est du classique qui fonctionne.

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Un Cinematic Platformer à l’ancienne

Le titre prend la forme d’un Cinematic Platformer en 2D, un peu comme ce qui se faisait à l’époque avec des titres comme Flashback. Le jeu a quelques phases qui ressemblent à du Point & Click. On doit trouver des objets, pour ensuite les utiliser dans certaines séquences et ainsi pouvoir avancer dans l’histoire. On a même des objets à combiner ensemble comme à l’ancienne dans des jeux Lucas Arts ou encore Runaway. Attention hein, c’est assez simple, voir peut-être trop même.

Comme pour le reste du jeu, on est clairement sur des rails. Dans plusieurs passages, le jeu propose des mécaniques de « cache-cache » avec des ennemis terrifiants et bien plus forts que Lana. Il faudra ainsi jouer de ruse et se cacher habillement pour ne pas se faire attraper. Ces sensations me rappellent un peu la franchise Little Nightmares.

Le jeu essaye vraiment d’être varié dans ce qu’il propose.

Le jeu essaye vraiment d’être varié dans ce qu’il propose, avec notamment le fait pour Lana de pouvoir se transformer en lapin (littéralement) ce qui lui permet d’être plus rapide, mais plus fragile. J’ai d’ailleurs débloqué un succès en fin d’aventure me récompensant d’avoir passé plus de 50% de l’aventure en lapin. C’est que je dois dire que cette forme est plus rapide et plus maniable que la forme « humaine » de l’héroïne.

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Quand le rêve se heurte au gameplay

Bien que le jeu essaye de varier les plaisirs, il peine un peu à être haletant durant toute sa durée. Je pense que ce qui explique la sensation que j’ai eue, c’est la mollesse du gameplay. Lana se déplace lentement, et tout le gameplay en pâtit un peu. En fait, durant toute l’aventure, j’ai dû repenser à d’autres jeux du genre, notamment Limbo. Bye Sweet Carole est un peu l’inverse : je le trouve lourd, pataud dans ses commandes et son feeling. Je trouve la courbe de progression et de difficulté plutôt mal dosée.

Au départ, on avance avec logique, mais à partir du chapitre 7, ça commence à se corser avec quelques puzzles alambiqués. Les énigmes, intéressantes au début, commencent à l’être beaucoup moins au bout de 5 heures de jeu, à force de toujours « pousser des caisses, appuyer sur des boutons, ou tourner des manivelles ». On a un vrai sentiment de redondance qui arrive assez vite.

Je trouve Bye Sweet Carole un peu lourd et pataud dans ses commandes.

Il y a des éléments de Game Design qui se dévoilent avant de les découvrir via la narration et j’ai toujours trouvé ça dommage. Exemple concret, il y a une séquence où on va devoir se la jouer discret, et se cacher et retenir son souffle pour ne pas se faire repérer. Et bien le jeu met d’abord sur votre chemin une « niche » pour se cacher avant que le jeu ne le requiert vraiment.

La peur arrive un peu dans le titre, l’ambiance est là, mais ce qui fait un peu retomber le soufflet, c’est que le titre est peu punitif. Descendre la barre de vie, mais on pourra s’échapper tout de même, ou un kill directement, mais les checkpoints étant généreux, cela ne vient pas gâcher la fête. Mais au final les courses poursuites perdent mécaniquement en intensité.

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Qui est la plus belle ?

Le jeu a des bugs et quelques petits défauts qui m’ont fait pester. Alors déjà, on passera les animations qui ne se lancent pas ou mal. J’ai également eu un crash durant un dialogue qui m’a ramené à un passage que j’avais bien galéré à parcourir. Rien de bloquant pour finir le jeu, mais il faut signaler que la finition n’est pas parfaite sur la technique pure.

Vous me connaissez, je ne veux pas taper sur le jeu gratuitement. Mais il est pour moi l’exemple type du projet dont la direction artistique séduit avant tout, et à raison. Au détriment d’un gameplay qui, peut-être frustrant, maladroit et répétitif assez rapidement. Pour autant rassurez-vous, il est loin d’être une purge absolument quand même.

Il est l’exemple type du projet dont la direction artistique séduit avant tout.

Le jeu va évidemment réussir à trouver une réponse en fin d’aventure concernant le mystère entourant le royaume de Corolla mais également Carole. Je vous éviterais évidemment tout spoil, mais sachez qu’après un ventre mou (chapitres 7 et 8), les révélations commencent à arriver dans les deux derniers chapitres et arrivent un peu à refaire décoller l’aventure.

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Avis Bye Sweet Carole : Fiche d’identité du jeu

🏢 Édité parMaximum Entertainment👥 Public+12
🛠️ Développé parLittle Sewing Machine🤝 Fourni par l’éditeurOui
📅 Date de sortie9 octobre 2025💻 Testé surPC
🎮 PlateformesPC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Switch⏱️ Temps de jeu7h

✅ POINTS POSITIFS

❌ POINTS NÉGATIFS

➕Direction Artistique à tomber, style Disney fait main ➖Gameplay lourd, pataud et imprécis (surtout humaine)
➕Bande-son mélancolique et ambiance sonore réussie ➖Un vrai ventre mou (chapitres 7 et 8) et énigmes répétitives
➕L’écriture et les thèmes abordés (émancipation) ➖Mécaniques de jeu parfois mal amenées (tutos anticipés)
➕La transformation en lapin qui dynamise le jeu ➖Quelques bugs, crashs et défauts de finition
➕Une fin qui réussit à faire redécoller l’aventure ➖Manque d’intensité dû aux checkpoints trop généreux

Note : 13/20

Noopinho
Noopinho

Explorateur du paysage vidéoludique et grand dévoreur de RPG (quand j'ai le temps).

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