Avis Until Then : Salut à tous ! Aujourd’hui, je vous retrouve pour Until Then un récit narratif en pixel-art développé par Polychroma Games et sorti le 25 juin 2024 sur PC et PlayStation 5, puis plus récemment, le 26 juin 2025 sur Nintendo Switch. Le développeur est un studio philippin indépendant et le jeu a été publié via Maximum Entertainment.
Until Then vous place dans la peau de Mark, un lycéen des Philippines en 2014. Le ton est posé d’entrée : Mark est ce mélange familier de talent, de procrastination et de nuits passées sur son téléphone un combo qui, pour moi, a tout de suite accroché. L’identification fonctionne, et c’est le moteur émotionnel du jeu.
Au clair de la lune
Dès les premières minutes, le jeu m’a accroché. L’intro ne cherche pas à en faire des tonnes : elle plante un contexte crédible et humain, et le reste suit. Ce qui m’a frappé d’entrée, c’est la manière dont le jeu rend les interactions diégétiques, c’est-à-dire que les outils que l’on manipule (le téléphone, les réseaux, les messages) existent dans le monde du jeu.
On ne subit pas les dialogues, on les vit.
On n’est pas devant une interface froide : on écrit, on choisit, on like, on commente, et les persos réagissent. Résultat : on ne subit pas les dialogues, on les vit. Et ça dans un jeu composé à 98% de dialogues, et bien, c’est un gros point fort.

Jamais sans mon smartphone
Le téléphone de Mark est plus qu’un menu : c’est un vrai espace narratif. Tu peux zapper d’une conversation à une autre, taper des réponses, enfin, tu appuies sur n’importe quelle touche de ton clavier et ça fonctionne, mais l’idée est là, fouiller dans les posts, partager, liker. Ces micro-interactions ajoutent des strates au récit, et certaines réponses en ligne auront un impact sur le comportement des autres persos. Simple, mais efficace.
Le téléphone devient terrain narratif : chaque like, chaque message compte.
Ajoute à ça une galerie de mini-jeux bien sentis. Ils sont courts, souvent surprenants, et fonctionnent au clavier/souris à la manière d’un WarioWare allégé. Petite anecdote : le mini-jeu du triple retournement de la clé USB pour la brancher ? Une bien belle ref. J’ai ri, et j’ai applaudi l’idée.

Le Pianiste
Le récit explore l’adolescence, l’amour à la première vue, l’amitié qui change, l’ennui, et la fuite en avant. L’écriture m’a régulièrement décroché un sourire nostalgique, je me suis vu sur mon lit à discuter avec des potes, à redouter les cours, à rêver de soirées. Until Then est authentique, et cette authenticité fait la différence.
On découvre progressivement qu’un événement nommé « le Décret » a frappé la Terre : une suite de catastrophes (séismes, tsunamis, ouragans…) qui a provoqué morts, destructions et crise. Les Philippines, lieu du récit, ont été touchées, mais pas les plus ravagées et ce background sert le jeu sans l’étouffer.
Until Then est authentique, et cette authenticité fait la différence.
Le récit cache aussi des secrets plus sombres : certains passages deviennent franchement creepy et angoissants, très réussis quand le jeu bascule. Mais je ne veux pas en dire trop pour ne pas gâcher la découverte.
Autre chose : la première fin arrive au bout d’environ 10 heures. Ne vous arrêtez pas là, il y a plus à découvrir en allant au-delà (petit micro-spoiler : il faut vraiment pousser jusqu’à la suite des crédits pour débloquer tout le potentiel).

Tempo
Mon principal reproche concernant cet avis Until Then : le rythme. Le jeu est parfois trop lent, et le dernier tier (les dernières heures) traîne en longueur. On a l’impression que les mécaniques novatrices et les mini-jeux du début s’estompent, et que le récit s’enlise un peu. Honnêtement, le jeu aurait pu perdre 3–4 heures sans trop affecter son impact, et il aurait gagné en densité.
Les mécaniques fraîches s’estompent, la tension aurait mérité d’être resserrée
Les mécaniques et les mini-jeux, qui faisaient la fraîcheur du départ, deviennent plus rares et perdent de leur portée narrative. Au début, ces petites interruptions servent le tempo et surprennent, plus on avance, plus elles semblent diluées, comme si le jeu décidait soudainement de revenir à une narration plus passive. Résultat : on s’accroche moins aux choix, on a moins l’impression d’influer sur le monde, et l’intérêt ludique baisse progressivement.

Avis Until Then : Manillefique
Finissons avec avis Until Then en parlant technique. Visuellement, Until Then propose un pixel-art ultra travaillé : détails fins, animations fluides, et surtout un usage moderne des éclairages et des reflets qui donne beaucoup de profondeur à l’ensemble. On arrive à lire les émotions malgré l’absence de photoréalisme et ça c’est très fort.
Pixel-art somptueux : on lit les émotions malgré l’absence de photoréalisme.
La musique tient aussi son rôle : Mark est pianiste, et le piano n’est pas là pour décorer. Que ce soit des pièces classiques reconnaissables ou des notes discrètes placées au bon moment, la BO soutient l’émotion et les basculements angoissants du récit. Certains passages deviennent mémorables grâce à ça.

Avis Until Then : Fiche D’identité du jeu
🏢 Édité par | Maximum Entertainment | 👥 Public | +12 |
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🛠️ Développé par | Polychroma Games | 🤝 Fourni par l’éditeur | Oui |
📅 Date de sortie | 25/06/2024 | 💻 Testé sur | PC et Switch |
🎮 Plateformes | PC, PS5 et Nintendo Switch | ⏱️ Temps de jeu | 20h |
✅ POINTS POSITIFS | ❌ POINTS NÉGATIFS |
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Interface diégétique très bien pensée | Rythme en dents de scie, surtout sur le dernier tiers |
Écriture authentique, dialogues crédibles et identification instantanée | Les mini-jeux perdent en impact sur la fin de l’aventure |
Pixel-art ultra-travaillé et usage moderne des éclairages | Peut-être trop verbeux pour certains joueurs |
Musique utilisée comme levier émotionnel | |
Mini-jeux inventifs, courts et surprenants | |
Ambiance et moments creepy par moment qui fonctionnent bien | |
Plusieurs couches narratives qui poussent à continuer |
Note : 17/20
Qu’on se le dise tout de suite : à mon avis, Until Then ne plaira clairement pas à tout le monde. C’est un titre ultra-narratif, qui ne charmera sûrement pas les allergiques aux lignes de dialogue. Et pourtant, quel dommage… Le jeu possède une justesse assez folle dans son écriture, avec des moments touchants comme j’en ai rarement vécu dans le jeu vidéo. L’écriture est tellement précise que je me suis fortement reconnu dans Mark, le protagoniste principal, ce qui a forcément renforcé mon implication dans l’histoire. Until Then est un ovni, un titre développé avec cœur et talent, et ça se ressent. Peut-être aurait-il mérité d’être un peu plus concis, car il perd légèrement en tension dans ses dernières heures. Malgré cela, il aura marqué mon année, sans aucun doute. Et je suivrai désormais les prochaines productions de Polychroma Games avec une grande attention.