L’avis de Noopinho : Saints Row The Third Remastered

On se retrouve aujourd’hui pour le test de Saints Row The Third. Je parle évidemment de la nouvelle version du jeu sorti initialement en 2011, qui est de retour sur PC, PS4 et Xbox One depuis le 22 mai 2020.

Je dois vous avouer que ce troisième épisode de la série Saints Row est mon favori, c’est donc avec un plaisir non dissimulé que j’ai découvert ce remaster.

Le jeu a-t-il bien vieilli ? Est-ce que son humour totalement fou me plait toujours autant après toutes ces années ? C’est ce que nous allons découvrir.

Il était une fois les Saints

Pour ceux qui ne connaissent pas Saints Row, il s’agit d’une licence apparue en 2006 en exclusivité sur Xbox 360, et développée par le studio Volition.

Cette saga s’inspire grandement de GTA dans ses mécaniques et lui ajoute (du moins dans le premier épisode) une sauce très gangster. Toutefois, au fur et à mesure des opus, les jeux se prennent de moins en moins au sérieux et deviennent un joyeux défouloir totalement déjanté.

L’histoire de ce Saints Row 3 commence avec un braquage qui tourne mal pour notre personnage. Ce dernier n’est autre que le leader du gang des Saints, à la base un petit gang de quartier, devenu une véritable entreprise faisant des publicités et vendant des produits dérivés. Notre personnage est presque plus assimilé à un PDG qu’à un vrai chef de gang d’ailleurs.

Dans ce nouvel opus, notre héros doit affronter le Syndicat composé d’un gang de luchadores, d’un autre de geeks (que l’on croirait tout droit sortis du film Tron), et enfin d’un troisième contrôlé par un belge. Dit comme ça, on voit tout de suite que le jeu ne se prend pas au sérieux avec ses ennemis très stéréotypés. Pour avancer dans votre aventure, vous pourrez compter sur des acolytes bien connus comme Pierce et Shaundi, mais également de nouveaux venus comme Zimos et sa voix modifiée au voice-coder, ou encore Oleg, une brute épaisse.

Le titre propose un scénario qui n’est évidemment pas exceptionnel, mais l’enchaînement de gags et autres situations cocasses fonctionnent très bien.

Pour citer un exemple de mission assez folle, vous devrez libérer Zimos, prisonnier d’un club BDSM, et vous enfuir sur une calèche qu’il tirera lui-même, vêtu d’une tenue en latex…

Attention, personnellement je suis assez fan de ce genre d’humour bien lourd, mais il peut vite devenir agaçant si vous n’êtes pas adepte de ce style. Malgré cela, je trouve que Saints Row 3 est peut-être l’épisode de la franchise qui a trouvé le meilleur équilibre entre situations déjantées et sérieux.

Enfin, concernant le contenu, le jeu est particulièrement généreux pour le genre. Vous pouvez compter à peu près une quinzaine d’heures pour voir le générique de fin défiler, et le double si vous voulez compléter le jeu à 100%. Sachez d’ailleurs que ce remaster comporte l’intégralité des DLC sortis pour le titre.

Détruire pour mieux rire

Comme je le disais un peu plus haut, la série des Saints Row s’inspire totalement de la franchise GTA dans ses mécaniques de gameplay. Le titre se joue à la troisième personne, alternant entre phases de conduite et phases à pied. Vous êtes dans un monde ouvert où il vous faudra compléter des missions pour progresser, mais vous aurez également accès à des quêtes annexes pour gagner de l’argent, ou simplement pour vous amuser.

Concernant les gunfights, ils sont très agréables et assez simples. Le jeu ne propose pas de système de couverture, il sera donc judicieux d’être souvent en mouvement et de ne pas relâcher la pression face à vos adversaires. L’arsenal à disposition de votre personnage est très complet, allant du simple pistolet jusqu’au bazooka. Il faut savoir que chaque arme du jeu est améliorable contre quelques dollars. Si je peux noter un défaut dans les phases de shoot, c’est la rigidité de notre personnage. Il n’est pas toujours aisé de se déplacer rapidement d’un point à un autre.

Concernant les phases de combat en elles-mêmes, vous aurez la possibilité de réaliser des « finish moves » sur vos adversaires, et il faut dire que ces derniers sont tous très hilarants. Mais je vous laisse le soin de découvrir ça par vous-même…

L’autre partie du gameglay qui vous occupera un moment n’est autre que la conduite. C’est malheureusement pour moi le point faible du titre. Cette dernière est très rigide, bien qu’elle se veuille totalement arcade. De plus, les collisions avec les autres véhicules sont totalement hasardeuses et peu réalistes.

Saints Row The Third propose des missions mélangeant assez habilement phases de shoot et phases de conduite.

On regrettera toutefois que certaines soient peu intéressantes, et viennent quelque peu casser le rythme du titre. C’est le cas notamment des missions dans lesquelles nous devons protéger des PNJ par exemple. Ces dernières n’ont rien de passionnant, ni d’innovant, contrairement à d’autres phases bien plus travaillées et explosives, comme l’assaut d’un immeuble par les airs, ou encore l’attaque du QG d’un gang ennemi.

Si certaines missions ne sont pas toutes des réussites, les défis quant à eux sont totalement loufoques et amusants. A vous la possibilité de frauder à l’assurance en essayant de vous faire renverser par le plus de véhicules possibles, ou encore de participer à une émission télé dans laquelle il faudra tuer vos adversaires pour engranger des points.

Ces défis sont tout à fait optionnels, mais ils vous permettront de récolter un peu d’argent et de gagner le contrôle de territoires. Plus votre gang possèdera de territoires, plus vous gagnerez d’argent chaque heure. Ce dernier est indispensable car il vous servira à acheter des magasins pour bénéficier de réductions par exemple, ou encore à personnaliser vos véhicules.

Il faut savoir d’ailleurs que la personnalisation est très poussée dans Saints Row The Third. Vous pourrez vous laisser aller à toute sorte de délires concernant l’apparence de votre personnage, mais aussi de vos bolides.

Remaster ? Vraiment ?

Pour finir ce test, parlons un peu de la partie technique à présent. Comme je le disais plus haut, cette nouvelle itération est un remaster d’un titre sorti sur la génération Xbox 360. Le jeu est plus beau qu’il y a 9 ans c’est une certitude, mais je ne trouve pas non plus que le gap technique soit exceptionnel.

On notera surtout un gros travail au niveau des éclairages, et des textures un peu plus fines, mais le titre est bien loin des standards actuels en termes de graphismes.

Concernant la direction artistique, c’était du tout bon en 2011, et ça l’est encore aujourd’hui. Les développeurs se sont lâchés avec des designs de personnages improbables, et des situations totalement déjantées. Toutefois, le titre est enrobé dans un certain sérieux et cela fonctionne très bien.

Enfin, concernant la partie sonore, les différentes musiques du jeu sont variées et il y en a pour tous les goûts. On notera d’ailleurs le soin particulier apporté à certaines missions, comme l’une des premières dans laquelle, en plein milieu de l’action, la chanson Power de Kanye West retentit, un régal. Le doublage est aussi de bonne facture, mais uniquement en anglais.

Ce remaster de Saints Row The Third me laisse un petit goût amer. Le jeu est toujours aussi déjanté et loufoque, et le contenu qu’il propose est assez conséquent. Je ne peux toutefois pas m’empêcher de me dire que le lifting est assez léger, et que refaire la version de 2011 n’aurait peut-être pas changé grand-chose. Je le conseille toutefois à ceux qui voudraient découvrir cet épisode de la licence, qui reste tout de même pour moi le meilleur, avec un parfait équilibre entre un certain sérieux et des situations totalement folles.